Résistant de la première heure
Très jeune, il avait 18 ans en 1940 à l'arrivée des allemands, il se mit au service de la Résistance. En 1941, il organise le premier groupe de résistance de la région d'Hennebont. Les sabotages en tous genres, les actions diverses sont au programme de la lutte.
Raymond arrivera en Ille-et-Vilaine en 1942 et y fera la connaissance de celle qui deviendra son épouse. Léa et sa famille étaient elles aussi engagées dans la Résistance, son père ( Francis Charpentier)venait en effet d'être révoqué pour faits de rébellion par la gendarmerie nationale. Plus tard, il sera arrêté, déporté et mourra dans le camp de Bergen-Belsen.
En cette année 1943, Raymond et Léa contactent des étudiants rennais et créent un groupe du Front National, le vrai ! Léa et sa mère seront arrêtées à leur tour.
Raymond qui a réussi à s'échapper, sera néanmoins pris le 21 avril 1944 et condamné à mort en juillet. Mais son esprit de combattant reprendra encore le dessus et il s'échappera du convoi qui l'envoyait dans les camps, en creusant un trou dans le wagon. Ils s'enfuiront à douze, malheureusement huit seront tués par les Nazis.
Il rejoint de nouveau la Résistance à Nord-sur-Erdre, puis en tant que Lieutenant au 1er bataillon F.T.P.F. du Morbihan et au 5e bataillon F.F.I. II participera à la libération de la périphérie lorientaise. Ce sera ensuite le front de Lorient au 41e RI où les hommes combattront sans aucun armement digne de ce nom, souffrant du froid, du manque d'hygiène et même de la faim.
Un journaliste de Ouest-France écrit après sa visite sur le front : "Le cœur sans épouvante et les pieds sans souliers". Les gars ont un moral magnifique et ne demandent qu'à se battre, ils l'ont déjà prouvé! La saison s'avance, les nuits sont fraîches et les hommes demandent des équipements. Les gars sont arrivés à la belle saison et sont à peine habillés : souliers usés, pantalons troués, les vestes crient misère, pas de chandails ni de capotes, pas d'impers ni même de souliers, beaucoup sont encore en sabots ...
C'est l'armée des "Sans-culottes", elle n'a pas peur du "boche", elle l'attend de pied ferme, elle ne demande qu'à l'attaquer quand sonnera l'heure H. En attendant elle tient !
Nous ne pensions pas que la situation vestimentaire des courageux Patriotes qui tiennent enfermé 25 000 Allemands fut aussi lamentable !".
Raymond Le Pen se distingua une fois de plus dans ce traquenard et un de ces compagnons Charles Carnac, a tenu à préciser toute l'estime qu'il avait pour ce compagnon de combat : un excellent copain, un homme de grande valeur.
Raymond, titulaire de la Légion d'Honneur, de la Médaille Militaire, de la Médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre 39-45 avec palme, de la CVR, de la médaille des Évadés, de celle des Engagés Volontaires, de TRN et de bien d'autres décorations militaires, était également Chevalier des Palmes Académiques et Médaille d'Argent de l'Éducation Nationale.
Article paru dans la revue « Ami entends-tu... » Quatrième trimestre 2002 communiqué par Madame Charpentier Le Pen.