Mai 40, lors de l'invasion de notre pays par les troupes nazies, le 41e Régiment d'infanterie de Rennes est au contact avec l'ennemi à Cambrai. Malgré la supériorité matérielle de l'adversaire, de durs combats s'engagent. Une section de vingt hommes, commandée par un séminariste, un lieutenant de réserve, est accrochée le 18 au soir par l'Allemand route du Cateau, à la sortie de Cambrai. Débordée, cette section se replie de nuit en direction de l'ouest et se regroupe dans le bois d'Orival au nord de Flesquières. Le 19, au lever du jour, ils constatent qu'ils sont à proximité de Flesquières. N'ayant pas pris de repos et de nourriture depuis plus de 24 heures et convaincus que le village est occupé par les troupes françaises, ordre est donné de s'y rendre afin de trouver de quoi se restaurer. Chemin faisant, ils sont pris à partie par des tirs ennemis provenant d'un hangar situé à l'entrée du village. Après quatre heures d'un combat acharné et avec leurs faibles moyens, ils se rendent maître de la place. Plus tard, ils seront « délogés » par des blindés ; il s'en suit alors un carnage. Dix-sept soldats français seront abattus ; seul trois blessés seront épargnés. Le monument érigé à leur mémoire par le Souvenir français est régulièrement fleuri lors des commémorations. C'est ainsi que le maire Gérard Drain, le conseil municipal et la population, avec la participation de drapeaux d'associations patriotiques, a conduit une brève et émouvante cérémonie du souvenir avec dépôts de gerbes et La Marseillaise. Une surprise de taille a marqué cette commémoration : la présence d'Yvette Lemoine, fille d'André Lemoine, l'un de ces héros de mai 1940. Elle était alors âgée de 3 ans et bien évidemment ne se souvient pas de l'événement.
Yvette habite aujourd'hui Courtrai, en Belgique, où elle s'est mariée à Jacques Melærts. « À la suite du décès de ma belle-mère et dans les papiers qu'elle avait laissés, mon épouse a trouvé une lettre datée de décembre 1940 expliquant comment avait été inhumé une première fois le père d'Yvette et ensuite le transfert de ses cendres au cimetière communal, explique Jacques. À cette lettre étaient jointes deux photos montrant Mme Dherlicourt entretenant cette tombe qui était située avec une autre dans sa cour, face à l'église. Bien sûr, le corps d'André repose maintenant avec ses compagnons d'infortune au cimetière militaire d'Haubourdin. À la suite de cette découverte et notamment grâce aux articles régulièrement publiés sur La Voix du Nord, nous avons décidé de nous rendre ici à Flesquières avec nos enfants et petits-enfants pour voir.
Et ils ont constaté lors de cette commémoration, que les habitants de la commune n'avaient pas oublié le sacrifice suprême de ces soldats. Ils rejoignent ainsi M. Chauvin, fils de Marcel autre héros de mai 40, qui vient lui aussi depuis quelques années assister à cette cérémonie du souvenir.
27 Mai 2016
Journée Nationale de la Résistance à Sérent dans le Morbihan.
75 ème Anniversaire de la bataille de Saint-Marcel
Cérémonie du 18 juin 2019
C’est sous des trombes d’eau que s’est déroulée ce mardi matin une cérémonie exceptionnelle au monument de la Résistance bretonne au lieu-dit « La Nouette » à Sérent. Cette cérémonie commémorant les combats du maquis de Saint Marcel du 18 juin 1944 et l’Appel du 18 juin 1940 a rassemblé plus d’une centaine d’écoliers de Sérent et de nombreuses personnalités dont le maire de Sérent, Alain Marchal, le directeur départemental de l’ONAC, le député, Paul Molac, le président de l’OBC, Jean-Luc Bléher, des maires des communes alentours, des anciens combattants et un détachement du GRS NO (groupement de recrutement et de sélection Nord-Ouest) sous les ordres du colonel Jean Falissard, chef de corps du GRS NO.
La présence de ce détachement n’a rien du hasard. Fin 2018, le chef d’État-Major de l’armée de Terre (CEMAT) a accordé au groupement de recrutement et de sélection Nord-Ouest (GRS NO) de Saint-Jacques de la Lande, la garde du drapeau du 41ème régiment d’infanterie (41ème RI). Celui-ci porte dans ses plis l’inscription : Saint-Marcel 1944.
Son histoire est liée à la Bretagne : en 1942, à la dissolution du régiment par « les autorités de Vichy », ses cadres et soldats rejoignent le maquis et prennent part, en juin 1944, aux combats de la Résistance bretonne à Saint-Marcel. Le 8 aout 1944, le gouvernement provisoire de la république française installé à Alger décide de recréer la 19e division d’infanterie et le 41e régiment d’infanterie à partir des FFI bretons. Formé à nouveau en novembre 1944 au camp de Coëtquidan, le 41eme RI participe à la libération des poches de Lorient et Saint-Nazaire en mai 1945.
Plus tard, il stationne à Rennes, à la Lande d’Ouée et à Châteaulin, jusqu’à la date de sa dissolution en 1999. C’est le régiment breton par excellence, composé majoritairement de cadres et d’appelés originaires des quatre départements de la région ! « Hardi ! Bretagne ! » est d’ailleurs sa devise.
Un dépôt de gerbes a précédé la lecture des discours du maire de Sérent qui a retracé les grandes lignes des événements qui ont débouché sur les combats qui se sont déroulés dans les landes de Pinieux entre les maquisards et les allemands qui firent de nombreuses victimes.