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Marcel Duval

Marcel Duval

 

Fils aîné d'un cheminot originaire de Paimpont, Marcel Duval naît le 9 juin 1902 au Port de Messac, le quartier des employés du chemin de fer. La famille s’agrandit de deux garçons, nés à Messac en 1906 et 1907, puis de deux petites jumelles nées et immédiatement décédées à Dinan en 1909. Le père meurt à son tour, en 1911, de la tuberculose, mal du siècle : Marcel a neuf ans.

La famille quitte alors la Bretagne pour la banlieue parisienne, à Bois-Colombes, où sa mère, en ménage avec un autre cheminot, donne le jour en août 1914 à une nouvelle petite fille, avant de mourir, à l’hôpital Beaujon, en 1916.

Marcel a quatorze ans ; il est confié avec ses deux petits frères à sa tante paternelle, Joséphine Lancre, femme de cheminot elle aussi, à Fécamp puis Dieppe, et à sa tante maternelle, la tante Bouget, à Vezin. On le destine au métier de couvreur.

En avril 1922 il est appelé sous les drapeaux par le bureau de recrutement militaire de Rouen nord (son tuteur est alors domicilié à Dieppe, 63 quai Henri II), et recensé sous le numéro de matricule 2468.

En mai 1922, il est incorporé au 162e régiment d’infanterie et passe en 1923 au 3e bataillon de chasseurs mitrailleurs. Caporal le 30 octobre 1922, il est promu sergent le 1er juin 1923.

D'après son fils aîné, il aurait effectué une période en Silésie et y aurait été blessé. La fiche matricule précise qu’il a été affecté dans les troupes d’occupation de la Ruhr du 27 mars 1923 au 31 octobre 1928.

En 1925, il épouse à Pacé une Pupille de la nation, Maria Hirel, dont le père a été tué en 1914. À son mariage, il a pour témoin, son frère, Louis. Maria est, pour sa part, assistée de sa cousine germaine, Marceline Corbes, une cousette du faubourg Saint-Malo, Quatre enfants naissent de cette union, trois garçons, et une fille qui meurt en bas-âge.

l'issue de son service militaire, Marcel s'engage dans l'armée en octobre 1928 à Rennes. Il est affecté au 48e régiment d’infanterie légère. Il se rengage pour un an et 6 mois le 4 juillet 1929 au titre du 41erégiment d'infanterie, basé à Rennes, caserne Mac-Mahon. Le 16 avril 1931, il est admis dans le cadre des sous-officiers de carrière et nommé sergent chef à compter du 1er décembre 1933.

 Malheureusement, Marcel tombe malade et doit se présenter devant la commission de réforme de Vannes du 7 juillet 1937 pour tuberculose pulmonaire traitée par le pneumothorax artificiel. L’origine directe de sa maladie est une affection consécutive à des fatigues exceptionnelles du service ce qui lui vaut un congé de longue durée à 100 %. La tuberculose rôde en effet dans la famille Duval : elle a tué son père, lourdement handicapé son frère Armand, peut-être également fait mourir sa mère en 1916. La maladie s’installe : le 9 mai 1939 la commission de réforme de Rennes confirme la décision de celle de Vannes. La pension sera consolidée en 1942 encore.

La cellule familiale sombre alors dans la misère car la pension ne permet pas de faire vivre dignement sa femme, sa belle-mère, veuve de guerre qu'il loge jusqu'à son décès en 1937, et ses trois fils. Marcel vit très mal également cette mise au repos forcée. Le 1er mai 1939 cependant, l'armée le promeut adjudant.

C’est la guerre et l'occupation allemande qui vont redonner un nouvel élan à la carrière de Marcel, la Résistance ne demandant pas à ses volontaires de radio pulmonaire !

Marcel entre donc en Résistance en janvier 1942, avec pour surnom « Byclo ». À son domicile de la rue de Mauconseil parviennent par message radio les annonces de parachutages. Le 1er novembre 1943 il est inscrit à l'armée secrète Libération Nord sous le matricule 40 463. Il est entre autres chargé du recrutement dans les secteurs sud et sud-ouest de la région de Rennes.

Il semble qu'il ait appartenu au - ou évolué dans la mouvance du - 3e bataillon F.F.I. d’Ille et Vilaine, mêlant des groupes de résistance de Monterfil, Beignon, Saint-Méen-le-Grand, Baulon, Goven, Bréal, Bédée, Plélan-le-Grand, Maxent et Montauban-de-Bretagne, groupes ayant pris part à des actes de sabotages divers, ainsi qu’à des embuscades sur des convois allemands, puis aux combats pour la libération de la région à l'été 1944. En août 1944, la compagnie s’était installée aux forges de Paimpont et à Monterfil et avait reçu comme mission le nettoyage de la région en coopération avec l’armée américaine, capturant environ 350 Allemands conduits au camp installé àVezin.

Comme il avait été admis à l'école interdépartementale des cadres à Saint-Brieuc, il est promu lieutenant le 1er février 1945, affecté le 15 mars en garnison à Saint-Brieuc, puis démobilisé le 1er mai 1945 avant de rejoindre la vie civile.

En récompense de ses faits de résistance, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance et de la Reconnaissance anglaise et, en décembre 1952, fait chevalier de la Légion d'honneur.

Son fils aîné s'est engagé lui aussi dans la Résistance et fait partie des troupes intégrées lors de l'amalgame à la Première armée française. Il poursuit donc la guerre en Allemagne et dans les troupes d'occupation, où il a rejoint son oncle Louis.

Peu après le décès de son frère Louis, Marcel découvre qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau et il décède à Dinard le jour de la rentrée scolaire 1975. Ses obsèques sont célébrées à Dinard en l'église Saint-Enogat . . . 

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