• Le 2° Bataillon du 41° RI à Epénancourt et l'occupation de Saint-Christ.

    Le 2° Bataillon du 41° RI à Epénancourt

         Pendant que le 1° Bataillon se préparait à attaquer Assevillers, dans la nuit du 25 au 26 mai, le 2° Bataillon relevait tranquillement à Epénancourt, petite localité située entre Saint-Christ et Pargny, à notre droite, nos camarades du 117° RI.

         La nuit précédente, par une petite action bien conduite, la 3° Cie du 1° Bataillon du 117°, avec la section de la C.A.1 de l'Adjudant-chef Cado, avait occupé ce village, couvrant ainsi Pargny.

         La 3° Cie du 41° RI du Lieutenant Guilloton et une section de la C.A.2, embarquées sur les autos-chenilles, furent portées jusqu'à Potte, sous la protection des chars, et de là, par ses propres moyens, alla replacer à Epénancourt, sans incident, le 117° RI. Il n'y aura aucune perte, jusqu'à la relève par le 112° RI de la 29° D.I.

    L'occupation de Saint-Christ

         Le P.C du 2° Bataillon du 41° RI s'était établi le 23 mai , au soir, à Curchy et le 24 mai à Dreslincourt, avec la 7° Cie, une section de mitrailleuses et la section d'engins de la C.A.2, et que le bataillon devait appuyer les opérations de Ponts-les-Bries et Saint-Christ. On a vu également ce qu'il advint à Villers-Carbonnel et Pont-les-Bries. L'opération sur Saint-Christ n'avait pas réussi davantage.

         Le 25 mai, à midi, le groupement Pourcin fit mouvement vers le nord: une section de la 7° Cie du Sous-lieutenant Mignard et une de la C.A.2 du Lieutenant Oertel se rendirent directement à Licourt; le reste (3° section de la 7° Cie, une section de la C.A.2 et la section d'engins) avec la section de commandement du Bataillon, occupa Pertain.

         La 6° Cie était demeurée à Marchelepot, à son retour de Villers-Carbonnel, le soir du 24 mai, à 22h00. Elle y avait rencontré le Commandant Hermann, du 1° Bataillon du 41° RI avec une partie de son bataillon. Le matin du 25 mai, Hermann avait quitté Marchelepot; vers 10h00, 2 compagnies du 22° Etranger vinrent l'y remplacer. La 6° Cie resta dans ce village jusqu'au soir du 25 mai.

         A Pertain, on commençait à s'installer.

         Le Colonel Paillas, Commandant l'I.D, y vint  le 25 donner ses ordres pour l'occupation de Saint-Christ.

         Cette action opération fut confiée à un détachement commandé par le Capitaine-adjoint Dupuis, et comprenant: 3 sections de la 7° Cie (Lieutenant Bonnefils), 1 section de mitrailleuses (Sous-lieutenant Oertel), 2 canons de 25 de la C.A.2 (Sous-lieutenant Cocault). Les mortiers ne viendront que le lendemain soir.

         Le détachement Dupuis, parti à 21h00, le 25 mai, passa la barricade de Marchelepot à 22h00; il avançait sous la protection de 6 chars (deux sections) dont le tir nourri chassa l'ennemi établi à Saint-Christ. Les hommes du 41° s'installèrent défensivement dans le village, aux abords du pont.

         En ce portant en avant, pour reconnaître le terrain, le Sous-lieutenant Oertel fut frappé mortellement.

         La journée du 26 mai fut tranquille, ainsi que le nuit suivante du 26 au 27 mai.

         Pendant ce temps, en arrière, le Lieutenant Ravoux montait dans la journée du 26 à Licourt, avec la section mitrailleuse disponible. Le Sous-lieutenant Geffray, avec la 4° section de la 6° Cie, l'y rejoignit ce même jour à 16h00; le chef de bataillon, Commandant pourcin, y arriva avec le reste de la 6°, à 18h00.

         Licourt est à 2km de Saint-Christ; on le mit tout de suite en état de défense, avec l'aide de deux sections de chars. La journée du 27 mai allait être mauvaise pour le 2° Bataillon, car les Allemands avaient résolu de reprendre Saint-Christ.

         Le bombardement, continu, préparait une première attaque que l'ennemi déclancha vers 12h00; elle échoua, ne nous faisant que quelques blessés. Mais le bombardement dura, assez intense, et atteignit le P.C.

         Vers 15h00, le Capitaine Dupuis fut très grièvement blessé; le Sous-lieutenant Lemée blessé également, Le Lieutenant Bonnefifs, très atteint aux deux jambes, en se portant au secours du Capitaine Dupuis, expira à 19h00. Beaucoup de Sous-officiers et d'hommes se trouvèrent frappés mortellement ou blessés. Le Sergent Wyss et le soldat Chauvin sont tués sur leur mitrailleuse; le sergent-chef Rio, de la 7° Cie, est blessé grièvement.

         Vers 16h00, le bombardement redoubla d'intensité, des obus incendiaires atteignirent près du pont, sur le canal, des maisons qui brûlèrent; certaines étaient occupées par nos postes; la conséquence fut un recul, vers la droite, de notre dispositif.

         Ce bombardement continua jusqu'à 19h00, nous causant de nouvelles perte.

         Alors l'ennemi passa à l'attaque, pour la seconde fois; nos hommes se trouvèrent débordés; les Allemands venaient en effet par l'avant, par la gauche, par la droite. Il est probable que des éléments ennemis avaient franchi le canal, des deux côtés de Saint-Christ.

         Les renseignements ne parvenaient pas; le nombre des défenseurs était fort réduit, et l'attaque paraissait d'importance. Le Capitaine Dupuis, quoique blessé, exerçait encore son commandement du poste de secours ou il avait été transporté. Il donna l'ordre d'évacuer.

         Les blessés et les morts, un petit groupe de combattants valides, le Médecin-lieutenant Zarokowitch, demeuré avec ses blessés, les infirmiers et les brancardiers, au nombre de 8, tombèrent entre les mains de l'ennemi. Une quarantaine d'officiers, de sous-officiers et soldats de la 7° Cie, une quinzaine de la section de mitrailleuses furent tués, blessés ou portés disparus.

         Les rescapés, conduits par le Sous-lieutenant Mignard, se replièrent sur Misery, ou ils passèrent la nuit; et de là, ils gagnèrent Marchelepot le mati du 28 mai, et Licourt le soir.

         L'ennemi ne poursuit pas son avantage; il avait atteint son but: la tête de pont de nouveau lui appartenait.

         Pour peu de temps. Car l'intervention immédiate du Colonel Paillas, commandant l'I.D 19, chargé de la couverture du flanc est, va rétablir promptement la situation par la reprise de Saint-Christ.

         Au moment du repli sur Misery et Marchelepot des restes de la 7° Cie, il s'était rendu en auto à la sortie nord de Marchelepot. une formation de chars de tenait camouflée sans un bois, au sud de ce village. Le Colonel s'adressa à elle, et fit envoyer une section à hauteur de Misery, sur la route de Marchelepot à Saint-Christ, pour limiter le repli. Cette première disposition prise, il rentra aussitôt à son P.C d'Omiécourt, et monta sur le champs une contre-attaque, avec l'appui des chars, pour réoccuper Pont-Saint-Christ.

         Le Commandant Pourcin, avec la 6° Cie (lieutenant Duchêne), la section de mitrailleuses Le Guiner, et 6 chars de Licourt exécuteraient cette opération.

         Sur l'ordre du Colonel Paillas, le départ de l'infanterie et des chars se fait au petit jour, car l'officier commandant les chars trouvait plus avantageux de ne pas travailler dans l'obscurité de la nuit. Le Colonel se porte sur la position de départ, à la sortie sud-est de Misery.

         A 2h00 du matin, le 28 mai, le détachement se mit en route, de Licourt, conduit par Pourcin; celui-ci pour entraîner ses hommes marchait en tête.

         Les alentours du pont parurent d'abord vides d'ennemis. Mais à 3h45, le Commandant Pourcin fut blessé par une balle tirée d'une maison située sur la gauche, dans la rue principale. Les chars firent un bon nettoyage.

         Il fallut évacuer le Commandant; il n'y avait presque plus d'officiers au bataillon. Il n'en restait que 5.

         Aux abords du pont, le centre du village forme une cuvette. Pour éviter l'écrasement par les minen qui tombaient en grand nombre, Duchêne et Le Guiner placèrent leurs hommes autour des rue de saint-Christ, en arrière, sur les pentes, et ils commencèrent à creuser des retranchements.

         La journée du 28 mai fournit encore, par les minen, son contingent de victimes: une dizaine de tués et des blessés plus nombreux. Les brancardiers venaient de licourt et faisaient la navette pour ramener les blessés et les morts. pour accomplir cette rude besogne, ils devaient franchir une crête battues par les tirs Allemands. leur zèle n'en fut pas ralenti. On ne saurait trop louer le courage de nos brancardiers.

         Le capitaine Thouron vint prendre commandement du 2° Bataillon.

         Le G.R.D.21 arriva aussi, dans la matinée du 28. Son chef, le Commandant Cottin, envoya dans l'après-midi, à 16h00, des patrouilles sur la rive gauche de la Somme.

         Le 29 mai dans la soirée, le 112° RI (de la 29° D.I) releva le 2° Bataillon du 41° RI sur ses positions de Saint-Christ, Epénancourt, Licourt. Notre bataillon passa la journée à Omiécourt, et le 30 mai à 22h00, vint à Vermandovillers, ou il laissa la 7° Cie, et la 3° section de la C.A.2. Le 31 mai, à la tombée de la nuit, il releva, par ses autres compagnies, à Herleville, un bataillon du 31° tirailleurs algériens, de la 7° D.I.N.A.

         A la même heure, un mouvement plus général s'exécuta: la 29° D.I. se plaçant à notre droite, la 19° D.I. s'étend un peu sur la gauche. le premier bataillon du 117° RI relève notre 3° bataillon à Estrées-Deniécourt; le 3° Bataillon du 41° RI garde Faye, mais prend Soyécourt dans l'axe de faye, au sud; le 1° Bataillon du 41° RI se substitue au 31° R.T.A à Faucaucourt.

         Le G.R.D.21 s'installe à Lihons, derrière le 41) RI, à 2 km de Vernandovillers; la C.H.R du 41° RI y était déjà.

         A Vermandovillers se tiennent maintenant:

    - Le P.C du 41° RI avec la compagnie de commandement

    - La 7° Cie du 41° RI

    - Une section du génie

    - Le P.C du 3° groupe du 10° R.A.D (Commandant Schérer)

    - Le P.C du groupe Nicole du 210° R.A.D

         Les batteries sont autour de Vermandovillers, ou détachées en antichars dans les points d'appui.

         L'aviation allemande est maîtresse du ciel; le 2 juin, à 12h30, plus de 200 avions passent au dessus de Lihons, en route pour bombarder la banlieue de Paris. 

     

     

     

     

     

     

     

     

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