• Situation des éléments de la D.I.

    Le P. C. du 41° R.I. est à Avignon . . . 

    A 1.500 mètres en avant se trouve le 2° Bataillon . . . .

    Le 2° Bataillon du 41° R.I est à gauche de la route nationale, à Grand-villiers, au carrefour des routes qui vont l'une vers Neung-sur-Beuvron, l'autre sur La Ferté-Beauharnais.

    La 5° Compagnie (lieutenant Guilloton) est demeurée pour former (( bouchon )) à La Ferté-Saint-Aubin très au nord, très isolée, par conséquent.

    Entre le 2° Bataillon et le P. C. R. I. se trouve un petit ruisseau: le Néant, à peu de distance du hameau d'Avignon.

    A Avignon, sont rassemblés autour du colonel Loichot, la C. D. T. et les restes de la C. R. E., sur la petite route de la Selle-Saint-Denis; un peu à l'écart, par conséquent, de la grande route Orléans-Romorantin qui sera suivie par les colonnes allemandes motorisées.

    Le P. C. R. I. occupe une ferme, au sud du hameau . . .

    A 300 mètres, dans un bois, au sud du carrefour de la route nationale et du chemin qui conduit d'Avignon à
    Marcilly, reste la section Le Demnat, de la 9° Compagnie, pour surveiller la route de La Ferté-Beauharnais.

    En arrière du P. C. R. I. est installé le 3° Bataillon; la C. H. R. est au niveau du 3° Bataillon, près de la route de Romorantin.

    Le G. R. D. 21 est à droite et à 3 kilomètres en arrière, à Marcilly-en-Gault.

    Les deux groupes qui restent du 10° R.A.D. et 210° ont pour mission d'interdire aux éléments ennemis l'accès et le franchissement des points de passage obligés.

    Ils sont, comme l'infanterie, dans les bois, mais en avant de l'infanterie, au nord-est de Millançay, entre la route nationale, et Marcilly-en-Gault, au château de Marcheval.

    Situation des éléments de la D.I.

    Enfin, à gauche du 2° Bataillon (à Grand-villiers) et à 2 kilomètres en avant, à Neung-sur-Beuvron, il y avait une compagnie du 257° R. I., qui nous était rattachée depuis l'Oise.

    La journée fut tranquille, jusqu'à 16 heures. On avait su cependant, vers 15 heures, qu'une importante colonne motorisée ennemie avait réussi à franchir la Loire en aval d'Orléans, et piquait vers le sud, menaçant ainsi le flanc ouest du 1° Corps. La 19° D.I. devait le protéger.

    Vers 16 heures, le lieutenant-colonel Loichot vint voir le général Lenclud, au P. C. de la D. I., à Millançay. Après un bref entretien, il repartit, annonçant son intention d'aller voir ce que devenait son bouchon de La Ferté-Saint-Aubin.

    Le Colonel ne devait pas revenir. Il ignorait que la Compagnie Cuilloton venait de tomber aux mains de la colonne ennemie motorisée, et que celle-ci, à 17 heures, était entrée à Chaumont-sur-Tharonne.

    Il était seul avec son chauffeur, Dans sa voiture il transportait toutes sortes de papiers, et même les carnets de campagne des officiers. Tout fut pris avec lui sur la route (1).

    (1): Le colonel Loichot,.libéré par les Allemands en 1941, fut repris par eux en février 1943 pour son activité dans la Résistance. Il est mort au camp de Dachau déporte, en 1945.

     Inquiet de ne pas voir revenir son Chef, le lieutenant adjoint Lucas courut à la Division pour rendre compte et demander des ordres sur la conduite à tenir.

    Entre temps, vers 17 heures, la D. I. avait envoyé aux unités un ordre préparatoire de mouvement; le matériel fut chargé, les hommes se mirent en tenue de départ, et attendirent un ordre nouveau; cet ordre ne vint pas. Mais au contraire, la D.I. en donnant mission au commandant Jan de prendre le commandement du 41°, prescrit. au 41° de rester sur ses positions jusqu'à nouvel ordre.

    En cas de mouvement, le 41° franchirait le Cher pour aller à Mennetou, au sud de Chabris, à 35 kilomètres au sud.

    Vers 16 h 30, les artilleurs avaient appris la capture du « bouchon » de La Ferté-Saint-Aubin.

    A 19 heures, des civils annoncèrent que la colonne allemande était entrée dans Neung-sur-Beuvron, que défendait la Compagnie du 257° R. I.

    Un canon de 75 du 10° R. A. D., commandé par le lieutenant du Buisson du Courson l'appuyait.

    A l'arrière des avant-gardes allemandes, il tira jusqu'à épuisement de ses munitions et n'abandonna son poste qu'après avoir mis son canon hors d'usage.

    Il était à ce moment complètement encerclé . . .

    Il réussit toutefois à se dégager et à traverser durant la nuit les lignes ennemies; il rejoignit la D.I. ramenant avec lui du matériel auto et un canon de 47 automoteur qu'il avait récupéré en route.

    Maintenant la colonne allemande était donc toute proche du 41° et des artilleurs.

    A 19 h 40, tandis que dans la ferme du P. C. R. I. on écoutait la T. S. F. et le discours, déprimant pour les troupes, par lequel le maréchal Pétain annonçait la nécessité d'un armistice et l'ouverture de pourparlers, le lieutenant Loysel, officier de renseignements, entra, disant : On signale une auto-mitrailleuse à Neung!.

    Le capitaine Levreux ordonna au sous-lieutenant Trévilly (dont je suis le carnet de route) de se porter sur le ruisseau du (Néant) avec ses groupes de pionniers et la section restante de la C. R. E. :

    Je rassemble mes hommes et, accompagné du Capitaine, nous nous portons sur la route. J'installe mon effectif de part et d'autre, autour du pont. Quelques hommes protestent, car si tous ont des fusils, quelques-uns n'ont pas de munitions. Les réfugiés qui encombraient les routes ont disparu. Le Capitaine et moi nous observons une grande activité au carrefour de Grand-villiers: les Allemands y sont arrivés et une auto-mitrailleuse prend la route d'enfilade à 400 ou 500 mètres de nous. On entend quelques coups de
    mitrailleuse, mais pas sur nous. Le Capitaine rend compte aussitôt au P. C. et demande des ordres, en envoyant mon cycliste.

    A 20 heures, des soldats français, ceux de notre 2° Bataillon, traversent la route et se rangent désarmés
    sur le côté. Pendant ces quelques minutes, nous discutons de la situation, le capitaine Levreux et moi. Elle est considérée comme perdue: avec nos fusils, nous ne pourrons rien faire d'utile contre les Allemands et nous risquerons de tuer nos camarades qui se rangent continuellement sur la route.

    II y en a près de 400. Le Capitaine me recommande de ne pas tirer pour éviter des pertes inutiles. Puis il part pour le P. C., Voir ce qui s'y passe et alerter. Je lui envoie un dernier compte rendu vers 20 h 05.

    Peu-après, à 20 h 10, un side-car allemand arrive à toute vitesse au pont. Le passager fait de grands gestes, crie : « Armistice Signé ». Jetez les fusils.

    Aussitôt les motocyclistes repartent et une forte colonne motorisée, auto-mitrailleuses, canons de 47 français, chenillettes françaises même, canons de 105, passe et continue sa route sous les regards curieux des réfugiés qui voient interrompre leur course folle sur les routes.

    Peu de temps après, une autre colonne passe à toute vitesse à son tour . . .

     

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