• 1 - Formation du bataillon:

    Le Sous-Lieutenant LE ROCH alors commandant la Compagnie de ploërmel a pris contact au début du mois d'avril 1944 avec le Chef de bataillon CARO Cdt le 8ème Bataillon F.F.I près de Sérent. Etaient présents: Le Colonel MORICE, Commandant GUIMARD, Commandant CARO et Commandant LE VIGOUROUX.

    Début de la formation du 12ème Bataillon F.F.I:  

    Le 12ème Bataillon fut formé au début de juillet 1944 par le Général de LA MORLAIS qui en pris le commandement.

    2 - Période de sabotages:

    Le 1er sabotage de la compagnie de Ploërmel  eut lieu le 2 novembre 1943 sur la voie ferrée Ploërmel - Mauron ( train de matériel ).

    Le 20 avril 1943:

    Sabotage de pylônes à Sérent et Saint-Congard.

    Du 06 mai au 10 mai 1944:

    Toutes les lignes téléphoniques autour de Ploërmel sont coupées. 50 m de voies sautées à Merdrignac. 20 m de voies sautées entre Ploërmel et Coetquidan. Aiguillage en gare de Loyat. Ces lignes sont sabotées chaque soir jusqu'au 10 mai 1944 date à laquelle nous recevons l'ordre d'arrêter.

    01 juin 1944: Enlèvement de 11000 paquets de tabac à la régie de Ploërmel.

    03 juin 1944: Enlèvement de sac postal entre Ploërmel et Vannes.

    3 - Période du maquis:

    Un groupe de la Compagnie de Ploërmel a pris le maquis dès novembre 1943 près de Taupont. Depuis janvier 1944, une équipe avait accompli 17 parachutages.

    Des déplacements de dépôt et des transports d'armes se faisaient presque chaque jour. Ils servaient à armer les différents Bataillon du Morbihan.

    En octobre et novembre 1943, une dizaine d'aviateurs ( américains . . . ? ) sont recueillis et hébergés.

    En février 1944, plusieurs dépôts d'armes sont découverts, et 13 membres de la Compagnie sont arrêtés.

    20 mai 1944: Suppression du milicien Stephan.

    07 juin 1944: Toute la Compagnie, soit 240 hommes prend le maquis et rejoint le 8ème Bataillon à Saint-Marcel le 10 juin.

    Du 10 au 18 juin au camp de Saint-Marcel: Deux sections de Ploërmel sous les ordres du Lieutenant LE ROCH sont désignées pour poursuivre les Russes qui ont attaqués le bataillon d'Auray près de Trédion ( opération réussie ) mais mort du Lieutenant parachutiste HARENT.

    Attaque du camp par les Allemands.

    19 juin 1944: Le Bataillon se replie, en partie, sur les Landes de Meslan. Nouvelle attaque des Allemands. Chaque Compagnie reçoit l'ordre de rejoint sa région.

    Tout le mois de juillet, déplacements continuels de la compagnie avec un groupe de parachutistes, afin de dépister les Allemands. Accrochages nombreux ( Château de la Grée de Callac le 13 juillet - 4 patriotes tués ). Plusieurs transports d'armes de la Trinité-Porhoet à Ploërmel.

    4 - Action au moment de la libération:

    02 août 1944: Un parachutage de 48 containers pour la Compagnie.

    03 août 1944: Enveloppement de la ville de Ploërmel par les 6 sections que comprenait alors la Compagnie, et attaques incessantes contre l'ennemi.

    La ville est libérée le 05 août 1944 au matin, avant l'arrivée des troupes américaines.

    Libération de Campénéac, Beignon, Saint-Malo de Beignon.

    Nettoyage de la région et d'une partie de la forêt de Paimpont avec l'aide des blindés américains.

    Une trentaine d'allemands sont tués. Un important butin est pris.

    15 août 1944: La Compagnie est dirigée sur Nantes et prend part aux combats de la libération de la ville. Nettoyage de l'Ile Gloriette et Front sur la Loire.

    01 septembre 1944: Tout le 12ème Bataillon arrive sur le Front de Vilaine et tient le secteur de Frégéac jusqu'à fin septembre, date à laquelle il s'installe à Rieux, Saint-Jean la Poterie . . . 

    A SP 53492 le 22 août 1945

    le Sous-Lieutenant LE ROCH, Commandant la C.A.2 du 41ème R.I

    Signé: LE ROCH

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 )

     


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  • Depuis janvier 1944, une section spéciale de 36 hommes était sous les ordres du Commandant du 8ème Bataillon pour les missions de sabotages qui allaient toujours croissants.

    Le Bataillon organise le maquis de saint-Marcel à partir du 4 juin 1944; chargé de la sécurité et des premiers parachutages, il voit ses rangs doubler par l'arrivée de nombreux volontaires, et c'est ainsi que 3 Bataillons F.F.I sont formés, comprenant de 600 à 700 hommes chacun.

    Le 8ème Bataillon participe aux combats de saint-Marcel et des environs les 18 et 19 juin 1944; son encadrement est le suivant à compter du 1er mars 1944:

    - Chef de Bataillon: Commandant CARO

    - Compagnie de commandement: Lieutenant BIGOT

    - Cdt de Ploërmel (9ème Cie): Capitaine LE ROCH

    - Cdt de Josselin (8ème Cie): Capitaine VILARD

    - Cdt de Plumelec (7ème Cie): Capitaine SCORDIA

    - Cdt de Malestroit (6ème Cie): Lieutenant DESSUS

    - Cdt du Roc Saint-André (5ème Cie): Lieutenant THETIOT

    Regroupé les 2 et 3 août aux alentours de Josselin, il participe à la libération du canton et des cantons voisins, et aux opérations de la forêts des Forges et de Paimpont.

    Le 12ème Bataillon F.F.I, formé fin juin, se signale dans le canton de Ploërmel par de nombreux coups de mains jusqu'à la libération de celui-ci; le 24 août, il est transporté dans la région de Nantes et participe à la libération de la ville.

    Le 16 août, le 8ème Bataillon est dirigé caserne du 35ème à Vannes et prend part à plusieurs prises d'armes.

    Le 28 août, départ sur Péaule, le bataillon est chargé d'occuper la rive droite de la Vilaine avec mission d'empêcher l'ennemi d'effectuer des traversées sur cette rive ( 32 km de front pour 90 hommes ); les seules armes à sa disposition ne sont que des armes légères prises aux allemands ou parachutées. Le secteur s'étend de Redon jusqu'à l'ile de Marzan. L'encadrement est alors le suivant:

    Chef de Bataillon: Commandant CARO

    Cdt la Compagnie de commandement: Lieutenant BIGOT

    Commandant de la 5ème Cie: Capitaine TONNERRE

    Commandant de la 6ème Cie: Capitaine DESSUS

    Commandant de la 7ème Cie: Capitaine SCORDIA

    Commandant de la 8ème Cie: Capitaine HAYS

    Le 21 septembre 1944, le P.C du Bataillon s'installe à Limerzel, le front de la Vilaine est fondé. Le Capitaine VILLARD détaché à l'E.M est adjoint au Commandant du secteur. Le Capitaine GALLo prend le commandement de la 5ème Cie.

    Le 12ème Bataillon prend position entre redon et Rocquereux ( 3 km au sud de Béganne ). Le 1er Bataillon F.F.I venu de Vannes est en position entre l'ile et l'embouchure de la Vilaine. Les secteur du Bataillon ne s'étend plus que sur 18 km.

    Le Commandant CARO est nommé commandant du sous-secteur Vilaine.

    Le bataillon ne fut relevé des lignes que le 21 décembre 1944, par un régiment de fusilers marins et se cantonna à Questembert.

    Le 15 novembre 1944, le 8ème et 12ème Bataillons fusionnent et deviennent le 2ème Bataillon du 41ème R.I. Les C.B.2 ( 5ème et 6ème et 7ème Cies ) avec faibles renforts du 12ème Bataillon, forment la 4ème Cie du 2ème Bataillon du 41ème R.I. La C.A.2 est formée en entier par des éléments du 12ème Bataillon F.F.I.

    Les éléments en surnombre sont gardés jusqu'au départ des lignes; les vieilles classes furent libérées; les autres formèrent la 1ère Cie de passage sous le commandement du Capitaine LE BERRIGOT et regagnèrent une formation de territoire de Vannes le 28 décembre 1944.

    Au sous-secteur de la vilaine, le Bataillon connu de très dures journées: Habillement insuffisant, armes peu pratiques pour la mission, nourriture ne parvenant qu'irrégulièrement, hygiène lamentable et un ennemi toujours mordant ne découragea pas nos braves paysans Bretons.

    Le 29 août 1944, une patrouille allemande passe la vilaine; repérée par la section du Lieutenant LEPORT, elle se replie et laisse de nombreux morts sur le terrain; peu après, riposte des allemands au 88 et au mortier; un mort dans nos rangs. Le 30, aux même emplacements, l'ennemi essuie le feu nourri de F.M et laisse sur le terrain un blessé, une mitrailleuse légère, un fusil et des munitions.

    Sur toute l'étendue du secteur, de pareils engagements se renouvellent toutes les nuits; malgré les pilonnages des mortiers, et des 77 ou 88, nos gars tiennent et poursuivent leurs installations défensives et se mettent à l'abri des obus d'artillerie de moyen et petit calibre. A noter que la plus grande partie de ses travaux est merveilleusement exécutée, malgré l'inexpérience de la majeure partie des cadres et de la troupe.

    Le 9 septembre 1944, La vilaine était traversée par l'officier de renseignement du secteur qui prenait contact avec la résistance en secteur occupé. Tous les renseignements et même les intentions de l'ennemi sont communiqués presque journellement. La résistance est organisée petit à petit et la démoralisation des allemands est intentionnellement poussée. 29 hommes et un sous-officier allemands sont ramenés dans nos lignes par des passages organisés.

    Le 16 septembre 1944, à 17 h 30, un fort détachement allemand débarque au Moustoir ( 2 Cies ), incendie plusieurs fermes et parait vouloir se rendre à Muzillac. Ce détachement est appuyé par un tir de 105; immédiatement, le secteur est renforcé par une Cie du 8ème Bataillon transportée par camions. Après un court engagement, l'ennemi se retire et laisse plusieurs morts sur le terrain ( 4 hommes dont l'officier du 1er bataillon sont tombés de notre côté.

    Sur tous les postes avancés, des tirs d'armes automatiques, de mortiers et de canons grondent par intermittences.

    Le 27 septembre 1944, un téléphone est installé entre les deux rives.

    Tirs de mortiers de 88 sur les positions ennemies, causant victimes et dégâts pendant les journées des 29 et 30 septembre 1944, le 1er et 3 octobre 1944, arrêtés faute de munitions.

    Le 29 octobre 1944, une attaque allemande se déroule sur le Front de Lorient; une de nos Cies, la 8ème ( CB2 au 2/41 ) est déplacée par camions le 30 octobre et prend immédiatement position à Nostang; sa belle tenue au feu lui vaut les félicitations du commandant du secteur, 10 jours plus tard, à son départ.

    Le 15 novembre 1944, le 12ème bataillon F.F.I, commandé par le Général de LA MORLAIX, est dissout, passe sous le contrôle du 8ème Bataillon et forme avec ce dernier le 2/41 - secteur inchangé.

    Le 23 Décembre 1944, le Bataillon est à Questembert, le 27, il arrive à Coëtquidan ou l'instruction est poussée jusqu'au 30 janvier 1945. Temps déplorable, pluie, neige, les hommes sont pour la plupart sans chaussures, peu habillés et ne possèdent qu'une seule couverture.

    Le 31 janvier 1945, P.C à Saint-Jean La Poterie sous le commandement du sous-secteur de la Vilaine: capitaine de Frégate MARCHAND - Une section contre Redon de la part de l'ennemi est possible. L'instruction se poursuit sur les lieux. Le bataillon est alors encadré de la façon suivante:

    Chef de bataillon: Commandant CARO

    Officier adjoint: capitaine VILLARD

    Cdt 5ème Cie: Lieutenant VILLANEAU

    Cdt 6ème Cie: Capitaine LE DINAHET

    Cdt 7ème Cie: Capitaine SCORDIA

    Cdt CA2: Lieutenant LE ROCH

    Cdt CB2: Lieutenant BIGOT

    Le 12 mars 1945, départ pour Les Méneques, sous-secteur est de Lorient, en réserve jusqu'au 26 mars 1945.

    Le 26 mars 1945, occupons sous quartier Etel et Kerminihy, reste le Bataillon en réserve. Nombreux tirs de mitrailleuses lourdes et légères ainsi que des tirs fusants ennemis. Riposte des nôtres et de l'artillerie divisionnaire; quelques dégâts dans nos lignes; 3 blessés de notre côté.

    De nombreux tirs aux mortiers et aux mitrailleuses lourdes sont effectués sur les positions du Maguer et du Vieux Passage par notre CA2.

    Le 7 mai 1945, à 20 h 12, une délégation allemande emprunte le bateau de la Croix-Rouge et se rend à Etel et signe la capitulation sans conditions devant des Officiers Supérieurs Français et américains. Les honneurs sont rendus par une section de la CB2.

    Le 10 mai 1945, Le Bataillon traverse la rivière d'Etel et se rend dans l'ex-poche de Lorient ou il occupe le quartier de Plouhinec.

    Le Bataillon à tenu la maquis du 04/06/1944 au 06/09/1944, a été en ligne sur le Front de la Vilaine du 28/08/1944 au 23/12/1944, en réserve sur le Front de la Vilaine du 31/01/1945 au 12/03/1945, en ligne sur la Poche de Lorient du 26/03/1945 au 08/05/1945.

    Sur ses théâtres d'opérations, le Bataillons a perdu 15 hommes, 22 ont été blessés, à ajouter 87 tués et disparus pendant la clandestinité.

    Capitaine VILLARD André: A traversé plus de 20 fois la Vilaine pour y chercher des Allemands désirant se rendre. Il en a ramené 30, dont un sous-officier, dans des circonstance souvent périlleuses.

    A l'ordre du Régiment:

    Soldat RIO Rémy: Soldat courageux et de sang froid. Toujours volontaire pour des missions périlleuses. C'est porté résolument en avant avec son F.M, lors d'une patrouille allemande qui avait pu prendre pied sur la rive droite de la Vilaine, dans le secteur du Rohéllo.

    Un certain nombre de citations ont également été obtenues par des gradés et soldats du Bataillon, en récompense d'actions d'éclats effectuées dans le maquis.

    Conclusion:

    Le 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan, comprenant à l'origine plus de 1200 hommes, fut le premier armé et le premier à entrer en action directe avec l'ennemi; formé uniquement de volontaires, il fut aussi le premier après la libération à occuper un secteur défensif sur le Front de la Vilaine.

    L'esprit combatif et de résistance de ces hommes dont la majeure partie n'avait pas d'entraînement militaire, a prouvé le désir et la volonté des Bretons du Morbihan de participer avec tous leurs moyens au relèvement de la france.

    Ces civils devenus soldats, ont tenu en ligne sur la défensive, malgré l'absence d'armes lourdes, de vêtements, de chaussures, le manque de couvertures; ils n'ont jamais manifestés de mécontentement; ils avaient confiance, car leurs chefs étaient avec eux depuis les premières opérations et connaissaient leur valeur au combat; ils avaient un but, un idéal, et pour celà ne reculaient devant aucun sacrifices; ces volontaires Bretons, qui, au signal du chef, se sont groupés et ont pris les armes, pour libérer la patrie du joug de l'envahisseur, sont maintenant rentrés dans l'ombre, satisfaits du devoir accompli.

    Le Chef de Bataillon CARO

    Commandant le 2ème Bataillon du 41ème R.I

    Signé: CARO

    Source: SHD ( document relevé le 30 octobre 2015 ) 

     

     

     

     

     

     


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  •  Le 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan était le noyau du 2ème Bataillon du 41ème R.I.

    Historique du 8° Bataillon FFI du Morbihan (Episode -1)

    Avant-Propos

    Le 2ème Bataillon du 41ème R.I est issu, dans ses éléments essentiels ( commandants, cadres, majorité des hommes ) du 8ème Bataillon F.F.I du Morbihan.

    Ce bataillon fut constitué par des volontaires des cantons de JOSSELIN, La TRINITE-PORHOET, PLOERMEL, PLUMELEC, MALESTROIT (1), LE ROC-SAINT ANDRE - 6 Compagnies.

    Le 8ème Bataillon F.F.I qui comprenait, à la libération du Morbihan, 1500 hommes, en a fourni:

    - 700 au 2ème Bataillon du 41ème R.I.

    - 50 à l' I.D 19

    - 250 au Bataillon de Sécurité.

    Les 500 autres volontaires, âgés pour la plupart, ont rejoint leurs familles lors de la dissolution des 8ème et 12ème Bataillons.

    Le journal de Marche du 8ème Bataillon comprendra les paragraphes suivants:

    - 1 - Période clandestine ( octobre 1943 - 06 juin 1944 )

    - 2 - Période du Maquis ( 06 juin 1944 - 3 août 1944 )

    - 3 - Les combats de la libération ( 03 au 08 août 1944 )

    - 4 - Le Front de la Vilaine.

    (1) 5ème Cie: Le Roc Saint-André - 6ème Cie: Malestroit - 7ème Cie: Plumelec - 8ème Cie: Josselin - 9ème Cie: Ploërmel - Cie de Cdt: Josselin

    Période clandestine

    Le premier élément de résistance qui fut à l'origine du 8ème bataillon F.F.I, a été la Compagnie de Ploërmel ( 9ème ).

    - Cette Compagnie avait été créée par le Lieutenant de gendarmerie GUILLO, aidé par le Sous-lieutenant LE ROCH, qui en assure le commandement effectif.

    - La création de cette compagnie remonte au début de l'année 1943.

    - Cette compagnie, depuis janvier 1943, assura des parachutages pour le compte de l'armée neutre et sous la direction du Commandant Emile GUIMARD ( 17 parachutages en 1943 ).

    - Le premier sabotage eut lieu le 11 novembre 1943 sur le ligne Ploërmel - Mauron. Un train de matériel allemand déraillé.

    - Inquiété par la Guestapo, un groupe du prendre le maquis dès novembre 1943 dans la région de Taupont.

    - En octobre et novembre 1943, dix aviateurs américains sont recueillis et hébergés.

    - En février 1944, plusieurs dépôts d'armes sont découverts (13 membres de la compagnie sont arrêtés).

    - Il est à noter que les armes parachutées reçues par cette compagnie de Ploërmel, servirent à constituer la première dotation de presque tous les Bataillons F.F.I du Morbihan.

    De son côté le Commandant CARO avait formé, dans la région de Josselin, dès son retour de captivité ( CARO fut fait prisonnier en 1943 en Tunisie et libéré ), un corps franc de 36 hommes avec mission de sabotage.

    - Il recençait, en outre, les jeunes gens pour le jour ou il serait possible d'intervenir en masse.

    Le contact entre le Sous-lieutenant LE ROCH ( seul chef de la compagnie de Ploërmel, depuis l'arrestation de GUILLO ) et le Commandant CARO fut pris au début d'avril 1944 près de Sérent. Le Lt Colonel MORICE, chef départemental, et le Commandant GUIMARD, qui organisait les parachutages, y assistaient, ainsi d'ailleurs que le Commandant LE VIGOUROUX, commandant le 1er Bataillon.

    - Il fut décidé que toute la résistance A.S de l'arrondissement de Ploërmel serait aux ordres du Commandant CARO, dont le Sous lieutenant LE ROCH devenait sont adjoint.

    Dès la prise de commandement, le Commandant CARO commença le recrutement de ses troupes.

    - Il menait parallèlement l'action directe dont les faits principaux furent:

              - 20 avril 1944: Sabotage de pylônes à Sérent et Saint-Congard.

              - 6 au 10 mai 1944: Sabotages maintenus 4 jours: De toutes les voies ferrées sur les lignes Ploërmel - Mauron, Ploërmel - Messac, Ploërmel - Questembert. De tout le réseau téléphonique de Ploërmel.

              - 20 mai 1944: Arrestation du journaliste milicien STEPHAN.

    Le camp de parachutage de Saint-Marcel fut en même temps organisé et occupé par une petite section.

    - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

    Le 1er juin 1944, le Commandant CARO disposait de 1200 hommes prêts à être levés au premier signal.

    Tous attendaient chaque jour le fameux message de la radio (les raisins sont trop verts), qui annonçait le débarquement et prescrirait la levée en masse.

    La période du maquis.

    Du 6 au 10 juin 1944, les 1200 hommes du Commandant CARO se rassemblent à Saint-Marcel.

    - La mission du Bataillon, est d'assurer la garde de ce camp et de ses abords, ainsi que des parachutages qui seront faits chaque nuit. Les autres  Bataillons F.F.I du Morbihan doivent y venir successivement recevoir leurs armes.

    - La protection des autres Bataillons venant s'armer, amène en particulier une opération dans la région de Trédion contre les Russes qui ont attaqués le Bataillon d'Auray.

    Le 18 juin 1944, le Camp de Saint-Marcel est attaqué en force par les allemands.

    - Le camp est défendus par: le 8ème Bataillon F.F.I, le 2ème Bataillon en cours d'armement et une compagnie de parachutiste.

    - La bataille dure toute la journée, l'ennemi reçoit sans cesse des renforts qui font plus que combler ses pertes considérables.

    - A la tombée de la nuit, ordre est donné de décrocher. Le 8ème Bataillon se retire vers Josselin et Ploërmel.

    - Chaque compagnie reçoit l'ordre de rejoindre sa région d'origine tout en restant à disposition des ses chefs.

    Fin juin 1944, il apparut nécessaire de scinder en deux unités le 8ème Bataillon dont l'effectif était trop important et la zone d'action trop grande pour le seul commandement.

    - Le Commandant CARO garda sous ses ordres, les compagnies des cantons de Josselin, La Trinité Porhoet, Saint-Jean Brevelay, Rohan . . . soit 1000 hommes. Ces compagnies formèrent le 8ème Bataillon.

    - Les compagnies des cantons de Ploërmel, Malestroit, Mauron . . . formèrent un autre Bataillon qui devint le 12ème Bataillon F.F.I du Morbihan. Le Général de brigade d'aviation De La Noblais, qui participait à la résistance active depuis longtemps, voulut bien accepter de prendre le commandement de ce 12ème Bataillon. Le Colonel d'Infanterie Coloniale en retraite FAVEZ devint son adjoint.

    - L'activité des deux Bataillons ( 8ème et 12ème ) fut maintenue jusqu'à la libération par de nombreux sabotages, par des attaques continuelles des troupes ennemies, qui furent, pendant plus d'un mois, harcelées sans cesse dans l'arrondissement de Ploërmel.

    La période de la libération.

    Alerté à partir du 2 août, les deux Bataillons commencèrent à partir du 3 août, la libération de leurs successives.

    Ils participèrent en particulier dans le Morbihan, au nettoyage des forêts des Forges et de Paimpont, ou les Allemands s'étaient massés.

    Parvenus assez vite à la fin de leur tâche, les deux Bataillons devenus disponibles, furent utilisés comme suit à partir du 12 août:

    - 8ème : En partie en réserve à Vannes jusqu'au 28 août. En partie engagé sur le secteur de la Vilaine avec le 9ème Bataillon. Il s'agissait de détruire la tête de pont allemande de Magazan.

    - 12ème : En partie en réserve à Ploërmel jusqu'au 1er septembre. En partie transporté à Nantes pour prendre part aux combats de libération de la ville ( Libération de l'ile Glouitte ).

    Le secteur de la Vilaine.

    A partir du 28 août, les 8ème et 12ème font mouvement vers le secteur de la Vilaine et occupent les positions défensives suivantes le long du fleuve:

    - 8ème Bataillon: du sud de Rieux au sud de la Roche Bernard ( 30 km de front avec un effectif de 900 hommes )

    - 12ème Bataillon: Du sud de Rieux à Redon et Frégéac, en Loire inférieure ( 80 km de front avec un effectif de 800 hommes ).

    Cette dernière phase fait partie de l'étude d'ensemble sur l'action des F.F.I du Morbihan.

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    Source: SHD de Vincennes (documents relevés le 30 octobre 2015)

     

     

     

              

     

     


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  • 2° Bataillon - 7° Compagnie du 41° RI en 1944


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  • le 41è Régiment d'infanterie reconstitué en 1944 à Coëtquidan.

    Le 18 août 1944, le gouvernement provisoire de la République Française installé à Alger, décide la création de la 19ème DI avec les unités FFI de Bretagne.

    Il s'agit de la première grande unité réformée sur le territoire métropolitain. Outre le 41ème Régiment d'Infanterie, les unités formeront les 71ème, 118ème RI, le 10ème et un groupe du 35ème RA et le 19ème Dragons. Le général Borgnis-Desbordes est désigné pour en prendre le commandement.
    Le 23 octobre , le lieutenant-colonel Duranthon, qui arrive d'Afrique du Nord, prend le commandement du
    41ème Régiment d'Infanterie qui reste à constituer. Le Régiment est formé en novembre 1944, au camp de Coëtquidan, sur la base de trois bataillons dont l'origine est la suivante:

    Le premier bataillon est constitué à partir d'éléments d'Ille-et-Vilaine. Il s'agit du bataillon
    Frémon t, des compagnies Jubin ( voir historique de la 12è Cie ) et Robert (FTP) et de deux compagnies du bataillon Meunier.

    Le deuxième l'est avec des éléments du Morbihan, les bataillons Caro, Morin et Doré (FTP). Le
    bataillon Caro est célèbre pour avoir combattu à Saint-Marcel.

    Le troisième bataillon est créé avec des éléments du Morbihan également, les bataillons le Vigouroux
    (Armée Secrète) et Carriou (FTP).

    Le 41ème Régiment d 'Infanterie devient une réalité le 15 novembre 1944, quand le premier bataillon
    est mis sur pied. Le 20 novembre, les bataillons Caro et le Vigouroux sont désignés pour former les
    deuxième et troisième bataillons du Régiment. A la même époque, ils sont engagés sur le front de la
    Vilaine, et ils viendront se former à Coëtquidan respectivement les 26 décembre 1944 et 25 janvier 1945.

    Le 19 novembre, le capitaine Verdier et deux sous-officiers s'en vont à Brive chercher le drapeau
    du 41ème Régiment d'Infanterie de l'armée d'armistice. Ils sont de retour le 2 décembre. Le 28,
    l'État-major du régiment s'installe à Coëtquidan . . . 

    Prise de commandement.

    Ordre du Régiment n°1 (Officiers, Sous-Officiers, Caporaux et Soldats)

    Le 41ème R.I est reconstitué. C'est avec enthousiasme et fierté que j'en prend le commandement.

    Vieux régiment au passé légendaire, il fut fondé il y a plus de trois cents ans par Louis XIII, et fut successivement appelé autrefois " Mazarin Français " et " Régiment de la Reine "

    Au cours d'une des plus glorieuses carrières qui soit, le 41ème Régiment d'infanterie s'illustra sur tout les champs de bataille, ou il fut engagé.

    Que ce soit sous Richelieu ou Condé, pendant la guerre de trente ans, ou pendant la guerre de la Fronde, que ce soit sous Louis XIV, dans les nombreuses guerres qu'il entreprit en Hollande, dans les Flandres, en Alsace, en Italie, que ce soit sous Louis XV en Espagne, en Bohême, en Allemagne, au Canada, que ce soit sous la révolution, à l'armée du Rhin, à l'armée d'Italie, ou il inscrit au compte du régiment une superbe page de gloire au siège de Gênes en 1800, que ce soit en 1832 au siège d'Anvers, en Algérie ou il prend part à la victoire d'Isly sur Abd-el-Kader, que ce soit à Magenta et à Solférino, lors de la campagne d'Italie en 1859, que ce soit en 1870 et 1871, en 1914 - 1918, en Artois, dans les monts de Champagne, à Verdun, à la Marne, que ce soit enfin en 1939 - 1940 sur la Sarre et sur l'Oise, partout et toujours, le 41ème, vaillant et sans peur a généreusement versé son sang pour " ces vieilles idées adorables d'honneur et de patrie ".

    Maintenu dans l'armée d'Armistice, voici qu'aujourd'hui à l'avant-garde de l'Armée Nouvelle, il renaît, sorti du maquis Breton et fils de ces admirables Forces Françaises de l'Intérieur, qui surent montrer au monde ce que peut un peuple qui ne veut pas accepter la loi de l'oppresseur.

    Soyez fiers d'appartenir à un aussi beau régiment.

    Mais noblesse oblige.

    Héritiers d'un lourd et prestigieux passé de gloire, nous devons mettre tout notre coeur à mériter la confiance de la Nation et à être dignes des anciens qui nous ont précédés.

    Je sais que je peux compter sur vous.

    Venus de la résistance ou vous avez fait vos preuves de patriotisme, de ténacité, et de courage, je vous demande d'en conserver intact le magnifique esprit de foi.

    Gardez aussi votre âme ardente et jeune, impatiente de combattre à nouveau.

    Ceci est indispensable.Mais il vous faut de plus acquérir rapidement l'instruction militaire essentielle, sans laquelle vous ne sauriez affronter avec succès les difficultés du combat moderne, quelque soit votre expérience de guérilla.

    Pour cela, travailler dur, sans perdre de temps.

    Chacun à notre place, avec application et conscience, avec bonne volonté, efforçons-nous de bien nous préparer au quadruple point de vue, physique, technique, tactique et moral.

    Alors, surs de nous, instruits, disciplinés, résolus, ayant une confiance absolue les uns dans les autres, nous ne formerons face à l'ennemi, qu'un seul bloc d'amis solidement et loyalement unis.

    Sans distinctions d'opinions religieuses ou politiques, sachant élever sans arrière pensée, l'image de la Patrie au dessus de nos divisions anciennes, et de nos divergences d'idées, nous entrerons à notre tour dans la carrière avec l'ambition d'égaler nos aînés, la volonté farouche de vaincre et avec l'espoir que nos efforts et de nos sacrifices naisse enfin une France Nouvelle, LIBRE, FORTE, FRATERNELLE et HEUREUSE.

    Allons, Haut les Coeurs, voici l'heure de la REVANCHE et du RENOUVEAU.

    Rennes le 22 Novembre 1944

    Le Lieutenant-Colonel DURANTHON, Commandant le 41ème Régiment d'Infanterie.

    Signé: DURANTHON.

    Source: SHD - Document relevé le 30 octobre 2015.

     

     

     


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  • Unités et Période pendant laquelle l'unité a combattu de Août 1944 à Octobre 1944

    E-M secteur FFMB:

    10-8-1944 14-10-1944 (E-M de la 19e DI)

    1er bataillon du Morbihan:

    10-8-1944 14-10-1944

    III/41e RI, 10e RAD, 19e compagnie de transmissions

    2e bataillon du Morbihan:

    10-8-1944 14-10-1944

    Personnel réparti entre 41e RI, 118e RI, 10e RAD, 19e dragons, marine et 7e bataillon FFMB. A formé, à compter du 15 décembre 1944, l'organe liquidateur FFI

    3e bataillon du Morbihan:

    20-8-1944 14-10-1944

    Personnel réparti entre 118e, 19e dragons, 10e RAD, 189e compagnie de transport

    4e bataillon du Morbihan:

    20-8-1944 14-10-1944

    Personnel affecté à : bataillon de sécurité, le 15 novembre 1944 ; 4e bataillon Rangers FFMB

    5e bataillon du Morbihan:

    10-8-1944 20-9-1944

    Mis à l'instruction à Coëtquidan du 20 septembre au 15 octobre. Personnel affecté à : bataillon de sécurité, le 15 novembre 1944 ; II/41e RI (une compagnie) ; 4e bataillon Rangers. engagé à nouveau le 14-10-1944

    6e bataillon du Morbihan:

    10-8-1944 14-10-1944

    Personnel affecté à : II/118e RI (deux sections), marine, 1re compagnie : 4e et 10e bataillons Rangers. 7e bataillon du Morbihan 10-8-1944 14-10-1944 Personnel affecté : III/118e RI, 7e bataillon FFBM, marine. 8e bataillon du Morbihan 10-8-1944 14-10-1944 Personnel affecté au II/41e RI (une compagnie à Sainte-Hélène du 20 au 25 octobre

    7e bataillon du Morbihan

    10-8-1944 14-10-194

    Personnel affecté : III/118e RI, 7e bataillon FFBM, marine. 8e bataillon du Morbihan 10-8-1944 14-10-1944 Personnel affecté au II/41e RI (une compagnie à Sainte-Hélène du 20 au 25 octobre).

    8e bataillon du Morbihan

    10-8-1944 14-10-1944

    Personnel affecté au II/41e RI (une compagnie à Sainte-Hélène du 20 au 25 octobre).

    9e bataillon du Morbihan

    10-8-1944 30-8-1944

    Réserve à l'instruction à Coëtquidan en septembre 1944. A engagé une compagnie du 20 au 25 octobre à Sainte-Hélène. Personnel affecté au bataillon de sécurité (une compagnie), le reste au 19e dragons.

    10e bataillon du Morbihan

    10-8-1944 14-10-1944

    Personnel affecté au 10e bataillon Rangers.

    11e bataillon du Morbihan

    15-8-1944 14-10-1944

    Personnel affecté au III/41e (une compagnie), le reste au 4e bataillon Rangers.

    12e bataillon du Morbihan

    15-8-1944 14-10-1944 Personnel affecté au II/41e RI.

    2e bataillon des Côtes-du-Nord ou bataillon Valmy.

    10-9-1944 18-10-1944 Personnel affecté au II/41e RI.

    Unités et Période pendant laquelle l'unité a combattu de Octobre 1944 à Mai 1945

    41e, 71e et 118e régiments d'infanterie. Du 15 octobre 1944 au 8 mai 1945.

    Période pendant laquelle l'unité a la qualité d'unité combattante.

     

    1er bataillon

    Du 15 octobre au 15 novembre 1944.

    2e bataillon

    Du 15 octobre 1944 au 8 mai 1945.

    3e bataillon

    Du 15 octobre au 25 novembre 1944.

    4e bataillon

    Du 15 octobre au 16 décembre 1944.

    5e bataillon

    Du 15 octobre au 25 novembre 1944.

    6e bataillon

    Du 15 octobre au 30 novembre 1944.

    7e bataillon

    Du 15 octobre 1944 au 8 mai 1945.

    8e bataillon

    Du 15 octobre au 15 novembre 1944.

    9e bataillon

    Du 15 octobre au 21 novembre 1944.

    10e bataillon

    Du 15 octobre au 16 décembre 1944.

    11e bataillon

    Du 15 octobre au 31 décembre 1944.

    12e bataillon

    Du 15 octobre au 15 novembre 1944.


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  • Yves Le Garrec, fils d’un instituteur Ploemeurois dans les combats de
    Saint-Marcel
    Le Lieutenant-colonel Le Garrec est le fils d'un instituteur natif de  Ploemeur.
    Au début de la guerre, il refuse de voir la France sous le joug de l'occupant, et  rejoint en janvier 1944 les rangs de l'O.R.A commandé alors par le Commandant Muller. Il prend le commandement du 2ème bataillon FFI du Morbihan, sa fille Marine sera son principal agent de liaison.
    Son bataillon spécialisé dans les sabotages des liaisons et des lignes ferroviaires, réussira à retarder de plusieurs jours le départ de troupes fraîches vers les plages de débarquement en Normandie.
    C'est à partir de septembre 1943 que le Lieutenant-Colonel Le Garrec après avoir recruté une équipe d'action immédiate procède lui-même avec sa troupe au sabotage méthodique de la voie ferrée Quimper-Paris. Il a été constaté 14 déraillements réussis sur cette ligne qui est restée parfois plus de 24 heures inutilisable.
    D'autres part, le Lieutenant-colonel Le Garrec procède au recrutement d'un bataillon de volontaires, prend le maquis le 1er juin 1944. Cette unité devenue 2ème Bataillon des Forces Françaises du Morbihan, et participe aux combats le 13 juin 1944 à Saint-Billy, le 18 juin à Saint-Marcel et le 20 juillet à Treurous.
    A partir du 1er août 1944, le 2ème Bataillon sous les ordres du Lieutenant-colonel Le Garrec,  participe à tous les combats de la libération attaquant les convois ennemis sur tous leurs itinéraires, nettoyant les poches de résistance, notamment à Sainte-Anne d'Auray, à Auray et à Erdeven. Depuis le 10 août 1944 le siège de Lorient a été assuré par les Forces Françaises de l'Intérieur du Morbihan et le Lieutenant-colonel Le Garrec reçoit le commandement du secteur de Ploemel. Son commandement s'exerce sur le 2ème Bataillon du Morbihan, le 14ème Bataillon des Côtes-du-Nord et le Bataillon de l'Infanterie de l'Air du Loir et Cher..."
     
     

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  • La 13° Compagnie FFI de Janzé était commandée par le Capitaine Tardiveau . . . (souvenez vous du Bois Etoilé )

    13° Cie de Janzé

    11 novembre 1944 Place du Champ de Mars à Rennes.

    13° Cie de Janzé

    8 mai 1945 à Limerzel

    13° Cie de Janzé

    13° Cie de Janzé

    13° Cie de Janzé


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  • Le Bataillon Caro trouve ses origines dans l’ORA (Organisation de la Résistance Armée) , constituée après la dissolution de l’armée d’armistice et installée en Bretagne au cours de l’été 1943. Tout comme le reste des autres bataillons FFI (Force Française de l’Intérieur) et contrairement aux FTP (Franc Tireur et Partisan), la hommes du Bataillon Caro étaient plus âgés et la majorité de ses cadres se composaient d’officiers d’active ou de réserve.

    Le message de la BBC “Il fait chaud à Suez” le 5 juin 1944 oblige le colonel Chenailler (alias Morice), chef des FFI du Morbihan, à lancer le plan rouge. La mobilisation générale des bataillons de Ploermel-Josselin (Bataillon Caro), Vannes, Auray et Guemene est immédiate et représente quelques 3500 hommes.

     

    Le Bataillon Caro doit donc rallier La Nouette, centre névralgique, pour en constituer la garnison permanente. Arrivant le 10 juin au matin, le Commandant Caro est accompagné par son bataillon au complet. Chaque nuit, entre 150 et 200 containers atterrissent sur la Drop Zone “Baleine”. Ainsi les maquisards commencent à être équipés d’armes anglaises et américaines. On assiste aussi à la distribution d’uniformes, de brodequins, de conserves, de cigarettes et de monnaies. Les chefs de groupe ainsi que les parachutistes SAS, fraîchement débarqués d’Angleterre, commencent l’instruction des résistants.

    Le 18 juin 1944 à 4h30 (heure solaire), la bataille de St. Marcel débute. Située sur le front ouest, le Bataillon Caro a pour mission principale la sécurisation du PC de La Nouette, de la Drop Zone et surtout d’empêcher tous contournement du dispositif défensif par l’ennemi. Lors de première attaque à 9h, 2 sections du Bataillon Caro sont envoyées en renfort pour stopper l’attaque du Bois-Joly. Beaucoup d’hommes du Bataillon ne verront pas la tourmente des combats. Toutefois, les courriers leur permettrons de suivre les différentes étapes de la bataille. Vers 19h, le Capitaine SAS Larralde, à la tête de ses paras soutenu par des FFI du Bataillon Caro, contre-attaque et reprennent les alentours du château de St. Geneviève. Mais ils ne peuvent déloger l’ennemi qui est maintenant au Bois-Joly. Le décrochage est ordonné vers 22h et c’est dans le calme que les maquisards quittent la zone des combats. La bataille de St. Marcel est désormais finie.

     

    Après une période sombre de traques des maquisards dans toute la région, le Bataillon Caro participe à la libération de Vannes et Lorient à partir d’août 1944.

     


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  • Dans les faubourgs en ruines de Brest et Hennebont, les FFI combattent et reconquièrent le territoire. Ils font prisonniers les soldats allemands. Les Généraux Allard et Borgnis-Desbordes passent ensuite en revue ces soldats de la Résistance.

     


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  • Journal de la résistance Morbihannaise n°28 - 29 du 1er semestre 1975

     Histoire des FFI dans le Morbihan

     

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

     

    Histoire des FFI dans le Morbihan

    Histoire des FFI dans le Morbihan

     


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  • Son chef : le capitaine Jubin commandant la 12ème Compagnie

    Le capitaine JubinIl a vécu la drôle de guerre, la captivité en Allemagne, la déportation, la résistance en Bretagne, les combats de la Libération avec la 12ème Compagnie F.F.I d’Ille-et-Vilaine. qu’il a créée. Il a vécu l’occupation, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, comme officier des Affaires algériennes au cours de laquelle " Paris Match " publia un reportage sous le titre " La bouleversante aventure des époux Jubin "

     

    La formation de la 12ème Compagnie F.F.I.

    Historiquement, l’idée de créer des unités F.F.I. lancée le 27 mai 1943 au titre de l’unification des mouvements de résistance, ne s’est concrétisée qu’à partir du 1er février 1944

    La 12° Compagnie F.F.I. d’ Ille et Vilaine, l’une des premières constituées dans la région a regroupé tous les « maquis refuge » et les « « maquis armé » du secteur sud/sud-ouest du département: Baulon, Bédée, Beignon, Cintré, Concoret (en partie) Goven, Montauban de Bretagne, Monterfil, Montfort, Mordelles, Paimpont, Plélan- le-Grand, Maxent, Saint-Méen-le-Grand. (liste copiée dans le livre du capitaine Jubin et dans l’historique du 3ème bataillon du commandant Meunier) .

    Un appel à rejoindre les rangs F.F.I. a été affiché dans les mairies, et des jeunes volontaires sont venus se joindre aux résistants et maquisards pour former notre unité F.F.I. forte de 326 hommes. La population n’a pas manqué de les appeler les " résistants de la dernière heure " confondant la Résistance et la poursuite des combats de la Libération qui se sont poursuivis jusqu’au 8 mai 1945 et où certains y ont laissé leur vie.

    Concernant les F.F.I. en général, Charles Tillon chef des F.T.P. écrit page 385 dans son livre "On chantait rouge" qu’entre le 1er et le 13 août 1944, selon les secteurs, c’est plus de 50.000 F.F.I. qui servent d’infanterie aux colonnes alliées.

    La 12ème Compagnie F.F.I. d’ Ille et Vilaine a donc eu sa propre histoire dans ce contexte après sa création officielle le 6 août 1944. Il convient en toute honnêteté de lire le livre de son ancien capitaine Jubin, intitulé : "Espère à vie" (Spi da Viken) en Breton. Il y raconte sa vie mouvementée de militaire au service de la Nation. Un chapitre est intitulé : "La Résistance, le Front des Oubliés, l’Occupation"

    Le capitaine Jubin, ancien prisonnier évadé d’Allemagne venu rejoindre sa mère réfugiée à Baulon, où il est entré dans la Résistance avec le commandant Costes a donc été chargé de constituer et d’organiser la 12ème Compagnie avec les difficultés qu’on peut imaginer à cette époque. Il y avait les pressions idéologiques de quelques rares militants du PC et le conservatisme des autres. Il y avait aussi les responsabilités à partager et les grades à proposer selon les états de services antérieurs, les compétences de chacun etc.

    En tout cas, sous la pression des uns et des autres, pour honorer la mémoire de nos martyrs, notre compagnie a changé de nom 3 fois en 3 jours au moment de sa formation :

    • Le 3 août 1944 , elle devait s’appeler "Compagnie Leclerc" en mémoire d’André Leclerc de Talensac vendu à la milice Perrot par une serveuse du café " X " de Montfort-sur-Meu. Il fût arrêté le 18 juin 1944, eut les yeux et les ongles arrachés, Mais, il ne parla pas et fût abandonné dans un champ où il mourut au bout de son sang.
    • Le 4 août, lui succéda aussi éphémèrement le nom de Compagnie Henri Morras pour honorer ce camarade qui venait de tomber, criblé de balles, au retour d’une mission de reconnaissance, à l’entrée du bourg de Paimpont.(Évidemment certains disaient déjà qu’on risquait de confondre avec Maurras, militant bien connu d’extrême droite)
    • Le 6 août enfin, la compagnie devient officiellement et définitivement la 12ème Compagnie F.F.I. d’Ille-et-Vilaine à l’exclusion de toute autre référence, sous les ordres du capitaine Jubin. Elle est rattachée au 3ème bataillon de marche d’Ille -et-Vilaine. sous les ordres du commandant Meunier.

     

    Son fanion est dédié aux anciens de la 12ème Compagnie d'Ille-et-Vilaine - unité issue de la Résistance 

    Ce fanion est pour toujours le témoin de notre existence et de notre présence pendant les années sombres de l’occupation. Il est également le porteur de tous nos souvenirs accumulés au cours de cette période héroïque : celui de nos camarades disparus , de nos combats dans l’ombre et au cours de la Libération, de nos souffrances, mais aussi de notre fraternelle amitié sous les armes et enfin, de notre fierté d’avoir participé à la Libération de notre Patrie et à la défaite du Nazisme.

    Votre ancien capitaine des moments difficiles et parfois tragiques.

    Constant Jubin

     

    HISTOIRE DE LA 12° Cie FFI d'Ille et Vilaine

     

    Les appels à la population libérée

    La 12ème Compagnie qui avait donc ses quartiers entre le château de Monterfil et celui de Paimpont. jusqu’à son regroupement à Coëtquidan le 23 août 44 était toujours sous influence F.T.P.. A la demande de l’État-major F.T.P., des appels à la population ont été affichés dans les mairies, tels ceux qui suivent affichés à Monterfil.

    APPEL À LA POPULATION

    La Libération du territoire entre dans sa phase décisive. Les troupes américaines sont entrées en Bretagne. Elles approchent de nos régions.

    Tous les hommes valides doivent par tous les moyens dont ils disposent saboter les arrières de l’ennemi, couper ses communications, entraver sa retraite.

    Ils doivent si possible rejoindre les Forces Françaises Intérieures de la Région.

    Restez calmes, soyez prudents et disciplinés

    La France compte sur tous ses citoyens

    Courage, soyez avec nous.

    En avant pour la victoire et la Libération de notre Patrie

    F.F.I. _ F.T.P.

    FORCES FRANCAISES INTÉRIEURES

    AVIS A LA POPULATION DE MONTERFIL

    Les Américains ont atteint notre région. Le drapeau tricolore flotte à la mairie. Vous avez accueilli son retour avec émotion. Vous êtes LIBÉRÉS.

    Cependant des allemands sont encore dans nos régions où ils errent par bandes dangereuses. Il faut les faire prisonniers ; les empêcher de se livrer à des actes dangereux.

    Cependant des mauvais français au service de l’ennemi ou des étrangers douteux ; ceux qui par leurs actes et leurs dénonciations ont livré les nôtres aux bourreaux et semé le malheur dans bien des foyers, s’enfuient espérant ainsi échapper à leur juge : le peuple. Il faut les retrouver et les remettre à la justice militaire car ce sont des TRAÎTRES.

    Les F.F.I. sont chargés de mettre de l’ordre et de se livrer aux opérations de nettoyage selon les directives de leur état major en accord avec nos alliés américains. Elles seules ont reçu cette mission.

    Elles ne faibliront pas. Nos groupes sont à l’œuvre.

    Nos camarades des ouvriers des paysans, unis dans la même foi, inconnus de vous pour la plupart luttent encore. L’un d’eux, est tombé face à l’ennemi à Paimpont. Son nom s’ajoute à la liste trop longue de ceux qui sont morts en pleine jeunesse pour que nous retrouvions la paix et la sécurité de nos foyers.

    Les F.F.I. poursuivront leur tâche.

    Tous ceux qui n’appartiennent pas aux mouvements F.F.I. seront désarmés pour éviter les accidents ; pour éviter que des CRAPULES usurpant nos droits ne se livrent à des actes qui nous saliraient.

    Mais il faut nous aider. Ne laissez pas tomber votre enthousiasme du premier jour. Sachez vous plier à la discipline du moment qui est toute militaire. Il faut nous défendre ; car ,

    DES BRUITS CIRCULENT QUI ONT POUR BUT DE NOUS CRITIQUER INJUSTEMENT ET DE NOUS PRÉSENTER COMME DES GENS PEU HONNÊTES, QUI SE SONT LIVRÉS À DES ATROCITÉS, SANS ÂME ET SANS RELIGION.

    CES BRUITS SON DES CALOMNIES lancés par des gens qui sans doute regrettent les années de misère et d’esclavage où chacun redoutait le lendemain.

    FRANCAIS souvenez-vous des arrestations illégales , des massacres de patriotes, des TORTURES subies par les prisonniers des ennemis du peuple : LA MILICE. Pensez à celà avant de nous combattre. Soyez droits et justes.

    Ne faites pas par vos critiques, par vos dissentions, le jeu de tous ceux qui nous ont fait du mal.

    RESTEZ UNIS dans la joie de la liberté retrouvée et dans l’espoir de revoir très bientôt ceux qui sont loin de nous.

    FAITES TAIRE les mal informés, les méchants, les jaloux ; et tous ceux qui n ous salissent pour mieux se camoufler.

    DÉNONCEZ aux autorités régulières ceux qui se font passer pour la CONTRE RÉSISTANCE.

    REJOIGNEZ NOS RANGS tous les jeunes.

    DÉFENDEZ nous les anciens, ceux de 14-18 dont le coeur a été tant meurtri par la défaite de leurs fils et qui maintenant êtes fiers de voir nos 3 couleurs au clocher de votre village.

    PLUS DE TRAÎTRES, de CALOMNIATEURS.

    TOUS DEBOUT POUR REFAIRE UNE FRANCE FORTE, PROPRE, LIBRE

    DIRECTION DÉPARTEMENTALE F.F.I.

    ETAT MAJOR F.T.P.

     MONTERFIL ( Le camps des radars, les FFI, la bavure ) 

    Monterfil est bien indiqué dans l’histoire FFI comme partie constituante de la 12ème Cie F.F.I. d’Ille-et-Vilaine par le regroupement qui s’y est opéré au moment de sa formation.

    Il n’y avait pourtant aucun maquis reconnu ni groupement de résistance organisée dans la commune avant la Libération pour la bonne raison que l’ennemi y avait installé au lieu-dit : « des Chênes Froids » un important centre de radars de détection de la Luftwaffe, portée de 60 km, construits par Téléfunken, de radars d'avertissement et d'approche directement reliés directement à Hamburg.

    Cette implantation ennemie était très surveillée militairement et la milice veillait au grain. Il ne semble même pas qu’il y ait eu des réfractaires au STO, dans ce secteur trop surveillé. Michel Boivin, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Caen et enseignant-chercheur au C.R.H.Q., souligne dans une étude sur la main d’œuvre française exploitée par le 3ème Reich que: « 10% seulement des réfractaires ont rallié la Résistance, par peur du danger, par dissuasions venues du milieu familial ou bien les filières n’étaient pas connues. Trouver un maquis, frapper à la bonne porte, cela n’était pas chose évidente.

    Pour autant, bien avant la Libération, avec l’installation des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) au château de M. Louis-Gabriel Oberthur, (maire de la commune de  1906 à 1945 ), la Résistance était quand même omniprésente à Monterfil. On peut citer l’arrestation en mai 44 à Monterfil du Père Monfortain Plessix. né le 5 mars 1905, déporté. On peut citer le témoignage de Jean Macé chargé de situer sur le terrain l’emplacement des radars en mesurant les distances à l’aide d’un vélo à roue fixe, dont on avait calculé la distance parcourue à chaque tour de pédalier.

    Ces distances étaient reportées sur une copie du plan cadastral par le garde-champêtre Gernigon, qu’on appelait "le père la Pipe" et qui, seul, pouvait accéder au cadastre pour le calquer sur un papier à beurre transparent.

    Le docteur Pierre Dordain de Mordelles, dit "le Cerf" chef du secteur du réseau C.N.D. Castille de la région de Rennes a transmis à Londres les emplacements de ces radars permettant à la R.A.F. de venir les bombarder en rase-mottes le 10 juillet 1944 vers 12 h.

    Le Dr Dordain est décédé dans sa cellule de la prison Jacques Cartier à Rennes le 18 décembre 1943, à 1h45 au retour d’un interrogatoire. (voir « une affaire de trahison » (mémoires d’un agent secret de la France Libre) Colonel Rémy.

    La libération de Monterfil

    Elle de Monterfil sera saluée par la population en général.

    Cependant, la disparition de l’important camp de radars allemand implanté sur la commune, fut source de regrets pour ceux qui avait profité de cette manne économique tombée du ciel et qui avait aussi favorisé la collaboration avec l’ennemi.

    L’arrivée des FFI/FTP (Forces Françaises de l’Intérieur et Francs-Tireurs et Partisans Français) à Monterfil, dès le départ des Allemands, devenait donc pesant pour certains dans ce contexte national de « Libération/épuration » d’autant que la mort sous la torture de résistants ne pouvait plus être ignorée, comme par exemple :

    Émile Gernigon, de Goven, martyr de la résistance. Son domicile servait de boîte aux lettres et de dépôt de matériel, de propagande et de sabotage. Il hébergeait des hommes de la résistance de passage comme le commandant Pétri. Le 24 mai 1944, la Gestapo et la milice ont investi sa ferme de " Bolac " qui a été incendiée. Émile Gernigon était arrêté, torturé, incarcéré à la prison Jacques Cartier, condamné à mort le 20 juin 1944 et fusillé le lendemain matin à Saint-Jacques-de-la-Lande.

    - André Leclerc de Talensac vendu à la milice Perrot et arrêté le 18 juin 1944. Il eut les yeux et les ongles arrachés, Mais, il ne parla pas et fût abandonné dans un champ où il mourut au bout de son sang.(voir le procès de l'assassin Schwaller)

    - Henri Morras » tombé, criblé de balles, à l’entrée du bourg de Paimpont.

    Le premier groupe FFI/FTP arrivé à Monterfil, sur ordre du capitaine Jubin, avait pour mission le contact avec M. Charles Oberthur, maire de la commune en présence de son fils Louis lieutenant F.T.P. et sa sœur Jacqueline, résistante, pour préparer le casernement d’un certain nombre de FFI et l’enfermement des prisonniers allemands et des miliciens capturés.

    Avant toute chose, leur première tâche le 4 août fut de sortir les drapeaux français pour pavoiser la mairie, ainsi que l’affichage également à la mairie de l’appel à la Population et d’un avis à la population de Monterfil

    En attendant l’aménagement du casernement FFI au-dessus des écuries du château, ce sont les salles de classe qui ont fait office de chambrées, au grand dam de L’abbé Detoc curé de Monterfil en 1944.

    L’abbé Detoc se plaindra en effet qu’au départ des F.F.I. « l’état des salles de classe était répugnant car la paille sur laquelle ils avaient dormi, était pourrie sur place et sentait vraiment mauvais. » (page 35 d’un article "Nous Vous Ille " n° 64 d'avril mai juin 2004 ") et pour cause, les paysans refusaient de leur donner de la paille fraîche pour dormir et les F.F.I. avaient dû en faire réquisitionner. Ils ont malgré tout nettoyé les salles de classe.

    La 12ème Compagnie F.F.I. constituée le 6 août 1944 à Plélan-le-Grand, regroupant les anciens F.T.P. des groupes ou maquis voisins, sous les ordres du capitaine Jubin, a dû partager momentanément ses quartiers entre les châteaux de Monterfil et de Paimpont, avant de rejoindre Coëtquidan, pour une formation aux combats dans les poches de Saint-Nazaire et de Lorient. Arrive au château une cuisine roulante récupérée sur le camp de radars allemands, de la commune. Et les Américains offrent des caisses de conserves de corned-beef. Le goût de cette nouvelle nourriture étant alors inconnu, certains ont craché les premières bouchées, craignant qu’elles fussent avariées.

    Oh surprise ! M. le Maire sort une bonne douzaine de fusils Lebel cachés dans le grenier du château et les remet aux F.F.I. qui avaient peu d’armes, sauf celles parachutées sous l’occupation ou récupérées à l’ennemi Comment avait-il pu conserver ces armes et munitions pendant toute l’occupation et si près des Allemands ? Évidemment, les langues allaient bon train.

    Les combats de la 12ème Cie FFI 

    Cette triste évocation de l’épuration ne doit pas nous faire oublier le 6 août 1944 jour de l’attaque contre les Allemands en forêt de Paimpont. Une partie du groupe de Monterfil y a participé.

    A l’occasion de ces événements, un trésor de guerre du groupe de Monterfil disparut aussi. Heureusement qu’en la circonstance l’organisation F.T.P.F était toujours omniprésente. Le document reproduit ci-dessous, montre que le 1er septembre 1944, c’est encore en effet, le commandant Louis Pétri dont l’un des noms de guerre était le commandant Tanguy, qui finance toujours les anciens maquis F.T.P. devenus 12° Cie F.F.I., en attendant la réorganisation de la Nation.

    Pour utiliser les armes allemandes récupérées sur le camp de radars de Monterfil, les prisonniers ukrainiens capturés sur le camp, furent de bons instructeurs

    Copie du document

         F.T.P.F.

     

                 Cie de Monterfil – 12° Jubin

     

               Reçu du Cdt Tanguy

     

               la somme de 50.000 x

     

              

                                le 1er septembre 1944

                                le capitaine Jubin

                                                         (Signé Jubin)

     

    Le 7 août 1944, la 12° Cie reçoit l’ordre de se préparer à partir pour Nantes afin de soutenir les F.F.I. de cette région en difficulté. Dans l’après-midi, tout était prêt pour le départ : les camions avec le plein d’essence, les armes, le matériel, le ravitaillement...

    Nous étions dans la nervosité de l’attente du départ. Les heures passaient, la nuit aussi, nous attendions toujours. Les ordres n’arrivaient toujours pas. Et voilà qu’au matin, on apprend qu’on ne part plus. Il y avait contre-ordre du commandant Costes. On ne partait plus.

    De Gaulle et les F.F.I. de Paimpont à Rennes

     

    Le 19 août 1944, c’est de nouveau l’effervescence dans les rangs par ce que le général de Gaulle arrive à Rennes et qu’il faut des volontaires pour aller rendre les honneurs au général place de la mairie à Rennes.

    En fait, un appel aux volontaires pour aller à Rennes est passé dans les rangs de la section Leclerc. Certains n’étaient pas volontaires parce que malades dans ces camions qui roulaient sur des routes défoncées tantôt à l’essence quand il y en avait, tantôt au gazogène.

    Tel autre ne voulait pas non plus se porter volontaire, car il voulait rester vivre le reste de ses jours dans l’ombre comme au temps des maquis. Il n’ira jamais voter plus tard, car disait-il c’est par ce que j’étais inscrit sur les listes électorales que les "boches " ont trouvé ma trace.

    Le scénario se répéta l’après-midi au cimetière de Paimpont quand le général de Gaulle est venu se recueillir sur la tombe de sa mère. Le capitaine Jubin a écrit à ce sujet :

    « Dans l’après-midi, les 2e, 3e et 4e sections (Guibert, Jouchet et Correy) rendaient à leur tour les honneurs au général venu à Paimpont se recueillir sur la tombe de sa mère. Dès que le général fut à cinq cent mètres, les hommes qui n’avaient jamais fait de maniement d’armes ou alors très peu, prirent la position du « présentez armes ». Les autres manœuvrèrent à mon commandement. Avant que le général n’arriva dans la ligne droite menant au cimetière, je lançai un retentissant « présentez armes », la face était sauvée, il pleuvait à verse, la voiture du général passa lentement

    A  l’entrée du cimetière,  quatre gradés se tenaient au « présentez-armes » Ils avaient été triés sur le volet et avaient fière allure.

    Même scénario, dès que le général s’éloigna de la tombe de sa mère. A sa sortie du cimetière, devant ces garçons habillés misérablement, à peine chaussés, mais raidis dans un « présentez-armes » impeccable, il lâcha ces quelques mots : « merci mes enfants »

    Les camarades de Paimpont qui avaient fleuri la tombe pendant la guerre étaient présents.

    Du 20 au 22 août 1944, on subit de nouveau un entraînement intensif pour apprendre à défiler au pas, à tirer sur cible, à lancer des grenades, à démonter et à remonter les armes ; les fusils, les fusils-mitrailleurs, les mitraillettes, de jour comme de nuit, ou bien les yeux bandés.

    Le 23 août 1944, c’est le départ pour Coëtquidan. Certains camarades qui ne voulaient pas être "embrigadés" dans l’armée régulière nous quittèrent pour rentrer dans leurs foyers.

    Du 23 août au 10 septembre 1944, on subit un entraînement militaire très intense avec tirs et exercices de combat, à blanc. Il y eut quand même des blessés, notamment l’adjudant Lucas.

    Dans le camp de Coëtquidan d’alors, on logeait dans des anciens baraquements allemands en bois. On dormait dans des châlits en bois superposés. Nous avons eu le droit à de la paille fraîche dans la paillasse et deux couvertures allemandes récupérées sur leurs stocks, chacun.

    Coëtquidan, c’était aussi à cette époque, le temps du partage avec les Américains. Ils occupaient une partie du camp avec leur matériel lourd et leurs jeeps. De temps à autre, par nuit noire, nous allions siphonner quelques gouttes d’essence dans leurs réservoirs pour mettre dans nos briquets.

    Près de Coëtquidan, il y avait aussi ce petit village voisin qu’on appelait "Putainville" (Saint-Malo-de-Beignon) aux cafés mal famés et plein de « greluches ». Pour passer inaperçus des patrouilles la nuit, à cause du couvre-feu, on éteignait les rares lampadaires à coup de revolver.

    Parmi tous les jeunes impatients de se battre pour libérer le territoire, il y avait avec nous Louison Bobet, le futur champion du monde cycliste, entouré de ses camarades de St-Méen-le-Grand. On le retrouvera un peu plus loin sur le front de Lorient.

    La longue marche

     

    Le 10 septembre 1944, une colonne interminable de fantassins disparates se forme pour quitter enfin, sans regret, le camp de Coëtquidan à pied, en direction du Front de Redon. Chacun avait reçu pour cela un sac à dos avec havresac, fusils et cartouchières et parfois, c’était mon cas, une ceinture de grenades. Tout ce là était très lourd à porter.

    Nous n’avions pas encore d’uniformes. En ce qui me concerne, c’est en tenue de camps de jeunesse bleu (Pétain) et des bottes allemandes aux pieds, récupérées sur un mort, que j’ai pris la route. C’était mieux que les sabots de bois, (que je serais content de retrouver sur le front pour me tenir les pieds au chaud).

    Une charrette à cheval suivait la troupe et ramassait ceux qui, épuisés, les pieds écorchés, ne pouvaient plus marcher. Certains l’appelaient la charrette "plumeau".

    Nous avons parcouru ainsi harnachés et à pied, les 38 km séparant Coëtquidan de Redon. Toutes les agglomérations furent traversées au pas cadencé. Les chansons de marche parfois obscènes que nous chantions faisait fuir parfois le sexe féminin qui nous regardait passer.

    Nous sommes arrivés vers 17 heures au cantonnement du château de Callou où nous avons pu prendre quelque repos jusqu’à la tombée de la nuit. Pour la nuit, craignant l’incursion de patrouilles allemandes dans la Ville, nous avons pris position autour de Redon, qui dans les fossés, qui sur les ponts d’Aucfer, la Croix des Marins, les Marionnettes, Saint Perreux...

    Le 13 septembre 1944, après avoir trouvé quelques tenues moins disparates, la 12° Compagnie défile au pas dans les rues de Redon sous les ordres du capitaine Jubin, en même temps que le bataillon Evain. Le préfet et le maire de Redon et le commandant Evain passèrent les troupes en revue.

    Le 15 septembre 1944, le Caporal Jean Coudrais est tué accidentellement. Passant avec deux autres camarades devant une fenêtre ouverte de la baraque en bois qui nous était affectée, ils s’accoudèrent à cette fenêtre pour bavarder avec ceux qui étaient à l’intérieur . L’ un de ceux-ci sur le châlit supérieur droit, était en train de nettoyer son fusil. Il venait d’enlever son chargeur, mais une balle était restée dans le canon et le coup partit accidentellement tuant net Jean Coudrais. Soutenu par ses deux camarades, il fit quelques pas jusqu’à l’entrée de la baraque, et s’écroula mort dans le couloir.

     La 12ème Compagnie intégrée au 3ème  Bataillon de marche d’Ille-et-Vilaine

    Pour mémoire, la 12ème Compagnie est rattachée au 3ème Bataillon commandé par le commandant Meunier. Ce 3èmeBataillon comprend les 11ème ,12ème Compagnie Jubin - 13ème, 14ème Compagnie Raton - 15ème Compagnie Pocquet et 16ème Compagnie plus un centre d’instruction en formation à Coëtquidan.

    Ci-dessous, le commandant Meunier avec son chauffeur devant le château du Dresneux en septembre 1944.

    cdt-meunier.jpg (55302 octets)

     Les premières compagnies engagées contre l’ennemi furent les 12ème, 14ème et 15ème dans le secteur de Fégréac. De nombreux accrochages de patrouilles ont lieu avec celles de l’ennemi et se solderont par 4 tués et 15 blessés.

    Forces Françaises de l’Intérieur

    Bataillon d'instruction "André Leclerc"

    Camp de Coetquidan

    ÉTAT NOMINATIF DES OFFICIERS ET SOUS-OFFICIERS

    NOM et PRÉNOM Grade FF Date de nomination

    1-8-1944

    Autorité

    qui a prononcé la nomination

    JUBIN Constant Capitaine . Commandant. COSTES
    GUILBERT Louis Lieutenant . Commandant. MEUNIER
    CORREY Louis Lieutenant . Commandant. COSTES
    OBERTHUR Louis Lieutenant . Commandant. MEUNIER
    LEFICHER Jean Lieutenant .
    CABOT Lieutenant .
    PANON Lieutenant .
    LE CUNF René Lieutenant .
    FRIOUX Jean S/Lieutenant .
    LECLERC Raymond S/Lieutenant . Commandant. COSTES
    GUÉNO Jean S/Lieutenant . Commandant. MEUNIER
    HAMON Henri Adjudant Chef .
    LEMARCHAND Joseph Adjudant .
    JOUCHET Alphonse Adjudant .
    RUFFÉ Edmond Adjudant .
    LUCAS Pierre Adjudant .
    LECOMTE Raymond Adjudant .
    RAHIER Roger Sergent Chef .
    Comm. MEUNIER Sergent Chef .
    THIRIET Marius Sergent Chef .
    SAUVAGE Gaston Sergent Chef .
    HOUSSAY Jean Sergent Chef .
    LOYER Edouard Sergent Chef .
    GUIHARD André Sergent Chef .
    LETOURNEL Robert Sergent  
    DANIEL Jacques Sergent .
    BOBET Pierre Sergent .
    LEBOULAIN Théodore Sergent .
    PARNET Guy Sergent .
    GARCIA Adolphe Sergent .
    GILET René Sergent .
    RENIMEL Maurice Sergent .
    CHOUARAN Louis Sergent .
    ALBERT René Sergent .
    FREDÉRIC Louis Sergent .
    TOQQUET Paul Sergent .
    HOUSSU René Sergent .
    LE GUÉVEL Pierre Sergent .
    FORGET Guy Sergent .

    La 12ème monte en ligne à Fégréac

    Le 10 septembre 1944, dans l’après-midi la section Jouchet va prendre position la première sur la ligne de feu de Fégréac.(front dit de Saint Nazaire) distante d’environ 20 km parcourus à pied

    Le 20 septembre 1944, la 12ème Compagnie monte en ligne à son tour avec les compagnies Delaigle et Robert, soit environ encore 20 km à pied de plus dans les jambes. Nous prenons position de nuit sur une ligne de défense établie le long de la route Fégréac/Carnaval, à hauteur de l’ancien moulin.

    Nos positions étaient en fait assez distantes de celles de l’ennemi, puisque la rivière nous séparait et qu’un certain "no man’s land" existait entre nous. C’était un terrain propice aux patrouilles, aux incursions et aux coups de main des uns ou des autres. Lorsqu'on partait en mission, on disait pour plaisanter qu'on allait chasser du Fridolin" ou "écraser le Doryphore" ou se "payer un boche"

    Aussi, le 22 septembre 1944, le commandement décide d’avancer les positions dans les prairies en contrebas entre la route et la rivière. C’est malheureusement plus humide qu’en haut. et nous ne pouvons guère creuser des tranchées pour nous protéger, sans trouver de l’eau au fond du trou le lendemain matin. Nous aménageons alors au mieux les talus et camouflons les positions à l’aide de branchages, parfois coupés bien à propos par la mitraille.

    De jour comme de nuit nous étions sous les intempéries, parfois trempés jusqu’aux os. En prévision des nuits froides, on reçoit des sur vestes bien chaudes en peau de lapin.

    La nuit, des patrouilles boches venaient nous narguer. Un camarade Alphonse Le Guelvout fut tué lors d’une incursion ennemie la nuit. Mais la riposte a fait aussi quelques victimes dans leurs rangs.

    Le 4 octobre 1944 l’ennemi attaque en pleine nuit le P.C. du capitaine Jubin à la ferme de Bellevue. Les grenades et les rafales d’armes automatiques durent au moins 10 mn. L’ennemi met le feu aux paillers. Mais le capitaine Jubin entourés de ses hommes les plus aguerris, firent merveille et plusieurs allemands furent tués ou blessés.

    Alors, il fut décidé de multiplier les patrouilles d’observation de notre part. Au cours de l’une d’elle, le sergent chef Jouchet fut blessé à la cuisse. Une autre fois, c’est Yves Pellennec qui reçoit une balle dans le pied.

    Heureusement, il y avait une bonne infirmerie à la 12
    ème Compagnie avec le médecin capitaine Stermann et au Bataillon, château du Dresneux, avec le Dr Depasse et Pierre Redo infirmier de Mordelles ( infirmier à l’asile de Saint-Méen dans le civil)

    Le bruit circulait que l'ennemi ne faisait pas de quartier. Pour eux, les F.F.I. c’étaient des terroristes à abattre. Aussi, pour ne pas risquer d’être capturé comme terroriste par une patrouille allemande, il était d’usage dans ma section, de garder une grenade à la ceinture pour ne pas tomber vivant entre leurs mains.

    Parfois, les patrouilles se rencontraient au milieu du no man’s land, car chacun recherchait dans les fermes évacuées à la hâte, les poules et les lapins abandonnés. Pour notre part, nous arrachions les portes et fenêtres des maisons pour faire du feu et faire sécher nos vêtements trempés quand la pluie tombait.

    Évidemment si la fumée montait trop haut, cela nous attirait parfois des tirs de mortiers de la part de l’ennemi. Et qu’avions-nous pour répondre !

    Les F.F.I. intégrés dans l'armée régulière reconstituée (41° R.I.)

     

    Le 5 octobre 1944, nous apprenons dans les rangs que nous ne sommes plus F.F.I.. Le lendemain 6 octobre, nous devons nous rendre par petits groupes (pour ne pas dégarnir le front) au P.C. de la compagnie, replié au château du Dresneux, soit pour signer notre engagement officiel dans l’armée régulière reconstituée, soit pour fixer la date de retour dans les foyers.

    Certains camarades ne veulent pas servir sous les ordres des officiers rappelés que nous appelions "les naphtalinés" (officiers français planqués pendant la guerre, dont les tenues conservées dans la naphtaline, gardaient cette odeur forte de la défaite de 1940)

    Pour ma part, j’ai signé un engagement pour la durée de la guerre. Me voilà donc soldat de la nouvelle armée française reconstituée. A ce titre, je reçois une tenue réglementaire avec des bandes molletières de la guerre 14-18 et des grosses godasses de bidasse à clous pour remplacer mes bottes allemandes que je trouvais pourtant plus confortables.

    Le 10 novembre 1944, on est informé que la 12° Cie est relevée (après 60 jours de ligne) et va être rayée (administrativement) des contrôles pour devenir la 3° Cie du 1er bataillon du 41° R.I. reconstitué. La compagnie rejoint la caserne Margueritte à Rennes le 10 novembre pour compléter son armement et son équipement. Je reçois une capote neuve pour l’hiver, trop étriquée, trop courte, et je bénéficie en même temps d’une permission de 6 jours à la maison, avec mon fusil et ma cartouchière. Nous étions encore responsables de nos armes personnelles jour et nuit.

    Le regroupement se fera à partir du 15 novembre 1944 à Coëtquidan. La dissolution de la 12° Cie F.F.I. d’Ille-et-Vilaine. est officiellement prononcée et le 16 novembre est officiellement créée la 3° Cie du 1er Bataillon de marche d’Ille-et-Vilaine du 41° R.I. sous les ordres du colonel Duranton.

    Du 20 novembre au 14 décembre 1944, nous subissons à Coëtquidan un nouvel entraînement intensif et prise de photos d’identité. Pour la première fois nous étions dans un casernement en dur, avec des vrais lit-cage en fer, des polochons et des meubles à paquetage. Un vrai luxe quoi ! Il s’ensuivit une belle bagarre de polochons dans notre chambrée, les plumes volaient de partout.... Cette destruction de matériel appartenant à l’armée, n’allait pas tarder à entraîner des sanctions au titre de la nouvelle discipline militaire. C’est ainsi que certains se retrouvèrent de " corvée de chiotte "

    Sous les ordres du commandant Frémont chef de Bataillon qui succède au commandant Meunier promu directeur de l’école des cadres de St-Brieuc, nous partons le 15 décembre 1944, pour le front de Lorient. Avant de rejoindre les premiers postes avancés, certains logeront à la caserne Duguesclin à Auray.

    Nous arrivons de nuit, tous feux éteints, à Saint-Cado sur la rivière d’ Étel. Nous finissons la nuit à même le plancher de l’école. Le lendemain 16 décembre, la compagnie est dispersée dans différents postes avancés autour de Belz. A Saint-Cado, j’allais connaître un Noël pas comme les autres.

    Les anciens de la 12° Cie se sont trouvés plus ou moins séparés les uns des autres, au fur et à mesure des changements qui s’opéraient, ce qui ne nous a pas empêché de nous retrouver après la guerre. Chaque chef de section avait d’ailleurs conservé la liste des camarades de son propre groupe. Par exemple, la liste de la section Engins où se trouvait le célèbre Louison Bobet existe toujours.

    Photos prise à Coëtquidan en décembre 1944 :

    (avant le départ pour le Front de Lorient)

    coetquidan2.jpg (49676 octets)

     

     Rangée du haut : 1 et 2 inconnus ? - 3 Le Guével – Desnos – Sauvage .

    Rangée du milieu : Sentier – Joubrel – Houssais – Thiriet – Rivière – Lecomte – LeRay

    Rangée du bas : Rétif – Marchix – Mauny - Collet – Ruffet – Gauthier – Delsaut – Morin

    coetquidan3.jpg (33582 octets)

     

    Rangée du haut : ( de gauche à droite)Alain, Fardeau, Belloeuil, Hocchet, Pelletier, Gicquel, Mauny

    Rangée dessous : Foulon, Riou, Mahé, Derieux, Rigollet, Meran, Carette.

    Rangée suivante : Elaudais, Piel, Treussard, Baffé, Brulard, Pounchou, Pinault, Guihard

    Rangée du bas : Fleury, Rue, Nicolas, Roué, Louison Bobet, Bouchet, Even, Halgand, Rault

    En ce temps là, Louison Bobet futur champion du monde cycliste avait tout quitté lui aussi, même son vélo, pour participer aux combats de la Libération de son Pays. Sur le front de Lorient, il était dans la section d’engins :

    Louison Bobet

    12è Cie -IIIè Bataillon de marche d'Ille-et-Vilaine, issue des maquis bretons

    Section d'engins

    Chef de Compagnie: capitaine Jubin

    Chef de section: lieutenant Raymond Leclerc

    Adjoint:Sergent-chef Marius Thiriet

    Mitrailleuses

    Chef de groupe:..........Sergent Yves Sentier

    Chef de pièce.............Caporal Roger Salmon

    Tireur.........................Yves Pellenec

    Chargeur....................René Nicolas

    Pourvoyeur................Francis Fleury

    Chef de pièce............André Jouet

    Tireur........................Georges Belloeuil

    Chargeur...................Charles Brulard

    Pourvoyeur................Francis Fleury

    Mitrailleurs mécano....Louis Souillard et Emile Elaudais

    Mortiers de 60 mm

    Chef de groupe:..........Sergent Michel Renimel

    aporal pointeur...........Jean Rigolé

    Chargeur...................Louison Bobet

    Artificier....................Francois Roué

    Pourvoyeurs..............René Pelletier et Jean Maury

    Caporal pointeur.......Olivier Treussard

    Chargeur...................Albert Pineau

    Artificier...................Raymond Bouchet

    Pourvoyeurs.............Eugène Gicquel et André Hué

    Caporal pointeur......Lucien Pounchou

    Chargeur.................Pierre Baffé

    Artificier..................René Evain

    Pourvoyeurs............Roger Evain-Raymond Merhand

    ...............................Marcel Gallardo-Robert Derieux

    Mitrailleur mécano.....Emile Elaudais

     


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  • Bataillons et Compagnies FFI qui forment le 41° RI en 1944

    Les bataillons FFI qui forment le 41° RI en 1944 sont issus des départements de l'Ille et Vilaine et du Morbihan.

    En Ille et Vilaine:

         - le premier bataillon FTP du Capitaine Frémont forme le premier bataillon du 41°RI        le 15 Novembre 1944.

         - Le deuxième bataillon FFI forme le premier bataillon du 41° RI le 15 Novembre            1944.

         - Le troisième bataillon FFI du Commandant Meunier de la région de Paimpont est          versé dans le premier bataillon du 41° RI le 15 Novembre 1944.

         - La 12° Compagnie FFI du capitaine Jubin, devient la 3° Cie du premier bataillon du      41° RI en Novembre 1944. 

    En Morbihan:

         - Le cinquième bataillon FFP du Commandant Caro est versé dans le deuxième              bataillon du 41° RI le 15 Novembre 1944.

         - Le huitième bataillon FFI est versé dans le deuxième bataillon du 41° RI.

         - Le Douzième bataillon FFI est versé dans le deuxième bataillon du 41° RI.

     


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  • Résistant de la première heure

    Très jeune, il avait 18 ans en 1940 à l'arrivée des allemands, il se mit au service de la Résistance. En 1941, il organise le premier groupe de résistance de la région d'Hennebont. Les sabotages en tous genres, les actions diverses sont au programme de la lutte.

    Raymond arrivera en Ille-et-Vilaine en 1942 et y fera la connaissance de celle qui deviendra son épouse. Léa et sa famille étaient elles aussi engagées dans la Résistance, son père ( Francis Charpentier)venait en effet d'être révoqué pour faits de rébellion par la gendarmerie nationale. Plus tard, il sera arrêté, déporté et mourra dans le camp de Bergen-Belsen.
    En cette année 1943, Raymond et Léa contactent des étudiants rennais et créent un groupe du Front National, le vrai ! Léa et sa mère seront arrêtées à leur tour.

    Raymond qui a réussi à s'échapper, sera néanmoins pris le 21 avril 1944 et condamné à mort en juillet. Mais son esprit de combattant reprendra encore le dessus et il s'échappera du convoi qui l'envoyait dans les camps, en creusant un trou dans le wagon. Ils s'enfuiront à douze, malheureusement huit seront tués par les Nazis.

    Il rejoint de nouveau la Résistance à Nord-sur-Erdre, puis en tant que Lieutenant au 1er bataillon F.T.P.F. du Morbihan et au 5e bataillon F.F.I. II participera à la libération de la périphérie lorientaise. Ce sera ensuite le front de Lorient au 41e RI où les hommes combattront sans aucun armement digne de ce nom, souffrant du froid, du manque d'hygiène et même de la faim.

    Un journaliste de Ouest-France écrit après sa visite sur le front : "Le cœur sans épouvante et les pieds sans souliers". Les gars ont un moral magnifique et ne demandent qu'à se battre, ils l'ont déjà prouvé! La saison s'avance, les nuits sont fraîches et les hommes demandent des équipements. Les gars sont arrivés à la belle saison et sont à peine habillés : souliers usés, pantalons troués, les vestes crient misère, pas de chandails ni de capotes, pas d'impers ni même de souliers, beaucoup sont encore en sabots ...

    C'est l'armée des "Sans-culottes", elle n'a pas peur du "boche", elle l'attend de pied ferme, elle ne demande qu'à l'attaquer quand sonnera l'heure H. En attendant elle tient !
    Nous ne pensions pas que la situation vestimentaire des courageux Patriotes qui tiennent enfermé 25 000 Allemands fut aussi lamentable !".

    Raymond Le Pen se distingua une fois de plus dans ce traquenard et un de ces compagnons Charles Carnac, a tenu à préciser toute l'estime qu'il avait pour ce compagnon de combat : un excellent copain, un homme de grande valeur.

    Raymond, titulaire de la Légion d'Honneur, de la Médaille Militaire, de la Médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre 39-45 avec palme, de la CVR, de la médaille des Évadés, de celle des Engagés Volontaires, de TRN et de bien d'autres décorations militaires, était également Chevalier des Palmes Académiques et Médaille d'Argent de l'Éducation Nationale.

    RAYMOND LE PEN

    Article paru dans la revue « Ami entends-tu... » Quatrième trimestre 2002 communiqué par Madame Charpentier Le Pen.

     


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