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    Capitaine Maximilien FAUCHON

     

    Grand homme de Brest, Maximilien Fauchon, plus communément appelé Max,
    s’est particulièrement distingué pendant les deux guerres mondiales en
    terminant au Siège de Brest dans la Défense passive.

    Max Fauchon est souvent présenté comme un homme droit, patriote et fervent opposant à toute idéologie.

     

    Capitaine Maximilien FAUCHON

    Capitaine Maximilien FAUCHON

    Ces deux croquis de Max Fauchon
    sont des témoignages inestimables du Siège de Brest comme l’incendie de l’église Saint-Louis, le 15 août 1944, ou les combats dans le cimetière Saint-
    Martin. Le soldat américain dessiné fut tué par des Allemands.

    Capitaine Maximilien FAUCHON

    La rue Max-Fauchon a été inaugurée le 14 septembre 1985.

    Né à Brest (Lambézellec), en 1896, Max Fauchon se présente à l’École navale à 18 ans. Il est admissible
    aux oraux quand la Première Guerre mondiale éclate. Il est engagé comme volontaire et doit mettre ses études entre parenthèses. Il combat à Verdun. Au retour du conflit, il entre à l’administration des impôts à Brest. Il y atteindra le rang d’inspecteur principal.

    En septembre 1939, Max Fauchon est mobilisé comme capitaine de réserve. Fait prisonnier sur la somme en juin 40, il est libéré quatorze mois après. Il rentre à Brest pour reprendre son poste de fonctionnaire sous les bombes. Toujours bienveillant envers ses concitoyens, Max Fauchon s’engage dans la Défense passive pendant le Siège de Brest. Il occupait le poste d’agent de premier secours, titre
    précisé sur le diplôme de la médaille du dévouement. Il était rattaché au poste de la rue Victor-Hugo. Il se rendait souvent à l’Abri Sadi-Carnot. Il allait voir aussi si les gens qui restaient. chez eux étaient vivants, blessés ou avaient besoin de quelque chose.

    Une rue Max-Fauchon depuis 1985
    Dessinateur émérite, Fauchon fige les instants vécus durant le Siège. « Ses croquis pris sur le vif (...) ont une valeur historique », peut-on lire dans l’ouvrage Enfer de Brest. Il participe à l’essai d’identification des victimes suite à l’explosion de l’Abri Sadi-Carnot. C’est lui, avec le Dr Delalande, qui découvrira le corps
    de Victor Eusen, chef de la délégation spéciale. Après-guerre, Max Fauchon devient conseiller municipal et prend une grande part dans la reconstruction de Brest. Il défend un style d’urbanisme plus urbain, avec de petits immeubles.
     

    Il s’éteint en 1966 à Quimper, président d’honneur de l’UNC (Union nationale des combattants).
    En 1985, son nom est attribué à une rue de Brest située à côté de l’école de la Croix-Rouge.

     


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  • Le 1er Juin, à l'aube, activité d'artillerie. De mon observatoire du clocher, je vois, derrière les bois du Satyre et des fermes un incendie s'élevant de Fay. Calme à Foucaucourt. Pas de vue sur Herleville. Mise au point de l'organisation de mon P.A rendue plus difficile par l'envoi, par ordre supérieur, d'une de mes sections, en poste d'intervalle dans le bois du Satyre, à cheval sur la voie ferrée et limité au Nord par la route de Foucaucourt à Estrées, avec mission de tenir coûte que coûte comme le P.A Soyécourt et d'assurer la liberté des mouvements entre Soyécourt et Fay. Les mortiers de 81 de l'Adjudant Baot sont confiés au P.I du bois de Satyre pour tirer à la demande du Commandant de la Compagnie de Fay.( Ordre supérieur écrit ). Toute la journée, travaux d'organisation du P.A j'obtiens un groupe de mitrailleuses du Sergent Raulet de la section Saillard de la C.A.3 pour la sécurité de ma gauche, vu le terrain. L'après midi, je vais reconnaître le P.I de la section Véron et, au retour, détruis par l'incendie un bâtiment qu'aurai pu dangereusement utiliser l'ennemi. Le canon de 25 m'est enlevé par le Bataillon.

    Le 2 Juin, continuation de l'organisation défensive, utilisant le plus de bâtiments possible. Passant la Cie au Lieutenant Holtz, Je m'arme d'un mousqueton et vais, dans la matinée, reconnaître, après une visite à la section Véron, un itinéraire sous bois jusqu'à Fay, ou je prend langue avec le capitaine Dunant et le Lieutenant Loysel du P.C.R.I, la 11ème ayant une mission éventuelle de pousser jusqu'à Fay des éléments de contre-attaque en cas de danger pour la Cie de Fay. Ayant appris qu'on recherchait le Lieutenant du Génie pour faire sauter 2 caisses de munitions repérées par une patrouille en bordure de la route de Dompierre, à 300 mètres de Fay, avant la crête, j'y pousse un isolé et reconnais là 2 caisses vides laissées par la 11ème Cie. J'en rend compte à la 9ème.

    Chaque soir et matin, une patrouille de la 11ème visite le du Satyre et des Fermes.

    L'après midi, tirs de D.C.A contre des Dornier et des Messerschmidt. Le Bataillon prévient que Fay signale des bruits de moteur. Le Bataillon accepte mon offre de signal de 5 coups de cloches de mon observatoire du clocher en cas d'attaque brusquée par infanterie. La section de Commandement de la 11ème munie d'un F.M de rechange, s'occupe à l'organisation de la défense arrière du P.A. Achèvement de la mise au point des barrages incendiaires anti-chars. Des balles ennemies sifflent au milieu de mon dispositif, venant du Nord.

    Le 3 juin, la section du Lieutenant Le Breton relève la section Véron. Contrairement aux conclusions de mes rapports à ce sujet, les mortiers de 81 sont maintenus par ordres au P.I ou ils sont aveugles, au lieu d'être envoyés dans Fay. La 10ème Cie relève à Fay la 9ème qui la remplace à Soyécourt. Il n'est plus prévu de contre-attaque de la 11ème sur Fay; La mission est de résister sur place coûte que coûte. Le Commandant jan, venu inspecter mon dispositif, s'en déclare satisfait, il m'annonce qu'il a transmis toutes les propositions de citations que j'avais faites et qu'une proposition y a été ajoutée pour moi. A ce moment, la liste des citations proposées en sus de 4 pour la C.A.3, d'une pour le motocycliste du P.C.R et de 2 pour mes premiers morts à leur poste:

    Ramel et Le Bris

    Le Lieutenant Holtz Jean

    Sergent Gabe Maurice

    Soldats 2ème classe Salaune Henri et Bigots Joseph (tué)

    Soldats de 1ère classe Le Saignoux Jules et Bigot Jean

    Caporal-chef Troadec Maurice

    Soldat Nael Isidore

    Sergent Le Goff Jean

    Sous-lieutenant Véron Jean

    Caporal-chef Ben Ehoutyahmed

    Chef Samson Eugène

    Soldat Audrain Victor

    Sergent Roussel Louis

    Soldat Cantin François

    Caporal Naud Eloi

    Soldat Gautjier roger

    Sergent Haudereau Marc

    et je tenais du Commandant Pigeon (P.C.R.I.) et du Colonel Loichot lui-même, qu'elles pouvaient être considérées comme accordées.

    Le 4 juin, journée d'attente. La section Le Breton signale que tout va bien. Continuation des travaux. J'ai fait emmener, par la voiture de la compagnie, dont ce sera le dernier voyage, des paires de brodequins et le fanion de la compagnie.

    Le 5 Juin, de 3 h 30 à 5 h 00, tirs d'artillerie très dense sur le bois du Satyre et les bois de Foucaucourt et Fay. Le Saignoux se dépense sans compter au poste d'observation du clocher. Des éléments d'infanterie ennemie, venant de Dompierre ( vu ordre d'attaque trouvé le jour même sur un gefreiter tué au bois de Satyre apparaissent, venant de la crête de la route de Foucaucourt à Estrées. Derrière nous, à plusieurs kilomètres et derrière le P.A de la 9ème et du P.C du Bataillon débouchent, sur la route d'Estrées à Soyécourt, des chars lourds allemands bientôt au nombre d'au moins une vingtaine. Le canon de 75 du P.A en fait flamber un, les autres chars poursuivent leur route vers nos arrières (vers Vermandovillers et Chaulnes, semble t-il) L'observation de notre mortier de 60 veille et l'équipe est prête à mettre en batterie suivant l'un ou l'autre des objectifs possible repérés les jours précédents. Les allemands attaquent par l'Est Foucaucourt qui tient énergiquement. A droite d'un boqueteau (non sur le plan directeur) sis au Nord de Soyécourt, et venant de la route de Foucaucourt à Estrées, des éléments d'infanterie allemande cherchent bientôt à s'infiltrer. Un tir de mortier de 60 décide ces éléments ennemis à ne pas insister. Entre temps, j'avais commandé la cessation du feu à mon groupe de droite de la S.M pour ne pas gaspiller les munitions en tirs lointains prolongés; mais plus au Nord-est, venant sur nous, apparaît de l'infanterie allemande de l'effectif d'au moins une compagnie. Je donne au groupe précité de mes mitrailleuses, l'autorisation de tirer sur l'assaillant (faute de mortier de 81 et mes demandes par le Bataillon à l'artillerie restant sans résultat). Entre temps, j'étais allé, avec 3 voltigeurs, faire une petite patrouille dans le vallonnement voisin invisible du clocher, les balles allemandes y sifflant, j'avais mis le feu à une ferme d'ou un point de mon P.A aurait pu être surpris d'assaut.

    Du clocher, l'on voit de part et d'autre de la route de Foucaucourt à Estrées, de nombreuses vagues d'assaut allemandes manoeuvrant contre le bois du satyre.

    Sans liaison avec Le Breton, je fais donner ordre à ma pièce de 75 de tirer à vue sur ces assaillants, dont nous voyons une partie battre alors en retraite vers la route de Foucaucourt. A ce moment avec le Sergent-chef Métivier, je vais chercher à 500 mètres un isolé en casque français venant sur nous sans arme apparente. C'est un artilleur fuyant d'Estrées qu'il me dit encerclé par l'ennemi; j'envoie ce fuyard se réhabiliter au canon de 75 du P.A. Chacun à leur section, les Lieutenants ne cessent de veiller, avec ordre de ne pas sortir de leurs barbelés. L'Adjudant Maignant donne tous ses soins à mes liaisons dans le P.A. Sans liaison avec mon P.I, je décide de m'y rendre en compagnie du groupe de combat du Sergent Boulanger et de trois volontaires (Soldat Morin, Sergent Augibaut et Sergent Rondel) et confie le commandement du P.A au Lieutenant Holtz. Je manoeuvre par un thalweg jusqu'au premières lisières du bois du Satyre et m'y infiltre par demi-groupe. Je parviens au P.I que je trouve entouré et semé d'une éloquente jonchée de cadavres allemands.

    La section Le Breton, attaquée depuis 3 h 00 du matin, sans liaison possible avec Fay, avait été cernée de tous côtés et avait résisté à fond faisant 5 prisonniers à l'ennemi, le contraignant à reculer et à se terrer au Nord de la route de Foucaucourt à Estrées. Le Sergent Le Goff et son groupe, du coté Foucaucourt du dispositif, étaient tués et blessés, séparées du reste par des tirs de mitrailleuses allemandes, l'Adjudant Bao tué, les chevaux des mortiers tués, le Soldat Corre Henri très grièvement blessé. L'ennemi avait abandonné une mitrailleuse anti char, une mitrailleuse lourde, des mitraillettes, des pistolets, des mauser, des caisses de munitions, des grenades et de nombreux cadavres. Après le tour du poste et les félicitations aux vainqueurs, je fais relever par le groupe Boulanger, le groupe Guitton que Rondel conduit à Soyécourt ainsi que les mortiers et le corps de Baot. L'interrogatoire sur place des prisonniers m'apprendra que l'officier assaillant comprenait trois compagnies. Je trouve un ordre d'attaque, m'arme d'un mauser et aidé de Morin rapporte à Soyécourt un prisonnier valide portant la mitrailleuse anti char dont le P.I n'aurait pu se servir. Je vais au P.C du bataillon et demande au P.S de préparer une équipe de brancardiers. Ayant trouvé des munitions V - B, je retourne, vers 14 h 30 au bois avec morin, Gauvain, 3 brancardiers et des infirmiers pour tâcher de ramener des blessés et ravitailler Le Breton qui avait armé ses survivants d'armes et de munitions allemandes. Je ne pu que ramener Corre et les blessés allemands; le groupe Le Goff retrouvé dans un combat au F.M, au fusils et à la grenade, gisait à son emplacement de résistance, tous ses combattants morts ou grièvement blessés, coupés de nous par des feux infranchissables de mitrailleuses allemandes. Le Caporal-chef Lechevestrier, les soldats Ramonet et Malejacq tombent tués. Le Breton rentre, sur mon ordre, au coucher du soleil, malgré les feux de renforts allemands venus d'Estrées, ramenant avec lui une mitraillette et son glorieux butin.

    Les soldats Zochetto, Fernaud, Caillard, Gastel et Henri étaient tués.

    A Soyécourt, la mitrailleuse allemande remplaça la mitrailleuse française hors de combat.

    Des colonnes allemandes motorisées, venant d'Estrées, en roulement continu, défilaient à 2 km derrière nous, allant vers nos arrières.

    Le 6 juin, Foucaucourt tenait toujours sous les attaques d'infanterie. Je m'installe en P.C d'observation à l'horloge du clocher jusqu'à ce qu'il s'écroule sous le tir rapproché d'une pièce allemande, blessant à mort Le Saignoux. Le Commandant Jan me cède ses mortiers de 81. Des tirs ajustés de voltigeurs arrêtent les éclaireurs allemands. A la section Philippe, l'artillerie ennemie tue Garry, blesse le Sergent-chef Métivier, le sergent Lorit, Le caporal Chef Chabot, les Soldats Letot et Khoas.

    Le 7 juin, vers 2 h 30, les éclaireurs allemands incendient un bâtiment à 50 m. A 3 h 30, comme nous lançons des V.B au jugé, je suis appelé au P.C du Bataillon. C'est l'ordre de retraite, la 11ème Cie d'arrière-garde. Je demande un ordre écrit. Je passe mes ordres pour un décrochage méthodique et l'itinéraire et formation de retraite. La compagnie bluffe l'ennemi par des tirs de mortiers et mitrailleuses. Le départ se fait sans pertes, sans rien abandonner et en faisant en cours de route, les destructions nécessaires. Nos cyclistes sont bientôt sans liaison avec la 9ème qu'accompagne le chef de bataillon et je suis sans canon de 25. Après la traversée de Vauvillers, un avion allemand nous repère. Vers Rosières en Santerre ou s'étaient dirigés des éléments du 1er Bataillon, on entend des mitrailleuses, Harbonnières est bombardé. A 200 m du pont de la voie ferrée, la compagnie, en colonne double, reçoit un tir de mitrailleuse de flanc à gauche et dans le dos. Plusieurs tombent. Par bons successifs, j'entraine la section de tête de gauche que suivent les mortiers de 81, jusqu'au pont. Ici, rafales ajustées de mitrailleuses. Comme la compagnie était en train d'exécuter mon ordre de passer à l'abri de la route en remblai du pont, une attaque de chars et d'engins motorisés allemands débouche dans ce compartiment de terrain. Le Caporal-chef Benkouty et d'autres tombent tués sous leur tir. La Compagnie se trouve sur deux billards balayés par les mitrailleuses allemandes. L'unité motorisée fonce en avant, s'arrête en continuant de tirer, puis subitement interrompt son tir et je vois avec stupéfaction surgir d'une tourelle de char un homme dont je ne saurais dire qu'il a un casque allemand, qui lève les deux bras et reste ainsi comme si il faisait Kamarade. C'est alors que, pensant à la soirée stupide de 29 mai à Fay, ou la 11ème Cie avait subi par erreur le feu de chars français dont les mitrailleuses tiraient en faisant le même bruit que les mitrailleuses allemandes, j'en viens d'autant plus facilement que depuis le 20 mai je n'avais guère dormi, ayant été constamment au travail ou dérangé à me demander: Est-ce encore une méprise ? serait-ce un début d'entrée en scène de ces chars français dont on nous annoncé l'arrivée à la rescousse ? et sans doute ne suis-je pas le seul à avoir ce réflexe, car mes voltigeurs ne tirent plus. L'on n'entend plus que les rafales de mitrailleuses de l'autre coté du remblai, par derrière. Je brandis alors le fanion de la Compagnie et bondis aussi vite que me le permet la jambe gauche blessée par choc depuis le 28 mai, vers le char immobile, toujours surmonté du buste du type faisant Kamarade, qui se trouvait être l'élément du dispositif allemand le plus rapproché de la tranchée de la voie ferrée. En partant, je dis à mes voisins: des gradés et hommes de la section Véron et les mortiers de 81: Si ce ne sont pas des français, ne vous occupez pas de moi, tirez. J'avais en effet pleinement confiance en Holtz, que chacun à la 11ème savait nommément désigné par moi, pour prendre le commandement de la Compagnie, si je venais à être descendu. En avançant, je m'aperçois qu'il s'agit d'allemands. Je me me retourne en criant: se sont des allemands. et j'oblique vers la gauche. Les allemands se sont remis à tirer et à manoeuvrer. Le char portant leur chef tire à droite d'ou je suis. la riposte française ne se produit pas. Mais tirez; feu. Je me laisse tomber dans le ravin et suis la ferrée en direction de passage à niveau utilisé par une route joignant Harbonnières à Caix, tandis qu'une équipe de F.M essaie vainement de me suivre. La-haut, aux cris allemands, puis à la cessation du tir, je comprend que les survivants sont cernés et prisonniers. Je cache le fanion et fait le mort, pendant un temps que le bris de ma montre au bois du satyre le 5 dans une chute qui avait rouvert la plaie de ma jambe m'empêche d'apprécier. Puis, je rampe jusqu'à la cabane de Wc de la maison du garde barrière ou j'étudie la carte et observe. des side cars et camions ennemis passent par la route du passage à niveau; les survivants de la 11ème ont disparu, emmenés en captivité. A un moment favorable, je gagne le ravin qui contourne Caix, pour tenter de rejoindre la 9ème et le chef de Bataillon. Je retourne et suis les foulées de colonne par un que des musettes jetées par des hommes du 41ème m'incitent à croire à la vie bonne. A hauteur de Caix, je tombe dans une embuscade allemande, braquant sur moi mitraillettes et mausers. Décidé à m'évader à la première occasion (comme je l'avais fait de St Quentin le avril 1918, après avoir été capturé le 27 mars 1918 à Thilloloy), je dis en allemand (je viens, je suis seul) et parle de ma Compagnie. Le Sous-officier qui commandait le groupe me déclare (je sais). On nous a parlé de la compagnie cernée. Les survivants sont prisonniers, et il se met au garde à vous devant moi; Schiksal (destinée) et me salua, quand je le quittai, me laissant mon étui à pistolet.

    Le 10 juin, je réussis à quitter la colonne de prisonniers avant Péronne, au centre de rassemblement de prisonniers, les allemands, sous la menace de fusiller, 5 Officiers et 5 Soldats, si je n'étais pas ramené, réussirent à trouver deux lâches qui guidèrent une camionnette allemande jusqu'à ma cachette. Je ne devais plus avoir d'occasion de tenter une évasion jusqu'à ce que l'armistice survienne . . . 

    HOYESSWUDA, Oflag IV,D le 24 Octobre 1940.

    Le Capitaine fauchon - Signé FAUCHON

    Source: SHD - document relevé le 30 Octobre 2015

     

     

     

     

     

     


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  • Capitaine Fauchon Maximilien - Cdt la 11° Cie du 3° Bataillon.

     Le Capitaine FAUCHON, Commandant la 11è Compagnie du 3è Bataillon
    au Colonel PAILLAS, Commandant l'Infanterie Divisionnaire

    Partie de Dietrviller, le 17 mai, en même temps que la 9è Cie du capitaine Dunant, la 11è Cie a été embarquée en train le 18 mai à Dannemarie, avec le reste du 3è bataillon ( Commandant Jan ). Arrivée le 20 mai à Creil. Débarquement sur routede la Lys, en autobus vers 23 h 00. Débarquement le 21 mai, à 3 h 00 dans l'Oise, à 4 ou 5 km de Ressons sur Matz. Marche jusqu'à Ricquebourg et cantonnement bivouac. L'après midi, reconnaissance par le chef de Bataillon et les commandants de Compagnies, à Crapeau-Mesnil, que les civils évacuent. Mitraillade sans perte par des avions ennemis ( 40 bombardiers escortés par des chasseurs ). A 21 h 30, départ à pied du Bataillon pour Carmy-sur-Matz, par La Beslière. Travaux d'organisation défensive du village les 21 et 22 mai. Reconnaissance avec le chef de Bataillon de Les Loges et du bois des Loges en vue d'une occupation défensive éventuelle.

    Le 23, à 2 h 30, préparatifs de départ du bataillon. Contre-ordre: on ne s'arrêtera aux Loges que pour s'approvisionner et repartir. Marche par Chapeau-Mesnil, Amy (désertion du soldat Pierre Trumier de la 4° Section en cours de route); passage de l'Avre à Roiglise (tirs de mitrailleuse de D.C.A. contre avions)
    l'après-midi marche par Carrepuis (Somme) et Gruny-sur-Cremery, survolés par des avions allemands qui provoquent des incendies vers Nesles. Halte pendant que le Commandant Jan va aux ordres (Eventualité d'une attaque avec chars pour rejeter, d'ordre du Général Frère, les allemands au-delà de la Somme, sur Peronne). Continuation de la marche par Liancourt, Fosse, Fonchette, jusqu'à Puzeaux ou le Bataillon se barricade de nuit, survolé par des avions allemands.

    Le 24 mai, départ du bataillon, en marche d'approche, pour prise de contact, par Chaulnes. De Chaulnes, progression - 10è Cie (Capitaine Dorange) et 9è Cie en 1er échelon, suivies des mitrailleuses, la 11è Cie en 2è échelon - sur Vermandovillers, Soyécourt, Estrées et Deniécourt. Les 1er fusants boches apparaissent au-dessus en arrière du bois séparant Soyécourt d'Estrées. Au débouché de ce bois, la 11è Cie traverse en ordre, un tir de barrage ennemi qui lui, tue les soldats Ramel et Lebris. Auparavant, la 9è Cie, quelque peu désaxée vers la droite, avait pris contact avec l'ennemi, et s'était arrêtée au Sud-Est d'Estrées, Diénécourt. Dans Estrées - Déniécourt, le Commandant jan arrête le reste de son Bataillon et s'y organise défensivement. La 11è Cie renforcée d'I.S.M se forme en deux points d'appui fermés, dans la partie Ouest. Nos feux d'armes automatiques arrêtent les éléments isolés d'infanterie de Fay et d'Assevilers. Je suis sans liaison à gauche.

    Le 25 mai, amélioration de l'organisation des point d'appui. Récolte des liquides inflammables. Je suis prévenu que le 26 mai à l'aube, la 11è Cie marchera seule, avec I.S.M sur Fay pour enlever ce village et ensuite devenir compagnie de 2è échelon, du 3è Bataillon. Si le Bataillon part appuyer l'attaque que le 1er Bataillon du Cdt Hermann effectuera sur Assevilers, à 3 h30, à ma droite, en débouchant  lui aussi par mon P.A . . . Aussi, au coucher du soleil, je me mets en observation à l'Ouest d'Estrées en bordure de la route de Foucaucour et, à la nuit, guide une patrouille avec F.M, rechercher si l'ennemi n'occupe pas la lisière du bois voisin des premières maisons du Sud de Fay, car une mitrailleuse allemande dans ce bois au débouché de l'attaque du lendemain pourrait causer une hécatombe dans la 11è Cie. La patrouille ne reçoit pas de coup de feu, mais repère quelques sentinelles à la corne Sud-Est du bois et près de la 1ère maison de Fay. Au retour, nous vérifions que le local de la bascule, sur la route de Fay, n'est pas occupé. Je rends compte au commandant Jan et demande (ce qui m'est accordé) de me laisser placer à l'Ouest d'Estrées, avant le débouché de l'attaque, une S.M (section Saillard) qu'il récupérera à mon entrée dans Fay, et qui aura pour mission, quand je progresserai sur Fay à l'Est et sur la route de la bascule à Fay, de neutraliser par ses feux les armes ennemies, s'il venait à s'en révéler à la lisière du bois ou à l'entrée Sud de Fay. Au petit jour, en même temps que Saillard, je place le Sergent Roussel avec un tireur et un chargeur de F.M au local à bascule, pour provoquer en temps utile, par quelques rafales de F.M sur le bois, la riposte ennemie qui décèlerait une arme automatique allemande.

    Le 26 mai, la 11è Cie attaque en colonne double: à gauche, section Le Breton, suivie à 100 m de la section Philippe; à droite, section Holtz suivie de la section Véron; les deux groupes de mitrailleuses de la section Catherine - Duchemin intercalés entre les deux échelons; je marche au centre droit à la hauteur des éléments de tête, ma section de commandement de l'adjudant Maignant derrière moi, ainsi que le mortier de 60, ou j'ai fait pourvoir au remplacement du Caporal-chef Le Vavasseur permissionnaire par l'intérim de l'Adjudant Baot de la C.R.E . . . L'occupation de Fay, manoeuvré par la droite, et nettoyé par les section Philippe, se fait sans autre incident qu'un blessé (Soldat Bourel de la section Le Breton). La Cie, en colonne double, suit les foulées des colonnes allemandes dans l'herbe humide et s'arrête à 500 m au delà de Fay au sommet d'une crête d'ou les vues sont superbes. Je n'ai aucune liaison avec le 1er Bataillon, dont l'axe de marche était divergent du mien, et n'ai pu obtenir, avant le départ, aucune indication sur la situation à ma gauche. Je m'enterre sur place, en arc de cercle largement étalé, épousant la ligne de faîte des crêtes au Nord et au Nord-Ouest de Fay, avec à droite de la route de Fay, à la sucrerie de Dompierre, mon mortier de 60 et un groupe de mitrailleuses, et à gauche, l'autre groupe de mitrailleuses. Notre crête est balayée par les mitrailleuses allemandes, mais, grâce à nos trous et nos camouflages, nous ne déplorons aucunes pertes. Deux attaques d'infanterie allemande s'élancent alors contre la 11è Cie, dont l'une vers midi. Elles sont repoussées par nos tirs de mitrailleuses et la seconde qui, partie de Dompierre, tentait de nous tourner par la gauche boisée, par le mouvement en avant et les feux des sections Le Breton et Philippe. Les pertes infligées à l'ennemi me permettent de le bluffer et ce n'est que par ordre, vu le retrait du 1er Bataillon sur Estrées, que la Cie rentre, à 23 h 00 à Estrées - Deniécourt, sans que l'ennemi se hasarde à la suivre. Vers 24 h 00, la Cie s'organise dans Estrées sur ses emplacements de la nuit précedentes.

    Le 27 mai, le Commandant Jan me demande si je suis volontaire pour retourner occuper Fay. Après réponse affirmative, je pars avec un groupe de combat soutenu à vue par les reste de la section Philippe, patrouiller dans la lisière boisée à gauche de la route de la bascule et constater que Fay était libre, et la 11è Cie, en groupement temporaire avec la 4è section de la C.A.3 (qui n'a plus que trois pièces en état de tirer) fait sans incident, à 15 h 00, l'occupation de Fay, avec mission d'y tenir pour permettre des opérations projetées. Je demande en vain les mortiers de 81 du Bataillon mais j'obtiens un tir d'artillerie sur l'observatoire allemand repéré au crépuscule dans la sucrerie de Dompierre. Les mitrailleuses allemandes n'avaient causé aucune perte à mes éléments avancés de jour à la crête de 500 m en avant de Fay. De 24 h 00 à 1 h 00 du matin, bombardement d'artillerie allemande et Minenwerfer concentré sur le village. Comme nous n'y avions que la section Philippe et le mortier de 60, avec l'Adjudant Baot, les pertes s'y limitent à 2 blessés évacués (Sergent Roussel et le Soldat Gagnot).

    Le 28 mai, après midi, un détachement d'assaut allemand vient occuper un petit bois circulaire entre la route de Fay et la sucrerie et celle de Fay à Assevillers et, par des feux nourris de mitrailleuses, soutient d'autres groupements d'assaut attaquant la section Holtz sur son flanc droit. Le Lieutenant Holtz se défend par le feu et le mouvement en avant, tandis que je me porte à sa hauteur avec le groupe Le Goff de la section Le Breton et la mitrailleuse. ( la seule en état de tirer du groupe voisin ). Je commande un feu par salve du groupe Le Goff qui doit s'arrêter, puis un feu fauchant de ma mitrailleuse qui fait taire le boqueteau que les ennemis évacuent. Une rafale de minen arrose le groupe Le Goff, puis un Dornier descend sur lui en vol piqué. Je donne au F.M et la mitrailleuse l'ordre de tirer droit dessus l'avion, tandis que le sergent Le Goff fait tirer tous les fusils et mousquetons de son groupe. A la 3è section, Holtz fait de même. Le Dornier arrête sa descente, et tente de filer en rase motte, puis, après déviation va s'abattre en flammes dans les bois au milieu de nos hourras. Une patrouille du Sergent Gabe au boqueteau des assaillants repoussés. Puis, après visite du Commandant Jan, puis du Colonel Loichot, le dispositif de la Cie est resserré dans Fay pour la nuit et les jours à venir, vue la situation du Bataillon.

    Le 29 mai, patrouilles du Sous-Lieutenant Philippe dans le ravin boisé à gauche et du Commandant de Compagnie vers les crêtes occupées par nous la veille. Cette 2è patrouille, ayant reçue des rafales lointaines de mitrailleuses du versant ouest du ravin boisé, je fais tirer la mitrailleuse déplacée au cours d'une précédente alerte du cimetière jusqu'au voisinage de la section Philippe, et le ravin rentre dans le calme.

    Après-midi, un groupe ennemi venu de Dompierre met en batterie un mortier derrière le bois au Nord-Est du ravin situé à notre gauche. Sur renseignements précis de mon observateur Le Sagnoux, un tir du mortier de 60, dirigé par l'Adjudant Baot, met rapidement hors de combat le mortier ennemi dont l'équipage se replie, ramenant ses morts. Des éléments ennemis, qui s'étaient rapprochés en sous bois et tiraient à la mitrailleuse, se replient aussi.

    La section Véron en liaison avec la section Le Breton, procède à des travaux d'organisation d'emplacements interchangeables de combat pour que la section de manoeuvre puisse faire face à toutes éventualités. La Cie reçoit une note du Commandant Jan, lui transmettant les félicitations du Colonel Loichot. Dans la soirée, une note du Colonel me prévient que deux sections de chars, précédant deux sections de voltigeurs du 1er Bataillon progresseront sur Fay pour nettoyer mes arrières des infiltrations ennemies dans les bois à ma ma gauche, pour donner au Commandant des chars tous renseignements utiles. Ordre exécuté après avoir fait dégager l'un des deux barrages aux issues vers le ravin boisé. Vers 21 h 30, les chars, dont les mitrailleuses produisent en tirant, le même que celui des mitrailleuses allemandes, débouchent sur Fay par le sud et tirent à l'aveuglette sur nous au canon et à la mitrailleuse. Par miracle, personne n'est tué. Malgré nos signaux, les chars continuent à tirer, ne s'arrêtent que lorsque j'ai pu, près de l'église m'agripper au char de tête et me faire reconnaître. Le Lieutenant des char déclare qu'il a juste assez d'essence pour rentrer. Le souvenir de cet incident devait le 7 juin au matin, me faire croire, devant l'arrêt et la cessation de tir d'un char dont le chef se dressait en levant les deux bras, qu'il s'agissait encore une fois d'une méprise d'un de ces nouveaux chars Français, dont on nous avait laisser espérer, à maintes reprises, la contre-attaque en notre faveur et cette méprise, si courte fut-elle, devait faciliter à l'ennemi la mise hors de combat des survivant de la 11è Cie jusqu'alors jamais vaincue.

    Le 30 mai, à 3 h 30, dans le brouillard, ruée de stosstruppen utilisant le feu d'une mitrailleuse et d'une mitraillette, contre le groupe Cabe de la section Holtz, terré en trous individuels à quelques mètres devant le carrefour Nord de Fay ( vers la sucrerie et Assevillers ). Notre groupe résiste héroiquement sur place et les allemands se replient en hurlant, en emmenant leurs blessés. Un mort: le soldat Bigot Joseph. Les allemands laissent sur le terrain du matériel qu'une patrouille ramène au jour. A mon arrivée à la 3è section, le Lieutenant Holtz avait fait prendre à temps toutes dispositions utiles. J'ajoute le Sergent Cabe ( déjà cité dans la Sarre ) et les soldats Bigot et Salun Henri sur l'état des proposition des citations de la Cie, immédiatement signalés à ma diligence au Commandant Jan et fais procéder aux obsèques de Bigot au muretin Est de l'Eglise. Je resserre le dispositif de la Compagnie du côté du ravin et passe les consignes au Capitaine Dunant venu reconnaître. Après-midi, patrouille du Commandant de Compagnie dans le ravin, donnant la chasse à une patrouille ennemie. Relève à 22 h 00 par la 9è Cie. Installation dans Estrées - Deniécourt en 2 P.A. fermés avec une S.M pour ossature.

    Le 31 mai, organisation des points d'appui . . . Quelques tirs d'armes automatiques sur des isolés allemands venant d'Assevillers. Relève vers 22 h 00 par le 117è R.I . . . Notre Bataillon, dont la 9è Cie reste à Fay, part à Soyécourt relever des éléments du 1er Bataillon. La 11è Cie, s'installe en P.A fermé autour de l'église et de l'école-mairie avec  la 4è section ( à 3 pièces ) de la C.A.3, un canon de 25, un canon de 75, tandis que la 10è Cie, les mortiers de 81, les mitrailleuses de 20 et la C.A.3 ( Lt George ) forme un autre P.A fermé dans Soyécourt Sud autour du P.C du Commandant Jan, avec un canon de 75. Pas d'éléments amis entre nous et Estrées. Devant nous le 1er Bataillon ( Capitaine Giovannoni ) à Foucaucourt. A gauche des éléments amis à Herleville, hors de vue . . .

     

     

     

     

     


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  • 1 - Formation du bataillon:

    Le Sous-Lieutenant LE ROCH alors commandant la Compagnie de ploërmel a pris contact au début du mois d'avril 1944 avec le Chef de bataillon CARO Cdt le 8ème Bataillon F.F.I près de Sérent. Etaient présents: Le Colonel MORICE, Commandant GUIMARD, Commandant CARO et Commandant LE VIGOUROUX.

    Début de la formation du 12ème Bataillon F.F.I:  

    Le 12ème Bataillon fut formé au début de juillet 1944 par le Général de LA MORLAIS qui en pris le commandement.

    2 - Période de sabotages:

    Le 1er sabotage de la compagnie de Ploërmel  eut lieu le 2 novembre 1943 sur la voie ferrée Ploërmel - Mauron ( train de matériel ).

    Le 20 avril 1943:

    Sabotage de pylônes à Sérent et Saint-Congard.

    Du 06 mai au 10 mai 1944:

    Toutes les lignes téléphoniques autour de Ploërmel sont coupées. 50 m de voies sautées à Merdrignac. 20 m de voies sautées entre Ploërmel et Coetquidan. Aiguillage en gare de Loyat. Ces lignes sont sabotées chaque soir jusqu'au 10 mai 1944 date à laquelle nous recevons l'ordre d'arrêter.

    01 juin 1944: Enlèvement de 11000 paquets de tabac à la régie de Ploërmel.

    03 juin 1944: Enlèvement de sac postal entre Ploërmel et Vannes.

    3 - Période du maquis:

    Un groupe de la Compagnie de Ploërmel a pris le maquis dès novembre 1943 près de Taupont. Depuis janvier 1944, une équipe avait accompli 17 parachutages.

    Des déplacements de dépôt et des transports d'armes se faisaient presque chaque jour. Ils servaient à armer les différents Bataillon du Morbihan.

    En octobre et novembre 1943, une dizaine d'aviateurs ( américains . . . ? ) sont recueillis et hébergés.

    En février 1944, plusieurs dépôts d'armes sont découverts, et 13 membres de la Compagnie sont arrêtés.

    20 mai 1944: Suppression du milicien Stephan.

    07 juin 1944: Toute la Compagnie, soit 240 hommes prend le maquis et rejoint le 8ème Bataillon à Saint-Marcel le 10 juin.

    Du 10 au 18 juin au camp de Saint-Marcel: Deux sections de Ploërmel sous les ordres du Lieutenant LE ROCH sont désignées pour poursuivre les Russes qui ont attaqués le bataillon d'Auray près de Trédion ( opération réussie ) mais mort du Lieutenant parachutiste HARENT.

    Attaque du camp par les Allemands.

    19 juin 1944: Le Bataillon se replie, en partie, sur les Landes de Meslan. Nouvelle attaque des Allemands. Chaque Compagnie reçoit l'ordre de rejoint sa région.

    Tout le mois de juillet, déplacements continuels de la compagnie avec un groupe de parachutistes, afin de dépister les Allemands. Accrochages nombreux ( Château de la Grée de Callac le 13 juillet - 4 patriotes tués ). Plusieurs transports d'armes de la Trinité-Porhoet à Ploërmel.

    4 - Action au moment de la libération:

    02 août 1944: Un parachutage de 48 containers pour la Compagnie.

    03 août 1944: Enveloppement de la ville de Ploërmel par les 6 sections que comprenait alors la Compagnie, et attaques incessantes contre l'ennemi.

    La ville est libérée le 05 août 1944 au matin, avant l'arrivée des troupes américaines.

    Libération de Campénéac, Beignon, Saint-Malo de Beignon.

    Nettoyage de la région et d'une partie de la forêt de Paimpont avec l'aide des blindés américains.

    Une trentaine d'allemands sont tués. Un important butin est pris.

    15 août 1944: La Compagnie est dirigée sur Nantes et prend part aux combats de la libération de la ville. Nettoyage de l'Ile Gloriette et Front sur la Loire.

    01 septembre 1944: Tout le 12ème Bataillon arrive sur le Front de Vilaine et tient le secteur de Frégéac jusqu'à fin septembre, date à laquelle il s'installe à Rieux, Saint-Jean la Poterie . . . 

    A SP 53492 le 22 août 1945

    le Sous-Lieutenant LE ROCH, Commandant la C.A.2 du 41ème R.I

    Signé: LE ROCH

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 )

     


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  • 10 - 03 - 1945: Par ordre particulier d'opération n°7 en date du 10 mars (n°625/3.0).                                       Le 2/41 reçoit la mission suivante:  A la disposition du commandant du Sous secteur Est. Préparer une intervention possible soit sur la direction Ploëmel - Etel, soit sur la direction Ploëmel - Carnac.                   Le 3/41 aux ordres du Colonel Commandant le 41ème R.I: Préparer une intervention possible: Sarzeau - grand Rohu, soit Saint-Armel - Landrésac, soit Sursur - Ambon.

    Le Lieutenant Colonel DURANTHON prend liaison avec le Capitaine de frégate MOREAU, Commandant le Front de Mer au P.C. de la marine à Saint Gidas à 17 h 00. le Commandant du 3/41 fait mouvement par camions avec 2 Cies de Malestroit à Sarzeau ou le P.C. du 3/41 s'installe.

    11 - 03 - 1945: le Commandant du 2/41 fait mouvement par camions avec 2 Cies de Saint-Jean La Poterie à Les Méneques ( 4 km nord-ouest de Ploemel ).

    12 - 03 - 1945: Le reste du 3/41 fait mouvement par camions de la région de Malestroit pour la presqu'île de Rhuys.

    13 - 03 - 1945: Le reste du 2/41 fait mouvement de saint-Jean La Poterie pour Les Méneques. Les U.R et L'E.M font mouvement par camions et quittent La Gacilly et Carentoir pour la région de Saint-Armel - Le Hézo - Surzur.

    14 - 03 - 1945: Stationnement et mission du régiment:                                                                                           1/41: sans changement - P.C à Mendon - en ligne sur la rive est de la rivière d'Etel - Sous le commandement du sous secteur est de Ploemel.                                                                                                   2/41: En réserve à la disposition du Commandant du sous secteur Est - P.C à Les Méneques.                     Cantonnement dans les fermes à proximité.                                                                                                            

    Par ordre n°664/3.0 du 12 mars 1945: Le Colonel Commandant l'I.D 19 fera étudier la possibilité tout en maintenant une réserve mobile de la compagnie au moins de faire entrer en ligne une partie du 2/41 dans la région d'Etel de façon à regrouper le C.F.A.V.V sur le centre actuel de mon dispositif, entre Roche Sèche à l'ouest et Kercroc à l'Est, soit à renforcer la défense côtière face à la presqu'île de Quiberon entre Kercroc et saint Colomban.

    E.M du 41ème R.I - Saint-Armel

    C.A.C: Saint-Armel

    C.H.R: Le Hézo

    C.C.I: Surzur

    Peleton: Surzur

    3/41: P.C du Bataillon - Château de Ker Thomas à Sarzeau

    C.H.3: P.C à Sarzeau.

    9ème Cie: P.C à Sarzeau

    10ème Cie: P.C à Arzon. 1 Son F.V à la pointe de Montenot.

    11ème Cie: P.C au Châreau de Kerlevenant. 1 S.M à Saint Colombier - 1 pièce de 45 à Montenot.

    Mission du Sous secteur Sud: Prendre des mesures de sécurité très sévères, spécialement de nuit pour éviter toutes surprises de la part, soit d'éléments ennemis qui auraient réussis à débarquer sans alerter les postes côtiers, soit des agents de la 5ème colonne. Rejeter à la mer, en liaison, avec les postes de la marine installés sur la mer, tout éléments ennemi, qui aurait réussi à débarquer sur la presqu'île de Rhuys, en particulier préparer une intervention possible dans les directions suivantes: Sarzeau - Le grand-Rohu, Saint-Armel - Landrezac, Surzur - Ambon, Damgan - Kervoyal.

    17 - 03 - 1945: Par note de service n°688/3.0 en date du 17 mars 1945. Le Colonel Cdt le 41ème R.I aura les pouvoirs et prérogatives du Cdt d'armes sur le territoire délimité comme suit: Presqu'île de Rhuys, limité du côté terre par la rivière Pennerf, Ambon (inclus) carrefour 328-992, La Trinité, Theix et Saint-Léonard. La portion de terrain définie, prendra le nom de Sous-secteur Sud. La limite avec le Sous secteur Vilaine est définie par la rivière du Pennerf-Ambon.

    26 - 03 - 1945: Le 2/41 entièrement en réserve jusqu'à ce jour à Les Méneques prend à son compte le sous quartier Etel et Kerminihy qui est occupé par la 5ème Cie qui se trouve ainsi en liaison à droite avec le 1/41 et à gauche avec le 4ème R.I.A.

    28 - 03 - 1945: Un Bataillon d'honneur est envoyé par la 19ème D.I à Paris pour la cérémonie de la remise des Drapeaux par le Général de Gaulle. Le 41ème founit une compagnie d'hommes aux ordres du Capitaine TARDIVEAU (Cie de 4 sections, chaque section étant fournie par un Bataillon) - mouvement par voie ferrée.

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    02 - 04 - 1945: Cérémonie de la remise des Drapeaux, Place de la Concorde. Le Lieutenant Colonel DURANTHON reçoit des mains du Général de Gaulle le Drapeau du Régiment. Arrivée au corps d'un Lieutenant Colonel en second ( Lt-Colonel TABUIS )

    05 - 04 - 1945: Arrivée des Drapeaux et Etandard de la 19ème D.I à Vannes.

    10 - 04 - 1945: La 6ème Cie a relevé dans la nuit du 09 au 10 la 5ème Cie dans le secteur de Kerminihy.

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 ) 

     


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  • 02 - 01 - 1945: La Cie TARDIVEAU  ( C.R.2 ) arrive à Coetquidan à 14 h 00. (texte de fin manquant)

     03 - 01 - 1945: Un homme du 1/41 est tué dans un accident d'auto à Auray.

    06 - 01 - 1945: Le Général BORGNIS DESBORDES vient à Coetquidan. Il inspecte les troupes de la 19ème D.I dont le 2/41 et les H.R.

    20 - 01 - 1945: Deux Compagnies du Bataillon GOMEY arrivent à Coetquidan pour former la C.C.I du 41ème R.I.

    25 - 01 - 1945: Le 3/41 ( Bataillon LE VOGOUROUX ) arrive à Coetquidan et s'installe au camp et à Saint-Raoul.

    30 - 01 - 1945: Le 2/41 moins la 5ème Compagnie ( oreillons )quitte Coetquidan par chemin de fer, pour aller à Saint-Jean la Poterie au sud de Redon en réserve du sous secteur Vilaine.

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    07 - 02 - 1945: Le camp de Coetquidan est laissé entièrement aux Américains. La 5ème Cie quitte le camp et embarque à Guer et rejoint le 2/41 à Saint-Jean La Poterie. Le 3/41 fait mouvement par voie ferrée sur Malestroit ou il cantonne. L'Etat-Major, la C.H.R et le peleton 2 font mouvement par voie de terre sur la Gacilly. La C.A.C et C.C.I font mouvement par voie de terre sur Carentoir.

    Le 2/41 est en réserve à Saint-Jean La Poterie à la disposition du Commandant du secteur de la Vilaine ( P.C à Limerzel ) . Il n'aura pas à intervenir et fait de l'instruction.

    Le 3/41 et le U.R continuent également l'instruction au cours de leur séjour dans la région de Malestroit, La Gacilly et Carentoir.

     

     


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  • Entre le 01 - 12 - 1944 et le 13 - 12 - 1944:

    Le Commandant FESSY est affecté définitivement au régiment comme de l'Etat-Major (note 1095/I de la 19ème D.I ) - Le Commandant BACHASSE part au 71ème R.I.

    Le Capitaine VERDIER et 2 Sous-officiers, rapportant le drapeau du Régiment rejoignent le camp de Coetquidan - Ce Drapeau, neuf, est celui remis au 41ème R.I de l'Armée d'armistice; Le drapeau de 1940 ayant été brûlé le 11 juin.                                                                                                                                           Les Bataillons envoient du personnel au stage de déminage organisé à Coetquidan.                                     1/41: L'Adjudant-chef GERARDET - 50 hommes .                                                                                                   2/41: Lieutenant LE FUR - 3 hommes                                                                                                                       3/41: Lieutenant CHRISTINEL - 3 hommes

    Début des cours interdépartementaux pour officiers subalternes.                                                                         Le 1/41 envoie à Saint-Brieuc les Lieutenants BONNERUE et CONEY - Sous-lieutenant BREBION, LE CLOARREC et BIGOT.                                                                                                                                               Le 3/41 envoie à Quimper les Lieutenants TREGUESSER et GUILLATREAU - Sous-lieutenant JACQUEMOT et GUEJEL.                                                                                                                                         Le 2/41 envoie à Quimper le Capitaine HAYS - les Lieutenants ORIOT et LE BATAUD - le Sous-lieutenant JIQUELLO.

    Début du premier stage d'instruction Sous-officier à Coetquidan. Chaque Bataillon envoie deux Sous-officiers.

    Affectation: Le Lieutenant LE VEZO affecté ( avis 1011/CH du 06 décembre 1944 - au 2ème Bataillon ).     Affectation: Le Lieutenant PICARD affecté ( avis 496/CH du ??? - à la C.A.1 )                                                  

    Le 41 reçoit de la C.H.R du Bataillon Instruction I et V ( avis mutation 1051/CH du 08 décembre 1944 de la XI Région ) le personnel ci-après:                                                                                                                             Sous-Lieutenant BOUDAIS, MARGUERY - 7 Sous-Officiers - 37 hommes pour former la C.H.R du 41ème. La C.H.R se constitue a/c du 01 décembre 1944, le procès verbal de constitution sera réalisé dès la visite de l'intendant. Le Lieutenant BOUDAIS en prend le commandement.                                                                   Affectation: Chef de Bataillon breveté GLAIN: Commandant en second. Lieutenant BROCHARD: 2/41. Sous-lieutenant GUILLEUX: C.H.R - Transmission, S/lt POGUI: C.H.R - Observation, S/lt RAVUT: C.H.R - Service auto, Lt BUAN: C.H.R - ???

    13 - 12 - 1944: Le 1/41 qui fait mouvement de Coetquidan à Auray s'embarque à Guer à 11 h 30. Il arrive le même jour à Auray. Le Colonel se rend à Vannes à l'Etat-major de 19ème D.I - retour le même jour.

    16 - 12 - 1944: Le Lieutenant RAUT prend provisoirement le commandement de la C.H.R. Le Sous-lieutenant BOURDAIS prend provisoirement les fonctions d'officier de détail.

    17 - 12 - 1944: Le 1/41 monte en ligne entre Quiberon et Lorient - P.C à Local-Mendon.                                 Le Bataillon CARO actuellement en ligne - P.C à Limerzel va être relevé et viendra se constituer 2/41 à Coetquidan. Le Bataillon LE VIGOUROUX sera relevé plus tard. On prévoit un séjour à Coetquidan.

    18 - 12 - 1944: L'intendant LE BUIS établit les Procès verbaux de constitution du groupement des unités régimentaires.

    23 - 12 - 1944: Le 2/41 est relevé et se regroupe à Questember.

    24 - 12 - 1944: Les permissions sont suspendues - Les postes sont renforcés.

    25 - 12 - 1944: C'est Noël à Coetquidan - Rien à signaler.

    26 - 12 - 1944: Le 2/41 arrive à Coetquidan, le convoi arrive vers 15 h 00.

    28 - 12 - 1944: Le Régiment perçoit une partie de l'habillement nécessaire aux Bataillons.

    29 - 12 - 1944: La Cie TARDIVEAU reçoit ordre de rejoindre le 41ème le 30 décembre. la Cie obtient que ce soit repoussé au 2 janvier 1945. Une tentative de coup de main ennemie sur deux postes du 3/41 est repoussée. Les embarcation pneumatiques ayant été prises avant avec le feu avant d'aborder.

    31 - 12 - 1944: Le détachement précurseur de la Cie TARDIVEAU arrive au camp de Coetquidan.

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 ) 

                                                                              


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  • 23 -10 -1944: Le Lieutenant-Colonel DURANTHON, arrivé d'Afrique du Nord est affecté au 41ème R.I., en formation, dont il prend le commandement ( note de service n°138/1 de M. Le Général Cdt la 19 D.I en date du 20 octobre 1944 ) . Aucun élément du 41 n'existe encore.

    27 - 10 - 1944: Le Capitaine VERDIER, muté à la 19ème D.I par mutation du ministère de la Guerre n°336 DP/IN-S en date du 21 octobre 1944, est affecté par le Général Cdt la 19 ème D.I au 41ème R.I ( E.M du régiment ) . Le 1er Bataillon du Régiment sera sans doute le Bataillon FREMON - P.C actuellement à Saint-Servan. pour les autres, pas de décision pour le moment.                                                                           Le colonel demande la Compagnie TARDIVEAU pour compagnie Anti-char ( C.R.2 )

    07 - 11 - 1944: Le Lieutenant MONJARRET, venant de la Place de Guingamp, est affecté au 41ème R.I par avis de mutation n°717/1 du 03 novembre 1944 de M. Le Lt-Colonel Cdt la Subdivision de saint-Brieuc - Affecté à l'E.M du Régiment ( 1er Bataillon ).

    08 - 11 - 1944: Le Bataillon FREMONT doit aller au camp de Coetquidan le 13 pour se constituer en 1er Bataillon du 41ème R.I

    11 - 11 - 1944: Les Compagnies JUBIN et ROBERT, venant du front de la Vilaine arrivent à Rennes. Elles sont destinées à compléter le 1er Bataillon du 41ème R.I. Ces deux compagnies sont assez fatiguées et une majorité d'hommes atteints de la gale.

    12 - 11 - 1944: Cérémonie à la Cathédrale Métropole de rennes à la mémoire des anciens du 41 - Le Colonel, invité y assiste.

    13 - 11 - 1944: Le Capitaine GODINOT est affecté au 41 par avis de mutation n°342/I du 10 novembre 1944 du Général Cdt les F.F.M.B et la 19ème D.I - Affecté à l'E.M du régiment ( 2ème Bataillon ).                   Le Bataillon FREMONT arrive à Coetquidan à l'effectif de 3 Compagnies, venant de saint-Servan.

    15 - 11 - 1944: Les Compagnies JUBIN et ROBERT, ne pouvant être soignées à Rennes, rejoignant Coetquidan ou l'hôpital dispose du matériel nécessaire. Le 1er Bataillon est officiellement constitué le 15 novembre 1944 et le régiment prend prend une existence  légale à compter de cette date.

    17 - 11 - 1944: Les chefs de Bataillons BACHASSE et FESSY venant d'A.F.N, affectés à la 19ème D.I sont mis provisoirement à la disposition du Colonel Cdt le 41.

    19 - 11 - 1944: Le capitaine VERDIER, escorté par 2 Sous-officiers du 1er Bataillon du 41ème part pour Paris - Brive, chercher le drapeau du 41ème R.I. qui était resté à Brive entre les mains du Général DUCHE, et avait été remis par lui à la garde du 126. Il doit, en passant à Paris, régler un certains nombre de questions intéressant le Régiment.

     20 - 11 - 1944: Les 2ème et 3ème Bataillons seront constitués par les Bataillons CARO et LE VIGOUROUX, actuellement en ligne sur la Vilaine - P.C à Limerzel - P.C à Muzillac. Bien que ces Bataillons ne soient pas légalement co,stitués en 2 et 3/41, le contact se prend, et l'action du Colonel sur eux commence peu à peu.

    23 - 11 - 1944: L'Etat-Major du Régiment fait mouvement sur le camp de Coetquidan.

    29 - 11 - 1944: La section E.M commence à se former, est affectée au 1er Bataillon du 41ème R.I en attendant la constitution de la C.H.R. Le Lieutenant DOUCET affecté au Régiment par avis de mutation     n°1080/I de la 19ème D.I

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 )

     

     

     

     

     

     


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  • Depuis janvier 1944, une section spéciale de 36 hommes était sous les ordres du Commandant du 8ème Bataillon pour les missions de sabotages qui allaient toujours croissants.

    Le Bataillon organise le maquis de saint-Marcel à partir du 4 juin 1944; chargé de la sécurité et des premiers parachutages, il voit ses rangs doubler par l'arrivée de nombreux volontaires, et c'est ainsi que 3 Bataillons F.F.I sont formés, comprenant de 600 à 700 hommes chacun.

    Le 8ème Bataillon participe aux combats de saint-Marcel et des environs les 18 et 19 juin 1944; son encadrement est le suivant à compter du 1er mars 1944:

    - Chef de Bataillon: Commandant CARO

    - Compagnie de commandement: Lieutenant BIGOT

    - Cdt de Ploërmel (9ème Cie): Capitaine LE ROCH

    - Cdt de Josselin (8ème Cie): Capitaine VILARD

    - Cdt de Plumelec (7ème Cie): Capitaine SCORDIA

    - Cdt de Malestroit (6ème Cie): Lieutenant DESSUS

    - Cdt du Roc Saint-André (5ème Cie): Lieutenant THETIOT

    Regroupé les 2 et 3 août aux alentours de Josselin, il participe à la libération du canton et des cantons voisins, et aux opérations de la forêts des Forges et de Paimpont.

    Le 12ème Bataillon F.F.I, formé fin juin, se signale dans le canton de Ploërmel par de nombreux coups de mains jusqu'à la libération de celui-ci; le 24 août, il est transporté dans la région de Nantes et participe à la libération de la ville.

    Le 16 août, le 8ème Bataillon est dirigé caserne du 35ème à Vannes et prend part à plusieurs prises d'armes.

    Le 28 août, départ sur Péaule, le bataillon est chargé d'occuper la rive droite de la Vilaine avec mission d'empêcher l'ennemi d'effectuer des traversées sur cette rive ( 32 km de front pour 90 hommes ); les seules armes à sa disposition ne sont que des armes légères prises aux allemands ou parachutées. Le secteur s'étend de Redon jusqu'à l'ile de Marzan. L'encadrement est alors le suivant:

    Chef de Bataillon: Commandant CARO

    Cdt la Compagnie de commandement: Lieutenant BIGOT

    Commandant de la 5ème Cie: Capitaine TONNERRE

    Commandant de la 6ème Cie: Capitaine DESSUS

    Commandant de la 7ème Cie: Capitaine SCORDIA

    Commandant de la 8ème Cie: Capitaine HAYS

    Le 21 septembre 1944, le P.C du Bataillon s'installe à Limerzel, le front de la Vilaine est fondé. Le Capitaine VILLARD détaché à l'E.M est adjoint au Commandant du secteur. Le Capitaine GALLo prend le commandement de la 5ème Cie.

    Le 12ème Bataillon prend position entre redon et Rocquereux ( 3 km au sud de Béganne ). Le 1er Bataillon F.F.I venu de Vannes est en position entre l'ile et l'embouchure de la Vilaine. Les secteur du Bataillon ne s'étend plus que sur 18 km.

    Le Commandant CARO est nommé commandant du sous-secteur Vilaine.

    Le bataillon ne fut relevé des lignes que le 21 décembre 1944, par un régiment de fusilers marins et se cantonna à Questembert.

    Le 15 novembre 1944, le 8ème et 12ème Bataillons fusionnent et deviennent le 2ème Bataillon du 41ème R.I. Les C.B.2 ( 5ème et 6ème et 7ème Cies ) avec faibles renforts du 12ème Bataillon, forment la 4ème Cie du 2ème Bataillon du 41ème R.I. La C.A.2 est formée en entier par des éléments du 12ème Bataillon F.F.I.

    Les éléments en surnombre sont gardés jusqu'au départ des lignes; les vieilles classes furent libérées; les autres formèrent la 1ère Cie de passage sous le commandement du Capitaine LE BERRIGOT et regagnèrent une formation de territoire de Vannes le 28 décembre 1944.

    Au sous-secteur de la vilaine, le Bataillon connu de très dures journées: Habillement insuffisant, armes peu pratiques pour la mission, nourriture ne parvenant qu'irrégulièrement, hygiène lamentable et un ennemi toujours mordant ne découragea pas nos braves paysans Bretons.

    Le 29 août 1944, une patrouille allemande passe la vilaine; repérée par la section du Lieutenant LEPORT, elle se replie et laisse de nombreux morts sur le terrain; peu après, riposte des allemands au 88 et au mortier; un mort dans nos rangs. Le 30, aux même emplacements, l'ennemi essuie le feu nourri de F.M et laisse sur le terrain un blessé, une mitrailleuse légère, un fusil et des munitions.

    Sur toute l'étendue du secteur, de pareils engagements se renouvellent toutes les nuits; malgré les pilonnages des mortiers, et des 77 ou 88, nos gars tiennent et poursuivent leurs installations défensives et se mettent à l'abri des obus d'artillerie de moyen et petit calibre. A noter que la plus grande partie de ses travaux est merveilleusement exécutée, malgré l'inexpérience de la majeure partie des cadres et de la troupe.

    Le 9 septembre 1944, La vilaine était traversée par l'officier de renseignement du secteur qui prenait contact avec la résistance en secteur occupé. Tous les renseignements et même les intentions de l'ennemi sont communiqués presque journellement. La résistance est organisée petit à petit et la démoralisation des allemands est intentionnellement poussée. 29 hommes et un sous-officier allemands sont ramenés dans nos lignes par des passages organisés.

    Le 16 septembre 1944, à 17 h 30, un fort détachement allemand débarque au Moustoir ( 2 Cies ), incendie plusieurs fermes et parait vouloir se rendre à Muzillac. Ce détachement est appuyé par un tir de 105; immédiatement, le secteur est renforcé par une Cie du 8ème Bataillon transportée par camions. Après un court engagement, l'ennemi se retire et laisse plusieurs morts sur le terrain ( 4 hommes dont l'officier du 1er bataillon sont tombés de notre côté.

    Sur tous les postes avancés, des tirs d'armes automatiques, de mortiers et de canons grondent par intermittences.

    Le 27 septembre 1944, un téléphone est installé entre les deux rives.

    Tirs de mortiers de 88 sur les positions ennemies, causant victimes et dégâts pendant les journées des 29 et 30 septembre 1944, le 1er et 3 octobre 1944, arrêtés faute de munitions.

    Le 29 octobre 1944, une attaque allemande se déroule sur le Front de Lorient; une de nos Cies, la 8ème ( CB2 au 2/41 ) est déplacée par camions le 30 octobre et prend immédiatement position à Nostang; sa belle tenue au feu lui vaut les félicitations du commandant du secteur, 10 jours plus tard, à son départ.

    Le 15 novembre 1944, le 12ème bataillon F.F.I, commandé par le Général de LA MORLAIX, est dissout, passe sous le contrôle du 8ème Bataillon et forme avec ce dernier le 2/41 - secteur inchangé.

    Le 23 Décembre 1944, le Bataillon est à Questembert, le 27, il arrive à Coëtquidan ou l'instruction est poussée jusqu'au 30 janvier 1945. Temps déplorable, pluie, neige, les hommes sont pour la plupart sans chaussures, peu habillés et ne possèdent qu'une seule couverture.

    Le 31 janvier 1945, P.C à Saint-Jean La Poterie sous le commandement du sous-secteur de la Vilaine: capitaine de Frégate MARCHAND - Une section contre Redon de la part de l'ennemi est possible. L'instruction se poursuit sur les lieux. Le bataillon est alors encadré de la façon suivante:

    Chef de bataillon: Commandant CARO

    Officier adjoint: capitaine VILLARD

    Cdt 5ème Cie: Lieutenant VILLANEAU

    Cdt 6ème Cie: Capitaine LE DINAHET

    Cdt 7ème Cie: Capitaine SCORDIA

    Cdt CA2: Lieutenant LE ROCH

    Cdt CB2: Lieutenant BIGOT

    Le 12 mars 1945, départ pour Les Méneques, sous-secteur est de Lorient, en réserve jusqu'au 26 mars 1945.

    Le 26 mars 1945, occupons sous quartier Etel et Kerminihy, reste le Bataillon en réserve. Nombreux tirs de mitrailleuses lourdes et légères ainsi que des tirs fusants ennemis. Riposte des nôtres et de l'artillerie divisionnaire; quelques dégâts dans nos lignes; 3 blessés de notre côté.

    De nombreux tirs aux mortiers et aux mitrailleuses lourdes sont effectués sur les positions du Maguer et du Vieux Passage par notre CA2.

    Le 7 mai 1945, à 20 h 12, une délégation allemande emprunte le bateau de la Croix-Rouge et se rend à Etel et signe la capitulation sans conditions devant des Officiers Supérieurs Français et américains. Les honneurs sont rendus par une section de la CB2.

    Le 10 mai 1945, Le Bataillon traverse la rivière d'Etel et se rend dans l'ex-poche de Lorient ou il occupe le quartier de Plouhinec.

    Le Bataillon à tenu la maquis du 04/06/1944 au 06/09/1944, a été en ligne sur le Front de la Vilaine du 28/08/1944 au 23/12/1944, en réserve sur le Front de la Vilaine du 31/01/1945 au 12/03/1945, en ligne sur la Poche de Lorient du 26/03/1945 au 08/05/1945.

    Sur ses théâtres d'opérations, le Bataillons a perdu 15 hommes, 22 ont été blessés, à ajouter 87 tués et disparus pendant la clandestinité.

    Capitaine VILLARD André: A traversé plus de 20 fois la Vilaine pour y chercher des Allemands désirant se rendre. Il en a ramené 30, dont un sous-officier, dans des circonstance souvent périlleuses.

    A l'ordre du Régiment:

    Soldat RIO Rémy: Soldat courageux et de sang froid. Toujours volontaire pour des missions périlleuses. C'est porté résolument en avant avec son F.M, lors d'une patrouille allemande qui avait pu prendre pied sur la rive droite de la Vilaine, dans le secteur du Rohéllo.

    Un certain nombre de citations ont également été obtenues par des gradés et soldats du Bataillon, en récompense d'actions d'éclats effectuées dans le maquis.

    Conclusion:

    Le 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan, comprenant à l'origine plus de 1200 hommes, fut le premier armé et le premier à entrer en action directe avec l'ennemi; formé uniquement de volontaires, il fut aussi le premier après la libération à occuper un secteur défensif sur le Front de la Vilaine.

    L'esprit combatif et de résistance de ces hommes dont la majeure partie n'avait pas d'entraînement militaire, a prouvé le désir et la volonté des Bretons du Morbihan de participer avec tous leurs moyens au relèvement de la france.

    Ces civils devenus soldats, ont tenu en ligne sur la défensive, malgré l'absence d'armes lourdes, de vêtements, de chaussures, le manque de couvertures; ils n'ont jamais manifestés de mécontentement; ils avaient confiance, car leurs chefs étaient avec eux depuis les premières opérations et connaissaient leur valeur au combat; ils avaient un but, un idéal, et pour celà ne reculaient devant aucun sacrifices; ces volontaires Bretons, qui, au signal du chef, se sont groupés et ont pris les armes, pour libérer la patrie du joug de l'envahisseur, sont maintenant rentrés dans l'ombre, satisfaits du devoir accompli.

    Le Chef de Bataillon CARO

    Commandant le 2ème Bataillon du 41ème R.I

    Signé: CARO

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 ) 

     

     

     

     

     

     


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  •  Le 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan était le noyau du 2ème Bataillon du 41ème R.I.

    Historique du 8° Bataillon FFI du Morbihan (Episode -1)

    Avant-Propos

    Le 2ème Bataillon du 41ème R.I est issu, dans ses éléments essentiels ( commandants, cadres, majorité des hommes ) du 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan.

    Ce bataillon fut constitué par des volontaires des cantons de JOSSELIN, La TRINITE-PORHOET, PLOERMEL, PLUMELEC, MALESTROIT (1), LE ROC-SAINT ANDRE - 6 Compagnies.

    Le 8ème Bataillon F.F.I qui comprenait, à la libération du Morbihan, 1500 hommes, en a fourni:

    - 700 au 2ème Bataillon du 41ème R.I.

    - 50 à l' I.D 19

    - 250 au Bataillon de Sécurité.

    Les 500 autres volontaires, âgés pour la plupart, ont rejoint leurs familles lors de la dissolution des 8ème et 12ème Bataillons.

    Le journal de Marche du 8ème Bataillon comprendra les paragraphes suivants:

    - 1 - Période clandestine ( octobre 1943 - 06 juin 1944 )

    - 2 - Période du Maquis ( 06 juin 1944 - 3 août 1944 )

    - 3 - Les combats de la libération ( 03 au 08 août 1944 )

    - 4 - Le Front de la Vilaine.

    (1) 5ème Cie: Le Roc Saint-André - 6ème Cie: Malestroit - 7ème Cie: Plumelec - 8ème Cie: Josselin - 9ème Cie: Ploërmel - Cie de Cdt: Josselin

    Période clandestine

    Le premier élément de résistance qui fut à l'origine du 8ème bataillon F.F.I, a été la Compagnie de Ploërmel ( 9ème ).

    - Cette Compagnie avait été créée par le Lieutenant de gendarmerie GUILLO, aidé par le Sous-lieutenant LE ROCH, qui en assure le commandement effectif.

    - La création de cette compagnie remonte au début de l'année 1943.

    - Cette compagnie, depuis janvier 1943, assura des parachutages pour le compte de l'armée neutre et sous la direction du Commandant Emile GUIMARD ( 17 parachutages en 1943 ).

    - Le premier sabotage eut lieu le 11 novembre 1943 sur le ligne Ploërmel - Mauron. Un train de matériel allemand déraillé.

    - Inquiété par la Guestapo, un groupe du prendre le maquis dès novembre 1943 dans la région de Taupont.

    - En octobre et novembre 1943, dix aviateurs américains sont recueillis et hébergés.

    - En février 1944, plusieurs dépôts d'armes sont découverts (13 membres de la compagnie sont arrêtés).

    - Il est à noter que les armes parachutées reçues par cette compagnie de Ploërmel, servirent à constituer la première dotation de presque tous les Bataillons F.F.I du Morbihan.

    De son côté le Commandant CARO avait formé, dans la région de Josselin, dès son retour de captivité ( CARO fut fait prisonnier en 1943 en Tunisie et libéré ), un corps franc de 36 hommes avec mission de sabotage.

    - Il recençait, en outre, les jeunes gens pour le jour ou il serait possible d'intervenir en masse.

    Le contact entre le Sous-lieutenant LE ROCH ( seul chef de la compagnie de Ploërmel, depuis l'arrestation de GUILLO ) et le Commandant CARO fut pris au début d'avril 1944 près de Sérent. Le Lt Colonel MORICE, chef départemental, et le Commandant GUIMARD, qui organisait les parachutages, y assistaient, ainsi d'ailleurs que le Commandant LE VIGOUROUX, commandant le 1er Bataillon.

    - Il fut décidé que toute la résistance A.S de l'arrondissement de Ploërmel serait aux ordres du Commandant CARO, dont le Sous lieutenant LE ROCH devenait sont adjoint.

    Dès la prise de commandement, le Commandant CARO commença le recrutement de ses troupes.

    - Il menait parallèlement l'action directe dont les faits principaux furent:

              - 20 avril 1944: Sabotage de pylônes à Sérent et Saint-Congard.

              - 6 au 10 mai 1944: Sabotages maintenus 4 jours: De toutes les voies ferrées sur les lignes Ploërmel - Mauron, Ploërmel - Messac, Ploërmel - Questembert. De tout le réseau téléphonique de Ploërmel.

              - 20 mai 1944: Arrestation du journaliste milicien STEPHAN.

    Le camp de parachutage de Saint-Marcel fut en même temps organisé et occupé par une petite section.

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    Le 1er juin 1944, le Commandant CARO disposait de 1200 hommes prêts à être levés au premier signal.

    Tous attendaient chaque jour le fameux message de la radio (les raisins sont trop verts), qui annonçait le débarquement et prescrirait la levée en masse.

    La période du maquis.

    Du 6 au 10 juin 1944, les 1200 hommes du Commandant CARO se rassemblent à Saint-Marcel.

    - La mission du Bataillon, est d'assurer la garde de ce camp et de ses abords, ainsi que des parachutages qui seront faits chaque nuit. Les autres  Bataillons F.F.I du Morbihan doivent y venir successivement recevoir leurs armes.

    - La protection des autres Bataillons venant s'armer, amène en particulier une opération dans la région de Trédion contre les Russes qui ont attaqués le Bataillon d'Auray.

    Le 18 juin 1944, le Camp de Saint-Marcel est attaqué en force par les allemands.

    - Le camp est défendus par: le 8ème Bataillon F.F.I, le 2ème Bataillon en cours d'armement et une compagnie de parachutiste.

    - La bataille dure toute la journée, l'ennemi reçoit sans cesse des renforts qui font plus que combler ses pertes considérables.

    - A la tombée de la nuit, ordre est donné de décrocher. Le 8ème Bataillon se retire vers Josselin et Ploërmel.

    - Chaque compagnie reçoit l'ordre de rejoindre sa région d'origine tout en restant à disposition des ses chefs.

    Fin juin 1944, il apparut nécessaire de scinder en deux unités le 8ème Bataillon dont l'effectif était trop important et la zone d'action trop grande pour le seul commandement.

    - Le Commandant CARO garda sous ses ordres, les compagnies des cantons de Josselin, La Trinité Porhoet, Saint-Jean Brevelay, Rohan . . . soit 1000 hommes. Ces compagnies formèrent le 8ème Bataillon.

    - Les compagnies des cantons de Ploërmel, Malestroit, Mauron . . . formèrent un autre Bataillon qui devint le 12ème Bataillon F.F.I du Morbihan. Le Général de brigade d'aviation De La Noblais, qui participait à la résistance active depuis longtemps, voulut bien accepter de prendre le commandement de ce 12ème Bataillon. Le Colonel d'Infanterie Coloniale en retraite FAVEZ devint son adjoint.

    - L'activité des deux Bataillons ( 8ème et 12ème ) fut maintenue jusqu'à la libération par de nombreux sabotages, par des attaques continuelles des troupes ennemies, qui furent, pendant plus d'un mois, harcelées sans cesse dans l'arrondissement de Ploërmel.

    La période de la libération.

    Alerté à partir du 2 août, les deux Bataillons commencèrent à partir du 3 août, la libération de leurs successives.

    Ils participèrent en particulier dans le Morbihan, au nettoyage des forêts des Forges et de Paimpont, ou les Allemands s'étaient massés.

    Parvenus assez vite à la fin de leur tâche, les deux Bataillons devenus disponibles, furent utilisés comme suit à partir du 12 août:

    - 8ème : En partie en réserve à Vannes jusqu'au 28 août. En partie engagé sur le secteur de la Vilaine avec le 9ème Bataillon. Il s'agissait de détruire la tête de pont allemande de Magazan.

    - 12ème : En partie en réserve à Ploërmel jusqu'au 1er septembre. En partie transporté à Nantes pour prendre part aux combats de libération de la ville ( Libération de l'ile Glouitte ).

    Le secteur de la Vilaine.

    A partir du 28 août, les 8ème et 12ème font mouvement vers le secteur de la Vilaine et occupent les positions défensives suivantes le long du fleuve:

    - 8ème Bataillon: du sud de Rieux au sud de la Roche Bernard ( 30 km de front avec un effectif de 900 hommes )

    - 12ème Bataillon: Du sud de Rieux à Redon et Frégéac, en Loire inférieure ( 80 km de front avec un effectif de 800 hommes ).

    Cette dernière phase fait partie de l'étude d'ensemble sur l'action des F.F.I du Morbihan.

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    Source: SHD de Vincennes (documents relevés le 30 octobre 2015)

     

     

     

              

     

     


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  • Zeller traque sans répit les résistants et parachutistes réfugiés dans le département. Cette poursuite aboutit finalement à la capture du capitaine Marienne le 12 juillet 1944 au village de Kerihuel (ou Kerhihuel). Mais laissons Marie Chamming’s, jeune agent de liaison, raconter ce drame.


    « L’homme était entré brusquement (dans le café Gilet) : les patriotes qui buvaient un verre de cidre restèrent une seconde immobile, le regardant. Il ouvrit son imperméable et se montra en tenue de parachutiste. Les garçons se levèrent, troublés. On commençait à beaucoup parler de faux parachutistes. Voyant leur hésitation, Munoz (un agent de l’Abwher) sortit une carte d’identité. " Vous voyez bien que je suis des vôtres" leur dit-il. Ils se passèrent la carte du lieutenant parachutiste Grey de main en main. Comment auraient-ils deviné qu’il venait d’être arrêté avec Jego (le 11 juillet à Lizio). Pas de doute, elle était bonne.

    Il leur avait demandé où était le boucher Mahieux."C’est lui ; leur avait-il confié, qui me conduira au capitaine Marienne." A quoi bon Mahieux ! puisque eux, les garçons, ils savaient où l’envoyer ! "Adressez vous au charron de Cadoudal, près de Kerhihuel", dirent ils enfin.
    (Les trois résistants, le patron du café et le boucher Mahieux seront arrêtés par les hommes de Zeller et envoyés à Locminé où ils seront interrogés et torturés par des hommes du Bezen Perrot et du SD- DCT).

    L’aube (12 juillet) va se lever. Le jeune garde s’est assoupi. Un coq a chanté. Dans les taillis où ils (parachutistes) ont établi le nouveau camp, ils dorment encore profondément. Trois voitures ont déjà quitté Locminé, avec douze hommes armés de révolvers et de mitraillettes. Munoz est accompagné cette fois de Zeller, avec Gross (Abwehr), Luis Deniz, Herr et Fischer.

    Munoz descendit un peu avant le village de Cadoudal et vint chez le charron. "Allez chez Danet, à la ferme qui est là", lui dit celui-ci."Demandez aux gens qui dorment ici" dit à son tour le fermier quand Munoz s’enquit du capitaine. Zeller, les miliciens et les Allemands suivaient l’approche, cachés derrière les talus. Munoz ayant fait le signe convenu, ils se démasquèrent et encerclèrent l’appentis où couchaient huit jeunes gens. Leurs armes étaient entassées à l’entrée. "Où est Marienne ?" hurla Fischer. (Marienne et ses hommes sont arrêtés) Au bout d’un quart d’heure de coups et d’injures, n’en tirant rien, les Allemands menèrent leurs prisonniers jusqu’à la cour de Kerhihuel. Les jeunes F.F.I. étaient toujours étendus sur le sol."Où sont les officiers ?"demandèrent les Allemands. Marienne et Martin (François, lieutenant) s’avancèrent. "N’oubliez pas que nous sommes des soldats !" dit Marienne, mais on l’obligea avec Martin à se coucher à côté des garçons. Les autres parachutistes (Judet, Mendes-Caldas, Beaujean, Bletterie, Marty, Hannicq) furent poussés contre un bâtiment : on leur fit lever les bras et on fouilla encore ceux qui étaient habillés, car plusieurs n’avaient que leur caleçon, comme le sergent Judet. Une première rafale partit et son camarade s’écroula à côté de lui. (Judet sentant sa dernière heure arrivée tente le tout pour le tout et réussit à s’échapper. Il sera tué en Hollande le 09 avril 1945). Ils les tuèrent tous, les huit patriotes (Morizur, Louail, Le Breton, Gondet, Denoual, Grignon, Le Bomin, Garaud), le fermier Danet, Alexandre et Rémy Gicquello, et les sept parachutistes, devant le groupe de femmes épouvantées, debout dans un coin de la cour. Les traîtres se firent photographier devant les hommes étendus morts, la face dans la poussière. Zeller avait le visage sombre, mais les autres riaient."

    Les hommes de Zeller récupèrent des documents sur les cadavres des parachutistes qui leur permettent d’identifier d’autres camps. Ainsi la troupe du lieutenant de Kerillis, dit Skinner, est capturée deux jours plus tard dans la région de Trédion. Zeller torture la femme et la fille du fermier qui abritait les résistants et tous les hommes à l’exception des deux officiers, (Skinner, Fleuriot) sont abattus puis jetés dans les flammes de l’incendie de la ferme. Skinner et Fleuriot, blessés, sont enfermés dans la prison de Pontivy. Ils sont exécutés par Zeller et ses hommes quatre jours p lus tard, dans la région de Bieuzy.


    Jusqu’à la fin du mois de juillet, la traque se poursuit. Devant la progression des trois forces blindées américaines, les hommes de la FAT quittent Pontivy le 03 août, direction Angers. Les collaborateurs s’y regroupent le 06 août, avant de gagner Paris le 12, puis l’Allemagne où Zeller tentera de monter des commandos destinés à opérer en France. Il est finalement arrêté le 04 mai 1945, à la frontière Suisse par des gendarmes français. Il sera jugé et fusillé à Rennes en 1946, en compagnie de Gross et de Munoz . . .

    Source: BRETAGNE - Occupation et Libération (forum)


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  • Le drame de Kerihuel ( Rapport du sergent Judet )

    Un document d'archive retrouvé: Le rapport que le sergent Judet à adressé à ses chefs le 13 juillet 1944 après la tuerie de Kerihuel en Plumelec en représailles des combats de Saint-Marcel.

    Le Sergent Judet, qui venait d'échapper à la mort, devait trouver une fin glorieuse au cours de l'opération Hollande.

    Le 12 juillet, vers 6 heures du matin, nous fûmes réveillés brutalement, le Capitaine Marienne, le lieutenant Martin, le sergent Marty, le caporal Beaujan, les soldats Bletterie, Flamant et moi même, par une quinzaine de miliciens et agents de la Gestapo en civil et quelques allemand en uniforme. Deux miliciens étaient entrés sous notre tente, braquant chacun, sur nous, une mitraillette et nous injuriant à qui mieux mieux. Nous fûmes conduits à la ferme qui nous ravitaillait. En arrivant dans la cour, je vis étendus par terre, les mains sous la tête, mais encore vivants, une vingtaine de civils hommes et une dizaine de femmes debout. Nous fûmes fouillés. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin fûrent séparés de nous et sur un ordre, se couchaient à côté des civils, dans la même position que ces derniers.

    Jusque là je croyais encore être simplement fait prisonnier et échafaudais déjà un plan d'évasion, lorsque j'entendis une rafale et vis mon camarade Flamant à ma droite se crisper. Alors, jouant le tout pour le tout, j'ai tenté ma chance et sauté par dessus le corps de Flamant et je me suis enfui à travers buissons situés tout près. Poursuivi par deux de nos exécuteurs dont je ne puis préciser la nationalité qui m'arrosèrent copieusement de rafales de mitraillettes sans parvenir à me toucher.

    La poursuite dura une dizaine de minute. Je marchais à travers la campagne sans but, encore sous le choc, lorsque j'ai rencontré le Caporal Chef Pacifici. Nous fîmes alors route ensemble en direction de Callac. Sachant que des documents très importants pour notre sécurité à tous étaient tombés aux mains de l'ennemi, nous avons tout de suite pensé à assurer une liaison avec l'Etat-Major pour le prévenir des événements et prendre les mesures nécessaires.

    J'insiste sur le fait qu'un officier allemand, ainsi que deux autres militaires allemands également en tenue prirent une part active à notre capture et l'assassinat de mes camarades.

    Le Sergent Judet

    Signé: Judet

    Additif au rapport du Sergent.

    Un témoin oculaire dont je ne puis révéler des maintenant l'identité, interrogé par moi, à déclaré ce qui suit :

    Le matin du 12 juillet 1944, vers 4 h 00 ( heure solaire ), des miliciens en civil et des allemands en uniforme entrent dans la ferme. Les femmes furent rassemblées dehors. Les fermiers et les F.F.I reçurent l'ordre de se coucher dans la cour, les mains sous la tête. Un peu plus tard, j'ai vu arriver un groupe de parachutiste, l'un deux à peu près nu, encadrés d'allemands et de miliciens. Les parachutistes furent mis au mur. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin reçurent l'ordre de se coucher à côté des patriotes. Tous furent fusillés. J'entendis alors de nombreux coups de feu. Ne pouvant contenir mon émotion, je fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, les parachutistes gisaient inanimés. Le capitaine Mariennes, le Lieutenant Martin, ainsi qu'une quinzaine de patriotes avaient été assassinés. J'appris plus tard, qu'un parachutiste et quelques patriotes s'étaient évadés. Les allemands pillèrent ensuite le hameau, puis incendièrent les bâtiments. Les corps de quelques parachutistes et patriotes brûlèrent avec la ferme. Un autre parachutiste fut pris ensuite et fut roué de coups pour le faire parler, puis fut ensuite emmené.

    Le 13 juillet 1944, Sergent Judet

    Nous, Sergent Detroy Jacques, Caporal-chef Pacifici, déclaront l'authenticité de la présente déclaration, ayant été présent à l'interrogatoire du témoin . . .

    Source: Ami entend-tu n°30 de 1975. 

     


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  • Le docteur Edouard MAHEO

     

    Le docteur Edouard Mahéo ( témoin des " Dossiers de l'Ecran " )

    émission parue sur la 2 ème chaîne, le 17 juin 1970

    Après deux grandes séquences sur la bataille de France et Dunkerque, la télévision a ouvert le Mercredi 17 Juin 1970 un « dossier de l'écran » où le Morbihan se retrouve en tout premier plan de l'actualité qu'il tint dans la guerre, voici 26 ans, en Juin 44, à Saint-Marcel. C'est le dossier du « Bataillon du Ciel » qui a été ouvert , après le film de Kessel présenté en soirée de gala au Royal, le 15 Avril 1947, sous la présidence du général Corniglion-Molinié.

    Après le film, un débat eut lieu au cours duquel ont participé, entre autres personnalités, trois anciens de Saint-Marcel: le Capitaine Fey, officier de liaison de l'armée britannique; le Capitaine Desplantes, Président de l'Amicale des Anciens Parachutistes ; le Dr Mahéo, ancien Médecin-Chef du camp.

    C'est lui, on se le rappelle, qui le premier , le 14 Mai , à Plumelec, devant le cercueil du Colonel Bourgoin, avait pris la parole pour saluer le chef du bataillon du ciel « au nom des obscurs , des sans-grade ». Ce
    qui était une manière de dire modeste car la direction du service de santé n'était pas une mince affaire.

    Ce service lui avait été confié par un jeu de circonstances imprévues, car s'il était bien médecin, alors à Baden, c'est effectivement en résistant sans galon qu'il s'enrôle dans le 2 ème bataillon du Colonel Le Garrec à l'appel duquel tous les jeunes (tous à trois exceptions près) se présentèrent pour la levée en nombre de Saint-Marcel. Jusque là il se contentait de faire sauter les trains allemands !

    Donc lui aussi rejoignit Saint-Marcel comme combattant jusqu'au jour où le Colonel Bourgoin s'étant fait une entorse , il s'enquit près d u Colonel Morice d'un infirmier.

    Un infirmier ! lui répondit M. Chenailler; mais j'ai mieux : un lieutenant qui est un vrai toubib.

    Un toubib ! Mais on pourrait en avoir grand besoin pour autre chose que des entorses.

    Et c'est ainsi que le Dr Mahéo reçut de la « direction générale » de la Santé, le soin de recruter les infirmières , les secouristes, de se mettre en liaison avec la Croix-Rouge dont la représentation officielle devait rendre de tels services. A lui le soin de constituer une infirmerie, de demander à Londres les brancards et le matériel de premier secours parachutés par retour du courrier, et pour les seconds
    secours d'organiser les relais dans les cliniques les plus proches : Vannes et Malestroit, surtout où le Dr Queinnec , à son poste de chirurgien , tint un rôle capital avec la Supérieure des Augustines.

    Vous étiez seul pour ce travail ?

    Non, un autre médecin se trouvait aussi à Saint-Marcel : le Dr Srachard, qui depuis est mort dans un accident d 'avion, et qui fut d 'un dévouement sans borne dans la tâche très difficile d'évacuer les blessés. Avant le 18 Juin, les blessures n'étaient généralement pas graves, consécutives au maniement d 'armes
    à l'inexpérience , Avec le 18 Juin ce fut beaucoup plus sérieux, et beaucoup plus difficile d'assurer
    le transport des invalides dans des fermes surveillées par des hommes en armes, éventuellement
    assurer le repli dans des caches, au fond de bois, de landes et toujours au risque de grands périls.

    C'est ainsi que le Dr Le Coq de Plumelec - prédécesseur du Dr Renondeau - paya de sa vie son dévouement au service des résistants blessés : arrêté par les SS un matin de Juillet 44 , il était fusillé au Fort Penthièvre.

    Louis Houbé, pharmacien dans cette même bourgade, actuellement à Vannes, qui transportait les médicaments dans les fermes et les paillers transformés en infirmeries précaires, fut arrêté par la Gestapo, atrocement martyrisé et laissé pour mort à la prison de Rennes, lors d u départ précipité des
    Nazis.

    Vingt-cinq ans passés sur ces événements, quel souvenir en conservez-vous aujourd'hui ?

    Le Docteur Mahéo n'a pas répondu immédiatement à cette question parce que, m'expliqua t-il, les souvenirs d'hier et ceux d'aujourd'hui se chevauchent nécessairement. Ils ne sont pas séparés par une cloison étanche.

    Enfin, finit-il par me dire, j'ai conscience d'avoir agi par devoir , sons réaliser sur le coup que ces journées qui passaient au fil des semaines , ne seraient pas des journées comme les autres, à les regarder plus tard. Nous étions embarqués dans une aventure dont ni moi ni beaucoup d 'autres ne réalisions les risques exacts, et cela valait peut-être mieux.

    Que Saint-Marcel ne fut qu'une péripétie locale dans une immense guerre, sans doute.

    C'est tout de même son patronage qui a été retenu l'an dernier, 25 ème anniversaire de la bataille , pour baptiser la promotion d'officiers de réserve d'infanterie.

    Source: Ami entends-tu n°13 de 1970

     

     

     


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  • Source: Ami entends-tu n°19 de 1972

     Albert GALIBET

    Né le 25 janvier 1922 à Plumelec, en mars 1943, il refusa de se soumettre au service du travail obligatoire et prit le maquis.

    Vivant hors la loi, recherché par les polices française et allemande, il s'engagea dans la résistance.

    Il fut affecté au 8ème bataillon FFI du Morbihan et continua à servir jusqu'à la fin de la guerre.

    Il était titulaire de la carte du combattant de la résistance et de la carte de réfractaire.

    Albert Galibet est décédé le 5 octobre 1972.

    Source: Ami entends-tu n°25 de 1974

     Eugène CARABIN - un homme comme tant d'autres . . .

    Né le 21 novembre 1921 à Saint Jean Kourtzérode en Moselle, Eugène Carabin fut incorporé de force dans la Wehrmacht et, après bien des vicissitudes, parvint dans la région Lorientaise. Et c'est à Hennebont qu'il put avoir des contact avec la résistance.

    Troquant l'uniforme allemand contre les haillons du maquisard, il fut de la 5ème compagnie du 1er bataillon FTPF, avant de participer à compter du 10 août 1944 aux opérations de la Poche de Lorient.

    A Coëtquidan, en octobre 1944, il contracta un engagement d'un an au 41ème Régiment d'infanterie et fut avec le 4ème bataillon de rangers, sur le Front de la Vilaine.

    Source: Ami entends-tu n°87 de 1993

     Albert ROMMEIS

    Albert GALIBET - Eugène CARABIN - Albert ROMMEIS

     Albert Rommeis est décédé le 20 septembre 1993 à l'age de 81    ans. Sous-officier de carrière, il fut blessé dans les combats de 1940. Il en gardais encore des séquelles, quand au printemps 1944, il reprit les armes contre l'occupant. Responsable du groupe maquisard du secteur de Radenac, il était à leur tête au maquis de Saint-Marcel. Après la dislocation de ce maquis, il devint chef de section et avec cette dernière, de août 1944 à fin décembre 1944, occupa des positions sur le Front de la Vilaine, puis en mars au 8 mai 1945 sur la Poche de Lorient. Section faisant partie de la 5ème compagnie du 8ème Bataillon FFI, devenu ensuite le 2ème bataillon du 41ème Régiment d'infanterie quand fut formé la 19ème D.I

     

     

     

     

     

     

     


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  • Source: Ami entends-tu n°3 de 1967

    Lucien GUILLEMOT

    Mardi 13 juin, nous apprenions la mort accidentelle, survenue dans la zone industrielle de Kerpont- Lanester, de notre camarade Lucien Guillemot, ouvrier peintre, domicilié à Briantec en Ploemeur.

    Lucien Guillemot était marié et père de 4 enfants.

    Ancien résistant, il combattit dans les rangs de la compagnie " LA MARSEILLAISE " du 1er Bataillon FTPF.

    Engagé pour la durée de la guerre, il fut ensuite affecté au 41ème Régiment d'infanterie.

    Source: Ami entends-tu n°18 de 1972

    Maurice LE COUZE

    Né le 26 mai 1919 à Keryado, militaire appelé, il a servi à la 111ème batterie du 15ème R.A.D avant d'être fait prisonnier par le Allemand le 17 juin 1940 à Nogent sur Seine. Affecté au Stalag 192, employé à l'entretien de véhicules allemands, il s'évada le 14 juillet 1941 et revint à Lorient.

    Arrêté par les autorité d'occupation le 16 août 1941, il fut incarcéré à la prison de Lorient, transféré à Vannes, puis à la prison de Saint-Brieuc le 27 octobre 1941. Il fut libéré le 30 septembre 1942.

    Engagé dans la résistance au mouvement FTPF, il participa à de nombreuses actions contre l'occupant avant d'être affecté à la réparation des véhicules du 1er Bataillon FTPF du Morbihan, puis au 5ème Bataillon FFI après la libération du département.

    A l'instruction à Coëtquidan du 20-09-1944 au 15-10-1944, il fut affecté au 41ème Régiment d'infanterie, 4ème bataillon de rangers à compter du 25-11-1944 et démobilisé le 15 janvier 1945.

    Maurice Le Couze est décédé le 30 mars 1972.

    Source: Ami entends-tu n°21 de 1973

    Louis LE MARREC

    Né le 9 mai 1920 à Languidic, engagé volontaire dans la marine nationale le 16 septembre 1938, il fut démobilisé le 3 octobre 1941 avec le grade de quartier-maître.

    Engagé dans la résistance en septembre 1943. Titulaire du certificat d'appartenance au FFI, modèle national, pour des services au 1er Bataillon du Morbihan à compter du 1er juin 1944.

    Engagé volontaire pour la durée de la guerre, il combattit sur la Poche de Lorient et le Front de la Vilaine dans les rangs du 41ème Régiment d'infanterie avant d'être démobilisé le 11 septembre 1945.

    Louis Le Marrec est décédé en mars 1973. 

     

     

     

     


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  • Roger. Né le 16 décembre 1923. Il s'engage dans la Résistance en juin 1944, à la 1ère compagnie du 1er bataillon du Morbihan. Il fera par la suite une carrière militaire qui le conduira en Allemagne, en Indochine et en Algérie.

    Ami entends-tu n°117 - 118 - 119 année 2001

     Résistant de la première heure, président du Comité de Vannes de l'A.N.A.C.R. , vice-président départemental, profondément attaché aux valeurs de la Résistance, notre ami Roger Le Boulicaut nous a quitté. Son souvenir restera gravé dans nos mémoires.
    Quelques mois avant sa disparition, Roger avait transmis à la rédaction de notre revue le récit très précis des actions périlleuses accomplies alors qu'il combattait à la tête de sa section sur le front de la poche de Saint-Nazaire:
    Missions secrètes très utiles...
    Par devoir de mémoire, nous publions, à partir de ce numéro, le récit du Sergent Roger Le Boulicaut du 41ème régiment d'infanterie, 3ème bataillon.

    Première mission

    Ceci n 'est pas écrit pour tirer gloire des faits mais pour établir la vérité, raconter ce que je sais. En lisant le livre "Le Morbihan en guerre" que Roger Leroux a écrit suivant des témoignages plus ou moins exacts, et enjolivés on pourrait penser que le front de la Vilaine était une véritable passoire que chacun pouvait franchir à sa guise.

    J'étais à l'époque de ce front, sergent, chef de groupe et j'ai occupé à peu près tous les postes depuis Cromenach en Damgan jusqu'à Arzal en face de l'actuelle usine d'épuration des eaux de la Vilaine. Le poste que j'ai occupé le plus longtemps a été celui de Broël en octobre 1944 jusqu'au 15 ou 20 janvier 1945. Pendant cette période à cet endroit il n'est passé que le camarade Marcel Gouret de Pénestin qui a fait un aller et retour de quelques jours. Il était à la 10 ème Cie du 41 ème R.I. ex 1 ère Cie du 1er Bataillon F.F. I. du Morbihan.

    Ma compagnie qui stationnait au manoir de Broël était la 9me Cie, ex-Cie de commandement du 1 er bataillon , capitaine Le Frapper. Mon poste était à environ 1 km en avant, directement au bord de la Vilaine dans un pavillon de chasse , assez confortable, avec cheminée, et le bois ne manquait pas.

    En arrivant sur le bord de la Vilaine, je m'étais vanté auprès de qui voulait l'entendre que je connaissais bien l'autre côté de la rivière et que s'il fallait quelqu'un pour traverser j'étais volontaire. C'était faux car je ne connaissais que la Roche Bernard, la route de Nantes et celle de Saint-Nazaire par la Brière, c'est-à-dire par Herbignac, La Chapelle des Marais et Saint Joachim. A Pénestin , Camoël, Férel, Asserac, je
    n'avais jamais mis les pieds . . .

    Par contre, j'avais un point de chute en Brière , 2 km plus loin que Saint Joachim. La famille de ma future épouse y était réfugiée de Saint Nazaire dans une petite maisonnette inconfortable ou plutôt la dépendance d'une maison qui était une sorte de cabanon buanderie. Saint-Nazaire était rasé et il fallait bien faire avec ce que l'on trouvait. Toute la famille était donc enfermée dans cette poche de Saint-Nazaire avec les 20 000 allemands et environ 100 000 civils dont plus de 20 000 se trouvaient au sud de la Loire qui était un peu une poche dans la poche.

    Un vendredi de décembre, le 15, mais je ne suis pas absolument certain de cette date, on me fit savoir que je devais me rendre au P.C. du bataillon qui se trouvait à Muzillac et le lendemain me voilà donc
    parti avec le camion de ravitaillement. Je ne savais pas ce que l'on me voulait.

    En débarquant du véhicule je tombe face au commandant Le Vigouroux qui d'emblée me dit froidement : Alors, c 'est vous qui passez de l' autre côté? Je ne pouvais plus reculer !!... et il me dit :
    " Voyez le lieutenant Roy qui va vous expliquer de quoi il retourne..."

    Celui-ci que je connaissais bien, depuis la libération de Vannes, avait les fonctions d'officier de renseignement du bataillon. Il m'explique donc qu'il fallait passer la Vilaine pour entrer en liaison avec un certain monsieur Mahé, instituteur à la Baule ; le jeudi suivant à l'adresse de mon choix. Le jeudi, car c'était le jour à cette époque où il y avait congé scolaire hebdomadaire.

    Il me fallait passer la Vilaine le dimanche soir et nous étions le samedi matin. Il me fallait récupérer mes vêtements civils car je n'allais pas traverser en sergent. Il me fallait emprunter un vélo pour aller jusque chez moi à Sarzeau à 25 km. Le lendemain, j'étais de retour avec mes vêtements civils, prêt pour le soir au P.C. de la compagnie. Nous attendions le lieutenant Roy avec les documents et aussi l'heure de la marée haute pour éviter de m'enliser jusqu'au ventre dans la vase des rives . Le capitaine a soif, aussi il ordonne au sous-officier d'ordinaire : Diberder, allez donc me chercher une bonne bouteille de vin pour donner du courage à ce garçon qui va franchir la Vilaine pour passer chez l'ennemi ! Pour peu il ne me restait pas une goutte.

    Vers 18 h 30 le lieutenant arrive avec les documents. Je ne les ai pas vus, ils étaient enfermés dans une pompe à insecticide qui s'appelait je crois "Flytox " , mais l'on n'en voit plus depuis longtemps. Si je suis
    pris, je dois faire mon possible pour faire disparaître le tout ! Comment ? Ce n' est pas très discret comme cachette, mais je n'ai plus beaucoup de temps pour trouver un autre moyen. Et de toute façon il n'est pas facile sur un homme de cacher des documents, aussi insignifiants soient-ils...

    Nous voilà donc partis pour la Vilaine à 1 km. Je suis bien escorté! Nous sommes bien 7 ou 8. Le moins rassuré est certainement mon frère Raymond de 5 ans mon aîné qui commande la section et a pris le
    commandement de mon poste en mon absence. Je suis confiant ! Depuis longtemps j'ai repéré l'autre rive et l'itinéraire que je vais emprunter. Le canot pneumatique à 2 places qu'a déjà emprunté une fois Marcel Gouret il y a déjà un certain temps, est là.

    La marée est haute et l'eau au ras des herbes. Pour avoir les pieds bien au sec plus tard je me déchausse et me voilà pieds nus dans la neige. Ce n' est pas agréable et c'est même très froid. Il doit faire moins
    5 ou 6 degré. Pas de cinéma ! Je saute dans ma barque qui flotte sur un petit étier et en route pour la rive ennemie...!l devrait, je pense , faire clair de lune mais le temps est couvert, donc idéal. Assez clair pour me
    guider et depuis que j'observe cette rive je la connais bien. Pas de lumière bien sûr , pas un bruit sauf celui du clapot. Marin rameur, il ne me faut que quelques minutes pour traverser. A cet endroit, l'estuaire ne doit pas faire plus de 150 mètres de large.

    Assis sur le côté de ma barque , je commence par me laver un peu les pieds, mais il n'y a pas trop de dégâts. Quel bonheur aussi d'avoir les pieds bien au chaud après ces 10 minutes ou peut être 15 dans dans ce froid. Je n'ai pas les pieds gelés !

    Bien vite je m'écarte de la rive en portant mon canot pour éviter de laisser des traces dans la neige. De toute façon, l'endroit ou j'étais était dégagé, en vue de mon poste, et dans la journée ne peut s'y aventurer. La nuit on ne verrai pas mes traces ! J'ai repéré un buisson à environ 50 mètres et je m'y dirige pour y cacher mon canot et mes rames. Il me faut dégonfler cet engin à deux compartiments et ce faisant, il me semble qu'il fait autant de bruit qu'un veau qui beuglerait et je pense que je vais réveiller l'estuaire tout entier. Pourtant rien n'a bougé et je cache le tout dans le buisson. Me voilà donc libre en territoire ennemi. Je n'est plus que mon Flytox comme arme. Attention les mouches !!! Sur moi j'ai un semblant d'attestation qui dit que je me suis présenté à la gendarmerie pour déclarer la perte de mes papiers et que je me nomme Marchand Jean. Le cachet de la gendarmerie de Muzillac a été tourné  en l'apposant de façon qu'on ne puisse pas lire le nom. Comme faux papiers, vraiment la fin du fin, merci lieutenant Roy ! Je me dirige maintenant vers la ferme du Lestin que je vois depuis trois mois depuis mon poste, en faisant toutefois attention aux coins des haies propices aux guets. Rien ne bouge et à la ferme brûle une petite lumière. Autant que je me souvienne, j'étais plus ou moins attendu. je frappe, on m'ouvre et toute la famille du fermier est là. je pense qu'il n'est donc pas beaucoup plus de 20 h 00. Je n'ai pas perdu de temps . . .  

    Tout en buvant un coup de cidre comme il se doit, je demande des renseignements sur les Allemands du coin de leurs emplacements. Camoël qui est à 1 km est occupé dans une partie ouest, mais Assérac ou je dois me rendre pour mon premier rendez-vous n'est pas occupé.

    Je leur parle bien sûr de la situation générale, car ils sont sans nouvelles récentes. Après environ 1 h 00, je demande un coin pour passer la nuit et avec une couverture je monte au grenier à foin. J'ai demandé au fermier de me réveiller avant 7 h 00 mais il n'a pas cette peine car le froid s'est chargé de le faire. Un coup de café ersatz et deux tartines de pain beurre, et me voilà  parti pour Assérac en contournant camoël par l'est. En arrivant aux premières maisons du village, j'avise un paysan qui s'affaire à sa meule de paille. Il est tout surpris, je lui ai fait peur je crois. Je lui demande de me conduire au plus vite à la route d'Assérac, et en route il me raconte sa guerre 14 - 18. J'ai gagné un temps précieux avec cet homme et j'ai évité le risque de m'égarer. Pour Assérac, la route est libre et directe. A l'époque, il n'y a que celle-ci.

    A 9h30, je suis à Assérac et je me présente à l'épicerie bazar du village tenue par une dame seule qui à l'air de se méfier de moi. Je lui demande à voir Mr le Maire Crusson et elle me dit qu'il arrivera vers 10h00. Il habite à deux ou trois km, aussi je lui demande de me prêter son vélo, mais elle n'y tient pas, aussi je lui laisse une caution suffisante et j'enfourche le vélo. Je n'ai pas fait un km que je rencontre Monsieur Crusson dont la dame m'a donné le signalement. Il est lui aussi en vélo et je lui fait signe de s'arrêter. Je me présente en lui remettant  mon Flytox qu'il enfourne dans son sac. M'en voilà débarrassé !! Il me certifie que le colis arrivera avant le soir chez Mr Mahé à La Baule avec l'adresse que je lui remets pour le rendez-vous que je fixe le jeudi après midi à la Guillardais en Saint-Joachim.

    Nous redescendons vers le village et Mr Crusson me dit qu'il a rendez-vous avec l'officier Allemand qui s'occupe du ravitaillement des troupes de la région. C'est tout à fait normal, puisqu'il est le maire. Je n'ai pas à m'inquiéter !! Cet officier arrive et je n'ai pas vu d'Allemands en liberté depuis la prise de Vannes. Il me serre la main, comme à Mr Crusson et nous nous attablons au café pour boire un coup de muscadet. Le café sert un peu de P.C au maire et je pense qu'il y passe autant de temps qu'à la mairie. Il est vrai que c'est mieux chauffé.

    Après le départ de l'officier, nous allons tout de même à la mairie, et monsieur Crusson me dit qu'il lui a demandé qui j'étais. Il a répondu que je cherchais des bestiaux à acheter. Je devais avoir une drôle d'allure de marchand de vaches . . .

    A la mairie, dans une salle ou étaient confectionnés les colis pour les prisonniers de guerre en Allemagne, il y avait un stick de biscuits de guerre, et monsieur Crusson voyant que cela  m'intéresse me dit de me servir  pour la route et je ne m'en prive pas. Les poches pleines, je reprend la route pour Herbignac, il doit être près de 11 h 00.

    Toujours à pieds, je ne tiens pas à m'attarder, car j'ai encore des km à faire avant le soir. Je suis léger, sans bagages et vers midi, je suis à Herbignac à 6 km 500. Personnes sur les routes, et pour cause, il fait si froid que les gens restent chez chez eux, civils et militaires. A peine quitté Herbignac, une voiture allemande me double. Les passagers me regardent, mais la voiture ne s'arrête pas. Pourtant j'aurais bien fait quelques km en voiture, à condition qu'on me demande pas mes papiers.

    Vers 13 h 30 je suis à la Chapelle des Marais 6 km. Il m'en reste une bonne dizaine avant d'arriver à saint-Joachim. Et toujours personne sur la route ! même dans les villages et les hameaux que je traverse, j'ai l'impression que tout est déserté. Tout en marchant, je  grignote mes biscuits et je réfléchis . . . Si en arrivant à La Guillardais je ne trouve personne, que ferais-je ? car je suis sans nouvelles depuis presque cinq mois et ils pourraient avoir déménagés. Il est justement question d'évacuer les inutiles de la poche vers la France libérée. Sur place, j'aviserai. je suis toutefois assez optimiste. Je pense aussi que maintenant, vue la situation, tout le monde doit faire plus ou moins la résistance.

    Vers 15 h 30 ou 16 h 00 je suis arrivé à Saint-Joachim. Village étiré sur près de deux km et seules trois ou quatre personnes dans la rue. Il fait si froid et il y a encore plus de neige que vers la Vilaine. Heureusement ça ne glisse pas.

    Je suis arrivé. Il doit être 16 h 00. Je frappe à la porte de la maison, disons plutôt la cabane. On m'ouvre et tout le monde est là, surpris bien sûr car inattendu !!

    Depuis mon départ de Camoël le matin, j'ai du faire 30 à 35 km et ce n'est pas fini. Dans cette maisonnette, je ne veux pas m'imposer, car il n'y a que deux lits. Le père, la mère et les deux filles dont celle que j'ai choisie.

    Me voilà donc reparti avec elle pour demander une chambre ou j'ai déjà couché quelque fois. La dame dont je cite pas le nom, accepte de céder une chambre, mais me signal que le couvre feu est à 19 h 30.

    Nous repartons et voilà qu'à peine sorti, nous croisons une charrette allemande avec le conducteur et un autre soldat qui le suit à pied. C'est un Géorgien. Je l'ai reconnu !! Il était dans mon village jusqu'à leur retraite en août. Je l'ai vu le premier, aussi je ne perds pas le nord et fais comme si je ne l'avais pas remarqué. Lui aussi a du me reconnaître car il s'est arrêté pour nous regarder, se demandant peut-être ou il m'avait vu. Nous continuons et rentrons à la maison car la nuit tombe.

    Voilà une situation inattendue, et si celui là était chez moi, il doit y en avoir d'autres qui me reconnaissent.

    De toute façon, je n'avais pas l'intention de sortir au risque d'être contrôlé et de plus il fait si froid que je n'ai rien à faire dehors. Je n'ai plus qu'à attendre mon contact avec Mr Mahé pour le jeudi et j'ai prévu de rentrer le vendredi soir.

    Le soir après la soupe, je n'ai plus envie de sortir, d'abord de peur de tomber avec une patrouille, ensuite parce qu'il fait encore plus froid et que suis très fatigué. J'ai du faire plus de 35 km depuis la Vilaine et je n'ai mangé que des biscuits. Je demande donc à rester dormir à la ferme. Me voilà casé pour quatre jours tranquille, sans sortir.

    Une bouche de plus à nourrir alors c'est déjà restreint; une soupe et légumes, pommes de terre et rutabagas, très peu de pain. Merci à ceux qui m'ont hébergé.

    Le jeudi en début d'après midi, arrive enfin Monsieur Mahé en vélo depuis La Baule qui se trouve à plus de 20 km. Nous faisons connaissance et il me remet ce que j'ai à ramener  à l'état major. Ce n'est pas un Flytox mais un gros tube de pharmacie que l'on peut mettre aisément dans une poche. Nous discutons un moment et il me donne quelques renseignements complémentaires verbaux. Je lui fais part de mon départ le lendemain vers 10 h 00 pour passer la Vilaine comme prévu le vendredi dans la soirée. Je pense qu'il me faut environ 6 h 00 de marche pour faire mes 30 km sans me presser. Quel avantage si j'avais un vélo !! Et que de fatigue en moins.

    Le lendemain 10 h 00, je suis au bourg de saint-Joachim. J'ai à peine fait quelques centaines de mètres, que je remarque un homme en vélo. Il a une drôle d'allure, un vélo un peu rustique comme ceux des allemands. Il doit porter des bottes, mais le pantalon les cache alors qu'il fait plutôt un temps à le rentrer. Il y a pas de neige car il a du neiger encore lundi. J'ai l'impression d'être épié; l'homme me double et avant la sortie du bourg il me redouble encore. Il s'était donc arrêté quelque part. Je le revois encore deux fois sur la route vers Camerun et Camer. Ou il m'épie, ou il m'escorte !! Peut-être envoyé par Mahé pour me protéger ? Si c'était un Allemand, je pense que j'aurais été interpellé. A midi, je suis à La Chapelle des Marais et j'entre dans un café pour boire un coupe de blanc et je demande à la dame qui est seule si je pourrais avoir à manger. Elle ne dit rien, mais me sert une bonne soupe et deux oeufs sur le plat. Après cette pause, je reprend la route vers Herbignac. Je n'ai plus revu mon escorteur !! Est-ce une idée ou une coincidence ? Personne sur la route, ni voiture, ni piéton, ni vélo. Il fait moins froid et la neige commence à fondre. Ce n'est pas plus mal pour marcher.

    Vers 14 h 30, je suis à Herbignac aussi désert qu'à l'aller le lundi. Je suis en avance sur mon horaire et je ne m'attarde pas. Je ne vois pas d'Allemands et pourtant il y en à, mais à l'abri. En route pour férel à 6 km , il est inutile d'arriver trop tôt.

    Vers 16 h 00 je traverse férel sans encombre et mets le cap sur Camoël. Il me reste encore 5 à 6 km jusqu'au canot sur les bord de la Vilaine. C'est certainement la route la plus dangereuse, car elle longe la Vilaine. Le pays est boisé de pins, et j'aperçois des ombres près d'un feu, sans doute une roulante. Je sais que l'artillerie est dans le secteur. Je redouble d'attention et arrive aux abords du village de camoël.

    Aux premières maisons, je bifurque à droite et descends vers mon canot. Là je fais très attention, les derniers 100 ou 200 mètres sont très dangereux, car en cinq jours, on pu trouver mon embarcation et m'attendre. Mon canot est encore et avec la pompe à pied il est vite gonflé. Je traverse la Vilaine rapidement, et personne ne semble m'avoir vu. Pourtant ils savaient que je revenais ce soir. J'arrive au P.C je pense vers 19 h 00 escorté de mon frère tout heureux de me revoir.

    je viens de passer cinq jours dans les lignes ennemies sans alertes sérieuses, et je pense que mon meilleurs allié a été le froid, car je n'ai pas vu dix Allemands sur mon parcours et pas beaucoup plus de civils. J'ai du parcourir 70 km en deux jours de marches, j'ai respecté l'horaire que je m'étais fixé.

    Le commandant Le Vigouroux est au P.C de la compagnie avec le lieutenant Roy et celui-ci veut tout de suite ouvrir le tube de documents et se fait rabrouer par le commandant. J'ai tout juste le temps de voir qu'il doit s'agir des défenses de La Baule, du Croisic et de Saint-Nazaire. Le tout sur du papier calque très fin et si bien plié qu'il n'arrive plus à le remettre en place.

    Mission accomplie. Pourtant le lundi matin en déjeunant en face de la ferme, j'ai promis à la fermière de lui ramener avant les fêtes, du café, du sucre et du chocolat. Le dimanche soir suivant, en uniforme et en arme avec un de mes hommes, Marcel Mahé, en un aller et retour de deux heures environ je tiens ma promesse . . .

     

     

     

     

     

     

     


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  • Joseph Mauguin

     

    Joseph MAUGUIN, né le 17/08/1923.

    Il a fait partie du 8ème bataillon FFI du Morbihan (ORA) du 1/6/44 au 10/8/44, puis a été incorporé à l'armée française et a participé à l'encerclement des poches de Lorient et sur le Front de la Vilaine.

    Il est également parti en Allemagne à la fin de la guerre pour occuper une usine quelques mois.

    Il a appartenu au 41ème, 2ème bataillon, 7ème compagnie, deuxième section, de août 1944 au 26 décembre 1945.

    Il se faisait appeler Pévédic, Georges Grignon, son meilleur ami, a été tué à Kerihuel le 12 juillet 1944, et également André Gondet lui aussi tué à Kerihuel et qui se faisait appeler Jean le Bohal ou Eugène Gougaud. Tout les deux au 8ème bataillon FFI (ORA) du Morbihan.

     


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  • Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

     

    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

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    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

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    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

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    Juillet 1947 - En image - Inauguration du Monument de la Nouette

     

     

     

     


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  • Marcel Duval

     

    Fils aîné d'un cheminot originaire de Paimpont, Marcel Duval naît le 9 juin 1902 au Port de Messac, le quartier des employés du chemin de fer. La famille s’agrandit de deux garçons, nés à Messac en 1906 et 1907, puis de deux petites jumelles nées et immédiatement décédées à Dinan en 1909. Le père meurt à son tour, en 1911, de la tuberculose, mal du siècle : Marcel a neuf ans.

    La famille quitte alors la Bretagne pour la banlieue parisienne, à Bois-Colombes, où sa mère, en ménage avec un autre cheminot, donne le jour en août 1914 à une nouvelle petite fille, avant de mourir, à l’hôpital Beaujon, en 1916.

    Marcel a quatorze ans ; il est confié avec ses deux petits frères à sa tante paternelle, Joséphine Lancre, femme de cheminot elle aussi, à Fécamp puis Dieppe, et à sa tante maternelle, la tante Bouget, à Vezin. On le destine au métier de couvreur.

    En avril 1922 il est appelé sous les drapeaux par le bureau de recrutement militaire de Rouen nord (son tuteur est alors domicilié à Dieppe, 63 quai Henri II), et recensé sous le numéro de matricule 2468.

    En mai 1922, il est incorporé au 162e régiment d’infanterie et passe en 1923 au 3e bataillon de chasseurs mitrailleurs. Caporal le 30 octobre 1922, il est promu sergent le 1er juin 1923.

    D'après son fils aîné, il aurait effectué une période en Silésie et y aurait été blessé. La fiche matricule précise qu’il a été affecté dans les troupes d’occupation de la Ruhr du 27 mars 1923 au 31 octobre 1928.

    En 1925, il épouse à Pacé une Pupille de la nation, Maria Hirel, dont le père a été tué en 1914. À son mariage, il a pour témoin, son frère, Louis. Maria est, pour sa part, assistée de sa cousine germaine, Marceline Corbes, une cousette du faubourg Saint-Malo, Quatre enfants naissent de cette union, trois garçons, et une fille qui meurt en bas-âge.

    l'issue de son service militaire, Marcel s'engage dans l'armée en octobre 1928 à Rennes. Il est affecté au 48e régiment d’infanterie légère. Il se rengage pour un an et 6 mois le 4 juillet 1929 au titre du 41erégiment d'infanterie, basé à Rennes, caserne Mac-Mahon. Le 16 avril 1931, il est admis dans le cadre des sous-officiers de carrière et nommé sergent chef à compter du 1er décembre 1933.

     Malheureusement, Marcel tombe malade et doit se présenter devant la commission de réforme de Vannes du 7 juillet 1937 pour tuberculose pulmonaire traitée par le pneumothorax artificiel. L’origine directe de sa maladie est une affection consécutive à des fatigues exceptionnelles du service ce qui lui vaut un congé de longue durée à 100 %. La tuberculose rôde en effet dans la famille Duval : elle a tué son père, lourdement handicapé son frère Armand, peut-être également fait mourir sa mère en 1916. La maladie s’installe : le 9 mai 1939 la commission de réforme de Rennes confirme la décision de celle de Vannes. La pension sera consolidée en 1942 encore.

    La cellule familiale sombre alors dans la misère car la pension ne permet pas de faire vivre dignement sa femme, sa belle-mère, veuve de guerre qu'il loge jusqu'à son décès en 1937, et ses trois fils. Marcel vit très mal également cette mise au repos forcée. Le 1er mai 1939 cependant, l'armée le promeut adjudant.

    C’est la guerre et l'occupation allemande qui vont redonner un nouvel élan à la carrière de Marcel, la Résistance ne demandant pas à ses volontaires de radio pulmonaire !

    Marcel entre donc en Résistance en janvier 1942, avec pour surnom « Byclo ». À son domicile de la rue de Mauconseil parviennent par message radio les annonces de parachutages. Le 1er novembre 1943 il est inscrit à l'armée secrète Libération Nord sous le matricule 40 463. Il est entre autres chargé du recrutement dans les secteurs sud et sud-ouest de la région de Rennes.

    Il semble qu'il ait appartenu au - ou évolué dans la mouvance du - 3e bataillon F.F.I. d’Ille et Vilaine, mêlant des groupes de résistance de Monterfil, Beignon, Saint-Méen-le-Grand, Baulon, Goven, Bréal, Bédée, Plélan-le-Grand, Maxent et Montauban-de-Bretagne, groupes ayant pris part à des actes de sabotages divers, ainsi qu’à des embuscades sur des convois allemands, puis aux combats pour la libération de la région à l'été 1944. En août 1944, la compagnie s’était installée aux forges de Paimpont et à Monterfil et avait reçu comme mission le nettoyage de la région en coopération avec l’armée américaine, capturant environ 350 Allemands conduits au camp installé àVezin.

    Comme il avait été admis à l'école interdépartementale des cadres à Saint-Brieuc, il est promu lieutenant le 1er février 1945, affecté le 15 mars en garnison à Saint-Brieuc, puis démobilisé le 1er mai 1945 avant de rejoindre la vie civile.

    En récompense de ses faits de résistance, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance et de la Reconnaissance anglaise et, en décembre 1952, fait chevalier de la Légion d'honneur.

    Son fils aîné s'est engagé lui aussi dans la Résistance et fait partie des troupes intégrées lors de l'amalgame à la Première armée française. Il poursuit donc la guerre en Allemagne et dans les troupes d'occupation, où il a rejoint son oncle Louis.

    Peu après le décès de son frère Louis, Marcel découvre qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau et il décède à Dinard le jour de la rentrée scolaire 1975. Ses obsèques sont célébrées à Dinard en l'église Saint-Enogat . . . 


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  • Mars 2013 - Louison Bobet honoré à Saint Méen le Grand

     

     

    Le dimanche 17 mars, la commune de Saint-Méen le Grand a honoré la mémoire de Louison Bobet, enfant du village, à l'occasion du trentième anniversaire de sa disparition, survenue le 13 mars 1983. Après la messe dominicale, un cortège s’est rendu sur la tombe du champion, au cœur du cimetière qui jouxte l’abbatiale de Saint-Méen le Grand.

    Là, un hommage a été rendu par Pierrick Génetay, président de l’association des Amis de Louison Bobet, en présence notamment de la sœur du cycliste et du frère de Louison, Jean Bobet, également champion cycliste dans les années 1950, journaliste sportif et écrivain.

    L’Office a invité quatre porte-drapeaux, par l’intermédiaire de Jean Piron, président de la section U.N.C de Saint-Méen.

    Après la cérémonie, un vin d’honneur a été servi à la mairie de Saint-Méen à l’invitation du maire, M. Michel Cottard. A cette occasion, le directeur du service départemental de l’ONACVG d’Ille-et-Vilaine a souligné l’exemple donné par Louison Bobet, engagé dans les rangs des F.F.I à 19 ans pour participer à la Libération de la Bretagne et du pays. La famille Bobet a ensuite échangé avec les représentants des associations d’anciens combattants sur l’occupation et la libération de la commune en évoquant leurs souvenirs communs.

    Mars 2013 - Louison Bobet honoré à Saint Méen le Grand

     

    Ce passage peu connu de la vie de Louison Bobet fait du champion cycliste une icône au-delà de son palmarès. Il en fait un exemple d’engagement citoyen

    TEMOIGNAGE D'EMILE ELAUDAIS : « j’étais dans la même compagnie FFI que Louison Bobet »

    Mars 2013 - Louison Bobet honoré à Saint Méen le Grand

     

    Lorsque les Allemands sont arrivés en 1940, j’avais 16 ans. Je me souviens bien de leur arrivée puisque j’étais en train de couper du foin avec une faux dans un champ à Beignon, tout près de la forêt de Paimpont dans le Morbihan. Tous les chevaux avaient été réquisitionnés à la déclaration de la guerre, c’est pourquoi nous étions nombreux à travailler dans les champs. J’ai passé l’ensemble de l’occupation allemande à Baulon, au sud-ouest de Rennes. Dès 1943, j’ai participé avec plusieurs camarades à la Résistance, notamment du côté des Forges de Paimpont. Nos actions se sont renforcées au moment du débarquement du 6 juin 1944. On coupait des poteaux pour rompre les communications, on changeait les panneaux directionnels de sens, et il nous est même arrivé d’abattre des arbres pour bloquer la route aux troupes allemandes.

    A Baulon, j’ai rencontré celui qui allait devenir le capitaine Jubin. Militaire de carrière, ancien prisonnier de guerre, c’est lui qui est devenu en 1944 le commandant de la 12ème compagnie de FFI.

    Dès que j’ai pu, je me suis donc engagé dans les FFI, sous les ordres du capitaine Jubin. Dans cette section figurait Louison Bobet avec qui j’ai combattu. Je me souviens bien de lui, c’était un bon copain. Il avait déjà du caractère puisque c’est le seul qui ne voulait pas porter des bandes molletières. Nous avons combattu ensemble sur les fronts des poches de SaintNazaire et de Lorient. C’est d’ailleurs à Locoal-Mendon qu’il a rencontré sa première femme.

    A la fin de la guerre, Louison est reparti vers d’autres activités. Moi, je me suis engagé pour deux années supplémentaires dans l’armée. Je faisais partie du 159ème Régiment d’Infanterie Alpine. J’ai défilé avec l’ensemble des Alliés le 8 mai 1946 à Berlin, près de la porte de Brandebourg. Les Russes et les Américains n’étaient pas très bien vus à Berlin. Ensuite, j’ai effectué une carrière dans la police, du Maroc à Vannes. C’est d’ailleurs dans la préfecture du Morbihan que j’ai recroisé Louison lors du Tour de France 1954. Alors au sommet de sa gloire, je suis allé le saluer sur la ligne de départ lors de la 8ème étape. S’il ne m’a pas reconnu au départ dans ma tenue de policier, son regard a changé lorsque j’ai enlevé ma casquette : « Mimile ! je ne t’avais pas reconnu ! »

    J’ai pourtant attendu l’année 1983 et son passage dans ma ville de résidence, à Noyal-Chatillon, lors de la course cycliste portant son nom, pour qu’il me signe un autographe derrière notre photo de groupe prise en octobre 1944. C’était il y a déjà 30 ans, quelques semaines avant sa mort . . . 

     

     

     


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