• La compagnie radio de la Seine à la Loire - Retraite du 41° RI vers la Sologne

    La compagnie radio de la Seine à la Loire.

    Le 13 juin, la Compagnie du Génie 204 R. vint du Plessis à la Malnoue, dans un centre de réparation d'aviation et le 14 juin, à Fontenay-le-Vicomte. Les voitures et les chauffeurs de la Compagnie Radio furent employés à transporter les restes du 41° R. I.

    Le 15 juin, elle traversa la Loire à Jargeau, et cantonna à la Rougellerie, dans la région de La Ferté-Saint-Aubin.

    Le 16 juin, à Saint-Viatre.

    Le 17 juin, dans là région de la Gaucherie, au sud de Millançais.

    Le 18 juin, la Compagnie descendit à Semblecey, puis fit route dans la nuit sur Luçay-Ie-Mâle.

    Le 19 juin, elle était à l'Égalier, avec l'E. M. de la 19° D. I. qu'elle accompagnera sanis incident jusqu à la fin.

    Retraite du 41° RI vers la Sologne ( du 13 au 18 juin )

    Le 13 juin . . .

    Comme toujours, le 41° vient à pied, par la route, d'abord. Il faut à nos hommes une énergie extraordinaire pour accomplir de si rudes étapes.

    Arrivé à 11 heures sur la Marne, le 41° reçoit en fin d'après-midi un nouvel ordre de mouvement. Des camions doivent l'enlever, tandis que la population de la banlieue commence son exode.

    A 20 h 30, aucun ordre n'est encore arrivé. Les hommes attendent. A 23 h 30, ordre de faire mouvement à pied, bien entendu.

    Le train hippomobile est déjà parti ; il ne reste aucun moyen d'enlever les pièces de mitrailleuses; on les camoufle. Le sergent Martinet et quelques hommes retourneront les chercher demain 14, avec une camionnette, de Vezin-Villiers-sur-Marne.

    Le 14 juin . . .

    Marche, Chennevières, Sucy, Boissy-Saint-Léger, Limeil, (léger crochet dans un champ de blé vert et humide), Crosnes, Montgeron, Vigneux. Arrivée au château des Bergères. P. C. somptueux, mais repas sommaire. Le Bataillon se camoufle et se repose dans le parc.

    Vers 17 heures, les camions du P. A. D. embarquent le Bataillon. Un détachement cycliste le précède. Mainville, soisy, Evry, Lines, arrivée à Ormoy vers 20 heures.

    Sur la route, au milieu de l'affolement, exode lamentable de la population parisienne. Chariots de gare, voitures d'enfants, cages à serins, brouettes, marlous et gonzesses, semi-militaires et femmes débraillées, grands chariots de campagne portant entassés femmes, enfants, ballots, ouvriers agricoles, arabes ou syriens et remorquant des autos surchargées avec le classique matelas sur le toit, et encore des soldats débraillés et débauchés, sans armes, sans ceinturons et des voitures civiles, pleines d'officiers, vautrés sur des valises et semblant très pressés . . .

    La compagnie radio de la Seine à la Loire - Retraite du 41° RI vers la Sologne ( du 13 au 18 juin )

    Conscient de sa force, le 3° Bataillon dépasse en ordre ce troupeau. L'autorité civile est submergée. Certains chefs militaires donnent un sens nouveau à la motorisation. Le 41° ne se replie que sur ordre et en ordre.

    A Ormoy: comme de coutume, on s'installe en point d'appui ferme; le problème est facile à résoudre car le
    Bataillon tient en entier (il est réduit) dans une propriété dont la porte possède un sérieux verrou. A tort, nous nous croyons ce soir encore en sécurité.

    Le 15 juin - Ormoy

    Départ dans l'ordre: C. D. T., 3° Bataillon du 41° - Ormoy,  Mennecy, Fontenay-le-Vicomte, gare de Bellancourt.

    Aucun train, le chef de gare vient de se mettre en civil . . . Nous rejoignons la grande route, où, un peu plus fatigués les évacués continuent leur marche vers le sud.

    Gare de La Ferté-Alais. Le capitaine Soula, de l'E. M. de la 19° D. I. a réussi à faire former un train. Vers l'ouest la canonnade se fait toujours entendre. Les restes du 41° RI embarquent. On embarque aussi la roulante de la 11° Compagnie, la voiture de Compagnie de la 9° et les chevaux. L'adjudant Bernard reforme une dernière fois le convoi hippo et nous quitte. Il n'y a malheureusement pas place pour lui sur notre train. Sa mission est de nous rejoindre par ses propres moyens . . . Nous n'aurons plus aucune
    nouvelle de lui.

    II fut fait prisonnier,avec le chef Scour, et interné au camp de Pithiviers.

    A 8 h 15; le train s'ébranle. Les voies sont embouteillées. On n'avance que très lentement; les arrêts sont continuels. Les trains se suivent à se toucher. Cependant l'aviation ennemie ne bombarde pas. Un violent orage survient vers 16 heures.

    La très lente marche du train ne permet pas d'arriver à Gien avant le 16, par Malesherbes, Puiseaux, Beaumont, Bellegarde.

    Le 16 juin . . .

    A Gien, changement de direction; on fait descendre les civils qui avaient réussi à profiter de notre train.

    Sur les routes, toujours le même fleuve de civils en fuite, de militaires débauchés, de convois hippo ou autos embouteillés.

    Dans une petite gare, nous sommes survolés par des avions allemands, mitraillade. Notre D. C. A.
    répond. Munitions gaspillées de part et d'autre.

    Les Bordes, Sully.  - Le pont vient d'être bombardé . . . et raté. Les entonnoirs de bombes touchent la voie, mais elle est intacte. Nous arrivons à midi à Cerdon. Débarquement et départ immédiat. Chaleur. Embouteillage à la sortie du village. Sur la route d'Isdes, halte sous un couvert de sapins. La roulante distribue une soupe excellente. Au moment où l'on repart (17 heures) des avions ennemis nous survolent et
    nous mitraillent. Quelques balles tombent dans le bois sans toucher personne.

    Isdes. - Nous bivouaquons dans un petit bois, près d'un hameau, à 500 mètres de Souvigny, à l'est. Sur les routes, c'est toujours le défilé des évacués et des militaires ayant perdu contact avec leur unité.

    Le 17 juin . . . 

    Départ à 5 heures. Vouzon. Au carrefour de la route n° 20 le même flot d'évacués et d'isolés descend toujours. Les localités proches des ponts de la Loire ont été bombardées par avion hier. L'effet moral a été considérable sur tous ces gens. Le 3° Bataillon du 41° rejoint le P. C. R. I. au château de Mousseau, et s'y installe sous les vertes frondaisons.

    Le train hippo (premier convoi commandé par l'adjudant Pecq et comprenant la voiture de transmission les 3 voitures à munitions, dont une de fortune, la voiture médicale et une carriole de renforcement, la roulante, et la voiture de Compagnie de la 9°, qui était parti le 15, à 3 heures du matin, d'Ormoy, arrive peu après nous, vers 10 heures.

    Ce convoi a pris la route d'Orléans, a passé la première nuit dans un bois, a passé Pithiviers, a été mitraillé le 16 juin vers 14 h 30 (soldat Bordage blessé), a de nouveau bivouaqué dans un champ vers 22 heures, puis reparti le 17 juin, vers 4 heures, a passé la Loire au pont de Jargeau vers 8 heures. Près de ce pont: incendies provoqués par le bombardement aérien; cadavres de militaires, de civils, de
    chevaux; un camion contenant des obus de 75 a été volatilisé. De La Ferte-Saint-Aubin le convoi a rejoint, non sans peine, son Bataillon au Mousseau.

    Calme absolu. Une unité de chars qui n'a plus d'engins, cantonne également dans le parc. Le P. C. est installé dans la propriété voisine. Tout le Bataillon bivouaque dans le parc. Le commandant Jan, sous une guitoune de fortune, au pied d'un acacia. Vers minuit, il commence à pleuvoir.

    Le 18 juin . . .

    A 1 h 30, alerte. A 2 h 30, le Bataillon est de nouveau en marche vers le sud. Il pleut legèrement. L'ordre est désormais classique : le Lieutenant orientateur et ses cyclistes; le Chef de Bataillon en side-car et sa liaison en bicyclette, le capitaine Dunand et 2 sections de la 9°, le lieutenant Georges et les restes de la C. A. 3, une section de la 9° Compagnie, et le train hippo.

    Chaumont-sur-Tharonne. Le jour se lève; la pluie cesse. La Ferté-Beauharnais. Nous sommes constamment doublés par des véhicules autos. Après Grandvilliers, au carrefour d'Avignon, vers 6 heures, un bimoteur allemand passe en rase-mottes au-dessus de la colonne; surprise totale; terreur des civils. Tout le Bataillon s'installe, à l'exception de la section Le Demnat qui garde le chemin de La Ferte-Beauharnais, dans un bois, à 300 mètres au sud du carrefour de ce chemin avec la route Avignon-Marcilly. Nous avons une mission défensive. Le P. C. R. I. et le 2° Bataillon du 41° à gauche; le G. R. D. 21 à Marcilly, à notre droite, ont la même mission. Journée calme, repos, temps splendide.

    Le 2° Bataillon du 41° eut une étape plus facile.

    Le soir du 18, il quitta Noisy-le-Grand pour Ormoy. A 4 heures du matin, le 14, il embarquait à Bellencourt en chemin de fer (wagons plate-formes) et arrivait le samedi 15, le matin, à La Ferte-Saint-Aubin.

    Il y resta jusqu'au lendemain dimanche 16 juin à 17 heures.

    Quelques heures auparavant, un avion ennemi lança 4 ou 5 bombes, dont je vis les traces le long de la rue principale (route nationale). Malheurellsement un autocar charge d'enfants fut la proie des flammes; pas un soldat ne fut atteint. 

    A 11 heures, le 2° Bataillon descendit au Mousseau, ou le 41° était concentre, et il prit position dans le bois à l'ouest de la route.

    Il y resta jusqu'au matin du 18 juin, pour aller de là à Grandvilliers, où il fut capturé . . . 

     

     

    « Le repli sur la Marne et la seineSituation des éléments de la D.I. »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :