Témoignage de monsieur Jean Daniel
Jean Daniel est l’actuel président des F.F.I de la région de Ploërmel.
C’est en 1943,à l’âge de 19 ans seulement qu’il devint résistant…
L’homme est affable et son visage rond et rieur invite à une communication facile. Avec un langage particulièrement savoureux, il confia son parcours de maquisard breton.
Qu’avez-vous ressenti lorsque Hitler est parvenu au pouvoir ?
Avant-guerre, on ne se souciait pas vraiment de ce qui se passait en Allemagne. On était pas au courant et il y avait un tel bourrage de crâne dans la presse qu’en définitive on a fini par se laisser surprendre. On ne vivait que de mensonges. On était jeune, on allait au cinéma. Et les « Actualités» de l’époque qu’on y voyait, ce n’était que de la propagande… Personne ne nous avait parlé des camps de concentration où Hitler avait déjà fait interner des Allemands… Non, vraiment, on ignorait un tas de choses alors…
Les choses ont vraiment changé pour nous avec la formation de la Milice et surtout fin 42, le travail obligatoire en Allemagne pour ceux de la classe 42 . Si certains sont partis en Allemagne de leur bon vouloir, lorsqu’ils purent avoir des permissions, ils ne sont pas repartis en Allemagne. Beaucoup de réfractaires au S.T.O se sont camouflaient et ont choisi d’entrer dans les différents mouvements de Résistance.
Qu’avez-vous personnellement ressenti lorsque les Allemands ont occupé la France?
En juin 1940, j’avais seize ans. Pour moi, ça était une honte. Une honte d’être français… Les premiers Allemands qui vinrent en occupation, c’était des gars qui avaient été sélectionnés… Tout avait été prévu à l’avance. Tout était propagande chez eux. Voir ces Allemands d’une taille dépassant le un mètre quatre-vingt, avec leur habillement et leur fierté… Face à ces troupes de choc, quand on voyait nos pauvres soldats à côté, on se trouvait diminué. L’idée de faire parti d’une telle armée, ça a pu motivé des jeunes français qui ont même été jusqu’à croire à l’hitlérisme. Moi, je me rappelle que ça m’a fait l’effet d’avoir honte de moi-même…
Avez-vous été tenté de passer quand même dans le camp des Allemands ?
Jamais!… J’étais pourtant jeune mais en tous les cas, je voulais pas laisser faire les choses. Il fallait qu’on s’en sorte, on ne pouvait pas rester sous cette botte-là. Quand on voyait ces gens là, si fiers, qui tapaient du pied partout… Ils étaient devenus les maîtres et, au début tout du moins, ils étaient très corrects à notre égard… C’était encore de la propagande pour nous séduire, pour nous faire venir à eux. Ca a vite changé…
Lorsque le maréchal Pétain a signé l’armistice avec Hitler, avez-vous considéré cet acte comme héroïque ou lâche ?
Plutôt lâche. Je vivais alors à la ferme de mes parents à Port d’Argoat à Plöermel. Je me souviens être rentrer déjeuner un jour avec mon frére. Ma belle-mère avait profité de notre absence pour afficher le portrait de Pétain à la maison. Quand je l’ai vu dans la cuisine, j’ai pas pu m’empêcher de dire « Qu’est-ce qu’il fout ici ce vieux con ! ». Ma belle-mère m’a foutu une claque, mais j’ai quand même arraché le portrait…
Qu’est-ce qui en définitive vous a poussé à entrer dans la Résistance ?
C’est un copain qui m’a recruté. Je ne savais pas qu’il était résistant. Un jour, je lui ai confié mon désir de me venger, que cette situation avait trop duré. Il ne m’a rien dit sur le coup mais il est revenu 2 ou 3 jours plus tard… Il m’a dit: « T’es toujours d’accord sur ce que tu m’a dit l’autre jour ? ». Il a ajouté qu’il viendrait me chercher un soir prochain… Peu de temps après, je fus conduit à une réunion de résistants à Ploërmel. On était une vingtaine. Forcément, la plupart, je les connaissais. Ca fait un drôle d’effet d’arriver ainsi dans une salle où tout le monde vous regarde plus ou moins de travers. On était « sondé » pour savoir ce qu’on avait dans le ventre et on nous mettait en garde: « Attention, si tu parles un jour, t’es descendu ! ». On commençait par vous foutre la trouille… Là, alors, c’était bouche cousue…
Quel fut votre premier acte contre les Allemands dans la Résistance ?
Je suis entré à l’O.R.A ( Organisation Résistance Armée ) qui sabotait des voies ferrées, coupait les lignes téléphoniques pour désorganiser les Allemands le plus possible… On pensait vraiment qu’ainsi on pourrait sortir à nouveau en hommes libres dans la rue. On attendait ce jour-là avec impatience.
Etiez-vous présent lors des parachutages ?
Oui, j’ai même organisé des parachutages. Ca se passait toujours bien. Vous avez peut-être entendu dire qu’il fallait allumer des feux. C’est totalement faux. On utilisait des lampes. On ne faisait pas n’importe quoi, il fallait avoir reçu une formation préalable avant de participer à des actions de parachutages. Il fallait ainsi connaître les signaux en morse, les codes. Il y avait toujours un terrain de secours de prévu à quelques kilomètres plus loin.
Comment vous organisiez-vous pour communiquer avec les parachutistes alliés ?
Ce n’était pas notre rôle. Les parachutistes avaient leurs radios. A mon niveau, on ne communiquait pas, il y avait une organisation pour cela.
Lorsque les parachutistes alliés sautaient, quelle chance avaient-ils de s’en sortir sans dommage ?
A Saint-Marcel, les parachutistes qu’ils soient de métropole ou d’outremer étaient tous français. Ils étaient sacrément contents de tomber au beau milieu d’un maquis parce que lorsqu’ils sautaient, ils n’avaient aucune idée précise de l’endroit où ils arriveraient… Quand on les voyait pour la première fois, on leur indiquait le mot de passe qui était : « Dickson France ». Quand on leur expliquait qui on était, ces Français de Londres étaient fous de joie, parceque pour eux et grâce à eux, on était désormais libéré. Il y en a un qui m’a fait rire… Il n’avait pourtant pas eu un choc trop dur au sol celui-là, il m’a dit en arrivant:« Maréchal, nous voilà ! ». Il avait vraiment le moral celui là !.
Les forces alliées vous ont-elles pris au sérieux dès le début ou bien pensaient-elles que les maquisards n’étaient pas fait pour le combat ?
A Saint-Marcel, ils ont commencé à nous prendre au sérieux quand ils surent que nous étions prés de trois mille personnes déterminées, organisées et armées. Cela a dû être suffisant pour qu’ils décident d’envoyer tout un régiment de parachutistes sous l’autorité du commandant Bourgoin. Après la guerre, les maquisards du Morbihan, ont eu une citation collective des Alliés.
Quel type d’armes aviez-vous alors pour combattre ?
On possédait un armement léger: une mitraillette sten, des revolvers, des grenades, des mines parfois si petites qu’on pouvait les cacher dans un livre!. Il y avait un tas de petits tapettes mais qui pouvaient rendre aveugle ou couper un doigt. On n’avait pas de fusils mitrailleur. En fait, on n’avait pas des armes pour attaquer mais pour se défendre, des mines et des grenades incendiaires pour saboter…Ce n’est vraiment que lorsque nous avons été au maquis de Saint-Marcel lors de la bataille que j’ai vu un armement un peu plus lourd…
Comment vous organisiez-vous pour cacher les armes que vous receviez lors des parachutages ?
Elles étaient cachées dans la ferme de Porte-Bergot appartenant à mon père. On vivait à 500 mètres environ du centre de Ploërmel et de la Kommandantur. Il y avait donc des allées et venues d’Allemands chez nous. Ils venaient chercher du lait. Ils ne se méfiaient pas. Au moment de la traite des vaches, la population locale, les Allemands et les résistants se croisaient dans la cour de ferme !.Les armes ?… Elles étaient dans le cellier camouflées sous le pressoir. Ce n’était pas l’endroit idéal car c’était humide. Quand on faisait du cidre, il fallait qu’on les enlève car ça coulait des fois… Une fois, on avait été obligé de déplacer une partie du dépôt d’armes. Les armes étaient dans des sacs qui avaient pris l’odeur des armes et de la graisse. C’était une odeur que les Allemands connaissaient bien et pouvaient facilement reconnaître. Ce soir là, un Allemand s’est présenté à la porte du cellier alors que nous étions occupés à faire du cidre… Il nous a regardé travailler un bon moment, puis il s’est finalement assis…sur les armes. Moi, j’ai coupé le moteur à essence de la machine. Je vais à c’t Allemand là et je lui demande s’il parlait français. Il s’est mis à baragouiner pour finir par me faire comprendre que non. Pour m’assurer s’il disait vrai, je lui dit: « T’es un con ! ». Il m’a dit « Ja, ja »(oui, oui). J’ai sorti un bidon et je lui ai mis entre les mains en lui disant: « Nicht Benzine »( plus d’essence ). Il est allé en chercher et est revenu une demi-heure plus tard avec un bidon d’essence. C’t Allemand là, il ne s’est pas contenté de ça. Tous les soirs après, il est revenu nous voir. Qu’est-ce qu’il voulait ? Je sais pas. Un peu de chaleur parmi nous ?… On lui a donné du cidre et comme il est revenu tous les jours suivants, on a fini par lui donner du travail !. Il a pu traire les vaches. On l’habillait en civil alors.
Les Allemands n’ont jamais eu des soupçons ? Ils n’ont jamais essayé de fouiller la ferme ?
Ils n’ont jamais fouillé, ils n’ont jamais su…Pour que les Allemands ne se doutent de rien, on se mettait bien avec eux, on allait même jusqu’à les flatter pour effacer leurs doutes éventuels. Il fallait avec eux rester le plus naturel possible. Pour qu’ils apprennent quelque chose sur notre compte, il aurait fallu une trahison… On n’a jamais été vendu… Le secret est resté heureusement bien gardé.
Vous étiez le seul membre de votre famille à faire de la Résistance ? Avez-vous perdu des parents, des amis victimes des nazis ?
Mon frère et moi étions résistants. Certains amis aussi. Beaucoup y sont restés. Sur la fin, nous avions des arrestations tous les jours. Le risque a toujours été que l’un de nous finisse par parler… On se sentait traqués; la nuit, on ne dormait que d’un oeil; la journée, on regardait bien autour de nous.
Vous venez de parler d’un Allemand dans votre ferme. Avez-vous réussi à vous faire des amis allemands ?
Oui… Les Allemands venaient de repérer un de nos dépôts d’armes. J’avais la responsabilité du secteur et j’ai organisé le déménagement en toute hâte de ces armes à un kilomètre de là en empruntant des chemins creux à travers champ. On était à discuter pour savoir où mettre ces armes, tout d’un coup on a vu des branches se plier. On tombe nez à nez avec un Allemand. Un camarade a voulu le descendre et lui a mis son revolver sur la tempe. Je l’ai empêché: « Non, ne fais pas ça ! ». C’t Allemand, il était en fraude… Au même moment, j’avais vu passer dans le chemin de l’autre côté du champ une femme mariée… Son mari était peut-être prisonnier… Il était donc « en fraude ». Et nous aussi pour lui… On était donc quitte. Je lui ai demandé de ne rien dire de ce qu’il avait pu voir. Il m’a fait comprendre qu’il ne parlerait pas. Dès le lendemain, je l’ai revu. Puis, tous les jours qui suivirent… Jamais, il n’a rien dit.
J’ai eu aussi l’occasion d’en sauver un autre à la libération de Ploërmel, au matin du 4 août 1944. C’était un des ces Allemands qui venaient chercher du lait chez nous pour un officier allemand. C’était un pauvre bougre qui laissait son fusil attaché sur son vélo. Une fois à la fin de la guerre, pendant qu’il était à la maison, j’ai détaché son arme et je l’ai attendu. Quand il est revenu, je l’ai enfermé dans un grenier. Je lui ai laissé son fusil pour lui montrer que j’avais finalement confiance en lui. Il est resté là trois, quatre jours. Lorsque les Américains sont arrivés, je leur ai remis comme prisonnier. Six mois après à Vannes, je l’ai revu. C’est lui qui m’a reconnu. Il m’a même couru après… Il avait des embêtements avec un gars de la caserne qui lui faisait plein de misères. Je suis intervenu encore pour que ces ennuis cessent… Notre rôle n’était pas de tuer des Allemands. Notre rôle était de saboter, de les empêcher de progresser sur le front de Normandie.
Avez-vous vu la mort de très prés ?
Ah oui… Lors de la bataille de Saint-Marcel… J’ai vu un Allemand blessé. Il avait reçu une rafale de fusil mitrailleur et avait le thorax ouvert. Quand il respirait, on voyait l’écume de l’oxygène de ces poumons. C’était pénible à voir… Il était dur à la souffrance celui-là… Il a demandé à boire. Il y avait une infirmière qui lui a proposé de le faire boire. Il a refusé, il voulait prendre le verre à la main. Elle lui a tendu et il lui a fichu à la figure… Un parachutiste qui assistait à la scène lui a dit: « Attendez, je vais lui donner moi… ». Il s’est penché à son tour et a reçu la timbale à la figure!… Il a foutu à l’Allemand une calotte qui fit tomber sa casquette. L’Allemand lui a demandé de la lui remettre sur la tête. C’est ce que fit le parachutiste qui entendit le soldat dire « Heil Hitler ! ». Le parachutiste sortit alors son colt et lui colla une balle dans la tête… Croyez-moi, une balle de 12,7, là où elle rentre c’est pas gros, mais où elle sort ça fait un morceau !… Voir cette cervelle voler, c’est terrible !
Vous-même, avez-vous eu peur de mourir ? Y-pensiez-vous ? :
Oui, bien sûr… On a peur de la mort… C’est sûr quand on a vingt ans, on ne demande pas à mourir, on a toute la vie devant soi. Au début, cette peur est forte, mais peu à peu elle diminue. Il faut y aller et accepter l’idée d’être tué… Mieux valait se suicider que se rendre…
Comment avez-vous vécu la mort de vos camarades ? :
Ah ça, ça était très très dur… Quand j’entends que certains donnent au mot camarade un sens politique, je ne suis pas d’accord. Non, vraiment, un camarade… c’est bien autre chose… J’aime mieux pas en parler, je vais pleurer…
Saviez-vous si vous étiez sur la liste des personnes dangereuses établie par les Allemands ? :
On savait que l’on était poursuivi. J’ai été personnellement traqué, ma tête mise à prix plusieurs fois. Il y avait la Milice toujours très dangereuse, les gens qui parlaient, qui étaient trop bavards, les voisins qui pouvaient vous dénoncer par malice ou pour l’argent, les lettres anonymes. On craignait tout. Il fallait sans arrêt se cacher, se déplacer. On reste marqué pour longtemps par cette vie là et l’on en rêve encore…
Ne craigniez-vous pas qu’il y ait des traîtres à l’intérieur de votre groupe de résistants ?
C’était une crainte réelle… Certains pouvaient parler, non pas par méchanceté, mais forcés sous la torture… J’ai eu un camarade qui a été arrêté, il a été interné à Peintré et il a été fusillé. Il n’a jamais parlé et pourtant il a été torturé… Mais son silence, on la sut que plus tard… En attendant, nous étions inquiets. On pouvait très bien être dénoncés par quelqu’un, bêtement disons… Des fois lorsqu’on ne faisait pas trop confiance dans un gars, on n’hésitait pas à mentir. Je me souviens être entré dans un café. La patronne m’a dit : « Attention, on te surveille… ». J’y ai retrouvé un copain et je lui ai dit qu’il fallait faire « un coup » le dimanche suivant. On s’est procuré des insignes de l’Etat français, ceux de Pétain avec la francisque… et on est retourné au café. La patronne qui collaborait avec les Allemands a été rassurée en voyant ces insignes !.
Avez-vous participé à un assaut ? avez-vous tué des Allemands ? :
A Saint-Marcel, j’étais au milieu de la bagarre. Pour nous battre, les parachutistes nous ont très bien encadré. Nous avions une méthode, un système de repli. Ainsi, lorsque les Allemands attaquaient, on tenait puis on se repliait toujours en ordre. Ils avançaient mais, nous, nous étions toujours postés en embuscade. Eux, ils étaient à découvert. Je ne sais pas si j’ai tué… mais j’ai beaucoup tiré ce jour là…
Avez-vous combattu avec des nationalistes bretons ? :
Non. C’était des gens qu’il ne fallait surtout pas fréquenter. On les connaissait car ils ne cachaient pas leurs convictions politiques. Ils étaient dangereux… Heureusement, ils n’ont fait leurs preuves qu’à la fin de la guerre en 43 – 44… Heureusement qu’ils ne sont pas venus plus tôt… Il n’y a jamais eu une bonne entente avec eux…
Qu’avez-vous ressenti lorsque les Allemands ont été vaincu par les Soviétiques à Stalingrad ?
Ce fut un espoir. Pour la première fois, ils avaient reculé. On nous faisait toujours croire qu’ils avançaient… La propagande encore… Au cinéma, dans les journaux, partout, on nous bourrait le crâne. C’était incroyable tout ces mensonges…
Avez-vous longtemps pensé que les Allemands étaient invincibles ? :
Au début de l’occupation, en 1940-1941… On a ensuite compris qu’ils avaient des difficultés lorsqu’ils ont utilisé des voitures à gazogène et non plus à essence. On a commencé à se dire qu’ils étaient au bout du rouleau…
Quels étaient vos sentiments envers les juifs, après tout ce que les nazis leur avaient fait subir ? :
Je peux vous assurer que l’on était pas au courant de la déportation des juifs. Rien à la radio, rien dans les journaux… C’était là aussi mensonges et censures. Par contre, on voyait bien des gens se promener avec l’étoile… Ainsi, on apprenait qu’ils étaient juifs… Un jour avec mon frère, j’en ai rencontré un dans la rue… Je me suis dit : « tant pis, j’vas lui parler ». Je lui dis bonjour et lui demande pourquoi il avait une étoile. « On est obligé car si on nous demande nos papiers et qu’on n’a pas cette étoile, on est immédiatement arrêté… ». Je lui ai fait remarquer qu’il pouvait toujours balancer cet insigne et se faire des faux papiers… Il m’a répondu : « Oh la là, faut surtout pas faire ça !… ».
Comment êtes-vous devenu président des F.F.I. de Ploërmel ?
Après la guerre, une amicale a été fondée. Mais en 1970, il n’y avait plus aucune organisation. Le Général De Gaulle venait de mourir. J’ai souhaité qu’à Ploërmel il y ait une veillée en son honneur. J’ai téléphoné et fais le tour des gars lors d’un match de football… On était encore nombreux à ce moment là… J’ai organisé une réunion à 18 heures au monument des Martyrs et quatre-vingt bonhommes se sont ainsi retrouvés. Le lendemain, les gendarmes, des représentants de la préfecture sont venus me voir pour me féliciter… J’ai donc décidé de reformer l’amicale. Un ancien gendarme a été élu président… Il est mort à 90 ans il y a deux ans. J’ai pris alors la relève…
Considérez-vous le Général De Gaulle comme un héros ? :
Oui. De Gaulle, selon moi, ce fut l’espoir. Il a été alors tout pour moi…