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Le drame de Kerihuel ( Rapport du sergent Judet )

Le drame de Kerihuel ( Rapport du sergent Judet )

Un document d'archive retrouvé: Le rapport que le sergent Judet à adressé à ses chefs le 13 juillet 1944 après la tuerie de Kerihuel en Plumelec en représailles des combats de Saint-Marcel.

Le Sergent Judet, qui venait d'échapper à la mort, devait trouver une fin glorieuse au cours de l'opération Hollande.

Le 12 juillet, vers 6 heures du matin, nous fûmes réveillés brutalement, le Capitaine Marienne, le lieutenant Martin, le sergent Marty, le caporal Beaujan, les soldats Bletterie, Flamant et moi même, par une quinzaine de miliciens et agents de la Gestapo en civil et quelques allemand en uniforme. Deux miliciens étaient entrés sous notre tente, braquant chacun, sur nous, une mitraillette et nous injuriant à qui mieux mieux. Nous fûmes conduits à la ferme qui nous ravitaillait. En arrivant dans la cour, je vis étendus par terre, les mains sous la tête, mais encore vivants, une vingtaine de civils hommes et une dizaine de femmes debout. Nous fûmes fouillés. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin fûrent séparés de nous et sur un ordre, se couchaient à côté des civils, dans la même position que ces derniers.

Jusque là je croyais encore être simplement fait prisonnier et échafaudais déjà un plan d'évasion, lorsque j'entendis une rafale et vis mon camarade Flamant à ma droite se crisper. Alors, jouant le tout pour le tout, j'ai tenté ma chance et sauté par dessus le corps de Flamant et je me suis enfui à travers buissons situés tout près. Poursuivi par deux de nos exécuteurs dont je ne puis préciser la nationalité qui m'arrosèrent copieusement de rafales de mitraillettes sans parvenir à me toucher.

La poursuite dura une dizaine de minute. Je marchais à travers la campagne sans but, encore sous le choc, lorsque j'ai rencontré le Caporal Chef Pacifici. Nous fîmes alors route ensemble en direction de Callac. Sachant que des documents très importants pour notre sécurité à tous étaient tombés aux mains de l'ennemi, nous avons tout de suite pensé à assurer une liaison avec l'Etat-Major pour le prévenir des événements et prendre les mesures nécessaires.

J'insiste sur le fait qu'un officier allemand, ainsi que deux autres militaires allemands également en tenue prirent une part active à notre capture et l'assassinat de mes camarades.

Le Sergent Judet

Signé: Judet

Additif au rapport du Sergent.

Un témoin oculaire dont je ne puis révéler des maintenant l'identité, interrogé par moi, à déclaré ce qui suit :

Le matin du 12 juillet 1944, vers 4 h 00 ( heure solaire ), des miliciens en civil et des allemands en uniforme entrent dans la ferme. Les femmes furent rassemblées dehors. Les fermiers et les F.F.I reçurent l'ordre de se coucher dans la cour, les mains sous la tête. Un peu plus tard, j'ai vu arriver un groupe de parachutiste, l'un deux à peu près nu, encadrés d'allemands et de miliciens. Les parachutistes furent mis au mur. Le Capitaine Marienne et le Lieutenant Martin reçurent l'ordre de se coucher à côté des patriotes. Tous furent fusillés. J'entendis alors de nombreux coups de feu. Ne pouvant contenir mon émotion, je fermai les yeux. Lorsque je les rouvris, les parachutistes gisaient inanimés. Le capitaine Mariennes, le Lieutenant Martin, ainsi qu'une quinzaine de patriotes avaient été assassinés. J'appris plus tard, qu'un parachutiste et quelques patriotes s'étaient évadés. Les allemands pillèrent ensuite le hameau, puis incendièrent les bâtiments. Les corps de quelques parachutistes et patriotes brûlèrent avec la ferme. Un autre parachutiste fut pris ensuite et fut roué de coups pour le faire parler, puis fut ensuite emmené.

Le 13 juillet 1944, Sergent Judet

Nous, Sergent Detroy Jacques, Caporal-chef Pacifici, déclaront l'authenticité de la présente déclaration, ayant été présent à l'interrogatoire du témoin . . .

Source: Ami entend-tu n°30 de 1975. 

 

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