• La fin du 2° Bataillon du 41° RI

    Le récit émouvant de Trévilly nous conduit au 2° Bataillon, qui ne méritait pas de finir si lamentablement.

    Le 2° Bataillon était, comme je l'ai dit, dans un bois, aux abords de la route nationale de la Ferté-Saint-Aubin à Romorantin, à Grand-villiers.

    A la 5° Compagnie (sous-lieutenant Guilloton) demeurée comme bouchon à La Ferté, on avait donné tous lés F. M. du Bataillon, sauf deux, conservés parles 6° et 7° Compagnies (avec deux chargeurs seulement par. F. M.). Chaque homme n'avait plus que 10 cartouches.

    Un canon de 25 était en position, sur la route encombrée de réfugiés, avec un petit poste.

    Depuis 16 h 30 ou 17 heures, les voitures étaient chargées pour le départ; mais l'ordre pour l'exécution n'était pas venu.

    Vers 17 h 30, les officiers, à un poste de radio avaient entendu le discours du maréchal Pétain annonçant les pourparlers d'armistice. Ce discours, au témoignage de plusieurs officiers, eut un effet déprimant sur le moral des officiers et des hommes.

    Les Allemands auront donc beau jeu à dire: « l'armistice est signé, ne combattez plus », à des hommes découragés, qui s'étaient battus avec une grande vaillance devant Péronne et sur l'Oise, mais qui n'en pouvaient plus de fatigue, et n'avaient presque plus d'armes automatiques; ni de munitions.

    C'est ce qui arriva, bien que, dans la soirée, après la capture du lieutenant-colonel Loichot, et avant la prise de commandement du Régiment par le chef de bataillon Jan, le lieutenant Loysel, officier plus ancien de l'État-Major, eût envoyé par écrit l'ordre de résister.

    Le cycliste Duval, porteur de cet ordre, arrêté par les Allemands et désarmé par eux, mais voyant qu'ensuite ils ne s'occupaient plus de lui, en profita pour aller le porter à son destinataire (1), et revint, sa mission accomplie, au P. C. du Régiment.

    (1): L'ordre aurait été remis au sous-lieutenant Mignard. Le Guiner ne l'aurait pas eu entre les mains, car les Allemands étaient déjà là. (Note du lieutenant Lucas)!

     Mais à 19 h 45, un sous-officier allemand, accompagné de 6 .motocyclistes (montés sur 3 machines) et de 2 automitrailleuses, se présente, porteur d'un drapeau blanc.

    Le canon de 25, sur cette route couverte de réfugiés, ne pouvait tirer, et il n'y avait pas de position de combat.

    Le sous-officier demanda qu'on envoyât un interprète.

    L'Allemand dit que l'armistice était signé; les Français de Neung-sur-Beuvron (4° Compagnie du 257° RI.) avaient déposé les armes, ainsi que ceux de La Ferté-Saint-Aubin (5° Compagnie du 41° RI). Il n'y avait donc plus qu'à se rendre concluait-il.

    La fin du 2° Bataillon du 41°  RI

    Pendant ce temps le gros de la colonne motorisée arrivait, elle filait sur Millançay, où elle fut un moment arrêtée . . . 

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