Le P. C. de la 19° Division avait heureusement quitté Chaulnes le matin du 3 juin, pour s'établir à Rouvroy.
Dès les premières heures du 5 juin, les alentours étaient infestés d'engins blindés ennemis; ils venaient même à l'entrée du village. Le général Lenclud sentait que l'attaque glissait sur sa droite. La nécessité s'imposait à lui pour pouvoir exercer plus facilement son commandement de porter son P. C. plus légèrement à gauche et à même hauteur.
Ce changement se fit d'accord avec le général Sciard, commandant du 1° Corps, à la demande du général Lenclud.
Il envoya le lieutenant Grasset à Guerbigny, préparer l'installation du P. C. Puis les diverses fractions de l'État-Major se glissèrent entre les chars allemands, et commencèrent d'arriver vers 10 h 30 à Guerbigny, où se trouvaient déjà les Compagnies télégraphique et Radio, la Compagnie hippomobile de la D.I. et la C. H. R. du 117° R.I. Le général Lenclud quitta le dernier le village de Rouvroy.
Vers midi, l'État-Major tout entier était établi à Guerbigny, auprès des écoles, au carrefour proche de l'église. Une demi heure après le départ du Général, l'aviation allemande écrasait de ses bombes la ferme qui venait d'être abandonnée.
Le rapport du 1° Corps d'armée confirme ces données. Il note, en effet, pour la journée du 6 juin :
L'ennemi lance, dans l'étroit couloir des sous-secteurs Centre et Est, anéantis, de la 19° Division, une masse d'engins blindés que des observateurs évaluent à 700 ou 800.
Cette masse, pendant la journée, se répand en éventail sur les arrières de la 19° D.I. (Le P. C. doit être évacué vers 17 heures) et gagne les arrières de la 29° D.I. (Le P. C. est évacué à 16 heures) et même les arrières de la 7° D. I. N. A . . .