C’était il y a 80 ans presque jour pour jour. En ce mois de juin 1944 alors que les alliés venaient de débarquer en Normandie pour libérer la France du joug allemand, l’armée de l’ombre était en action dans les landes de Lanvaux. Son objectif : retarder l’arrivée de renforts allemands qui auraient pu faire échouer le débarquement. Des milliers de résistants cachés dans le maquis de Saint-Marcel mais aussi à Sérent, à Bohal harcelaient l’ennemi. Repérés, ils étaient assaillis par des troupes supérieures en nombre et devaient se replier après un combat acharné. Mais dans ce repli, des résistants, des parachutistes mais aussi des civils étaient traqués et périssaient…
C’est le souvenir du sacrifice de ces hommes et ces femmes que l’on commémorait ce dimanche matin à Sérent. D’abord devant la croix des parachutistes en hommage à deux des leurs, morts au coeur de la forêt de Pinieux en compagnie de deux autres FFI qui n’ont jamais pu être identifiés. Puis quelques minutes plus tard c’est devant le monument de la Nouette en Sérent, élevé à l’endroit même où se trouvait le poste de commandement de la résistance que les anciens combattants, les élus de Sérent, Saint-Marcel, Bohal et Malestroit - les soeurs de la clinique des Augustines ont soigné, caché, sauvé des résistants au péril de leur vie- rendu hommage à toutes ces victimes.
Une cérémonie sobre puisque compte tenu du devoir de réserve qui s’applique en cette période électorale, des invités étaient absents ou n’ont pas pris la parole. Sobre mais empreinte de gravité. Lors de cette cérémonie une plaque à la mémoire d’un ancien commandant d’un bataillon de FFI ayant participé aux combats du maquis, Eugène Caro a été dévoilée. Les enfants des écoles ont accroché des colombes en papier symboles de la paix sur une fresque qu’ils ont réalisé. La chorale Sérent chantez a interprété une émouvante version du chant des partisans.