• Une Journée du 5 juin . . .

    De minuit à 2 heures du matin, le 5 juin, l'aviation ennemie montre déjà une grande activité.

    Vers 3 h 30, un bombardement violent et lointain se fait entendre; il tombe sur Belloy. Déjà quelques obus
    arrivent sur Berny.

    Les fusées vertes montent sur toute la ligne, à l'horizon; elles paraissent venir des lignes allemandes. Nos artilleurs hésitent à répondre; avec raison, car, si chez nous elles appellent le tir d'arrêt, chez l'ennemi elles sont un signal de rassemblement pour les chars.

    La fusillade crépite du côté de Belloy; bientôt de nouvelles fusées sont lancées; cette fois, ce sont les nôtres. Notre artillerie entre en action et tire tant qu'elle peut.

    Le barrage roulant se rapproche de Berny. La poussière est aveuglante; les obus tombent de tous les côtés; les projectiles de gros calibre sont nombreux. Le sol tremble sous les coups; les carreaux se brisent sous la violence des vibrations; des maisons encore intactes sont détruites.

    Jusqu'à 8 heures, le bombardement dure avec la même violence. Un déluge de fer s'abat sur Berny. Pour se défendre contre les éclats, on entasse devant les ouvertures, des lits, des matelas, des tables.

    Les hommes sont aux créneaux, dans les maisons, ou sur leurs emplacements.

    Le jour se lève bientôt. Sur tout le front, les armes automatiques font entendre leur crépitement ininterrompu.

    L'ennemi ne bombarde pas seulement par son artillerie, mais aussi avec son aviation. Un vieux biplan d'observation, qui semble invulnérable aux balles de nos mitrailleuses, ne cesse d'évoluer au-dessus de Berny pour diriger le tir des artilleurs allemands.

    A partir de 6 heures, les canons des chars interviennent, car il y en a partout. Berny est entouré. Dès le petit jour, tous les chemins, qu'ils aillent vers l'avant ou vers l'arrière, sont occupés par les auto-mitrailleuses allemandes; auss les deux chenillettes de ravitaillement, envoyées de Pressoir,
    essaieront-elles par deux fois, mais en vain, d'atteindre Berny, pour y apporter les munitions demandées par le commandant Brébant, au moyen de la radio. Bientôt, il n'y aura plus de transmission avec personne, et les communications avec Belloy sont impossibles.

    Vers 8 h 00 ou 9 h 00, le motocycliste du bataillon envoyé au P. C. du Colonel, se heurte sur la route d'Ablaincourt aux automitrailleuses ennemies. Par chance, il peut revenir.

    Vers 8 heures, des hommes arrivent de Belloy; ils annoncent que des engins blindés attaquent le point d'appui.

    A 8 h 30, le tir des deux artilleries, française et allemande, ralentit. De l'emplacement de ses mitrailleuses, le lieutenant Bodin voit à la jumelle, des éléments du 3° Bataillon rassemblés sur la route d'Amiens. Ils sont prisonniers.

    A 9 heures, on voit défiler à grande allure dans les couloirs d'infiltration Assevillers-Berny, Barleux-Belloy, et sur la route nationale entre Belloy et Berny, des colonnes blindées. Une partie de la colonne, dit le caporal Lermier, se dirige sur Estrées; une autre partie revient avec des prisonniers.

    Un canon de 25 essaie vainement d'atteindre ces chars; ils sont trop loin pour lui: mais plusieurs blindés sont détruits par le 75 antichars, en position à l'ouest du village.

    Des mitrailleurs ennemis descendent des chars, et s'infiltrent dans lés champs de blé; quelques fantassins apparaissent de l'autre côté du petit chemin qui relie Belloy à Berny; le groupe Lermier tire dessus au F. M. et au fusil; ces fantassins disparaissent,· mais les mitrailleurs allemands, qui ont repéré le groupe, le prennent pour cible.

    A la droite de Berny, nos mitrailleuses et nos F. M. donnent à plein débit et sans interruption. 

    Un grand nombre d'avions allemands survolent Berny, mitraillant, bombardant tout à leur aise.

    Le commandant Brébant est installé dans une tranchée avec son adjoint, le capitaine de Nadaillac qui sera blessé en fin de journée, Bernardin et quelques hommes; tous sont armés de fusils. La cour du P. C. n'est plus que trous d'obus.

    II n'y a plus de communication ni avec la Division ni non-plus avec le P. C. du Régiment. On ne saurait, du
    reste, obtenir un tir du groupe d'artillerie, puisque les batteries ont été réduites par les chars entre 9 et 10 heures.

    A 9 h 30, plusieurs blessés de Belloy, soutenus par des camarades, peuvent échapper à l'étreinte allemande. On soigne les blessés, on réarme les autres qui se joignent aux groupes de combat de la 5° et de la 7° Compagnies.

    Jusqu'à 9 heures, il n'y avait à Berny à déplorer qu'un mort et deux blessés. Maintenant ils vont se multiplier.

    La ferme Namont, P. C. du Bataillon, recevait des obus de tout calibre; plusieurs tombèrent sur une aile de la maison; le sergent Pierre, le caporal Bereschet, le soldat Chevrier, sont tués et d'autres encore.

    Le Iieutenant Bodin est projeté au fond d'une cave par un obus qui éclatera côté de lui, au moment où avec un fusil il tirait sur l'avion d'observation allemand, descendu très bas.

    Aucune blessure apparente; son porte-cartes est couvert d'éclats; la commotion l'a rendu sourd et il souffre violemment de la tête. Il reprend néanmoins son commandement et va réorganiser le secteur de sa Compagnie devenu trop vaste pour le petit nombre d'hommes dont il dispose; une seconde blessure vers 2 heures de l'après-midi, un éclat d'obus dans la poitrine, le met définitivement hors de combat.

    Sur le front de la 7° Compagnie, les combattants diminuaient.

    Sur le front de la 5°, il y avait sous le bombardement persistant des situations dramatiques, La maison occupée par le groupe de combat Cocadan s'écroule sous les obus. Le caporal Gautreau, les soldats Douveneau et Journet sont ensevelis sous les décombres avec leur fusil mitrailleur:

    Les deux soldats furent vite dégagés, mais Gautrau était à ce point couvert de pierres et de poutres qu'on pouvait désespérer de l'en sortir; sous les obus, au prix d'un travail acharné, ses camarades Touffiet et Le Coëdic finirent par le tirer de cette tombe. Il était temps, car il allait, faute d'air, étouffer. Immédiatement Gautreau retourne au créneau.

    Des chars apparaissent devant la 5°, se déplaçant autour du petit bois, sur la route d'Amiens. L'un d'eux s'arrête. Le renseignement est transmis au canon de 75, dans le jardin près de la ferme. Le Lieutenant du 10°.R. A. D. tire 3 obus; au premier obus, une gerbe de flammes s'élève du char. A la grande joie de nos hommes, mais le 75 est repéré, et maintenant les obus s'abattent plus drus autour de la pièce et du groupe Cocadan.

    On voit maintenant les chars avancer en colonne dense, entre Berny et Estrées.

    La 6° Compagnie est prise à partie. Cette Compagnie a une section isolée loin dans la plaine, et le reste est un peu trop dans la nature. Les mitrailleuses ,allemandes tirent à bout portant sur les fantassins mal défendus par un armement inférieur en puissance. Le sergent chef Juhen, le soldat Joseph Gautreau (frère du caporal dont je viens de parler) sont tués par une même rafale. Beaucoup d'autres sont tués ou blessés. Le reste est fait prisonnier.

    Par la gauche de Berny, les chars avancent et dépassent le point d'appui. Tout à l'heure, ils vont ,se présenter au contact de la 7°, au nord-est. Nos 75 font tout ce qu'ils peuvent. Ils semblent avoir endommagé plusieurs autres chars mais faute de plates-formes pour le tir antichars, Ils pivotent trop lentement pour que leur tir soit vraiment efficace sur des engins qui se déplacent rapidement. Toujours
    le manque de matériel adéquat se fait sentir. Les obus perforants font bientôt défaut.

    Le capitaine Ortolo, commandant la 6° Batterie du 10° R. A. D. est tué. Les canonniers Joseph Le Corre et
    Marcel Marchand sont frappés mortellement à leur pièce.

    Vers midi de la fumée monte de Belloy.

    Nos camarades du P. C. du 3° Bataillon semblent être prisonniers, écrit le caporal Gautreau.

    A travers champs, par bonds, un soldat. accourt vers Berny. A la jumelle, on reconnaît un Français. Il porte a la main un F. M. ou un fusil. Enfin, malgré les Allemands qui tirent dessus, il réussit à atteindre le village et rend compte, parait-il, que Belloy tient toujours.

    Dans ces conjonctures, il était inévitable que se sachant enveloppés, ne voyant venir à leur aide aucun char, aucun avion français, quelques hommes ne sentissent se développer en eux de l'inquiétude ou du découragement.

    Vers midi, le lieutenant Bodin, de la 7° , pour une défense facile de son secteur nord, modifie les emplacements de combat de ses hommes. Pour exécuter ce mouvement, il fallait traverser la rue battue par le feu d'une mitrailleuse ennemie; personne ne fut touché par elle. Mais un char s'approche du village et ouvre le feu. Deux soldats d'une section voisine, qui s'étaient joints au groupe du caporal Lermier,
    sont grièvement blessés; un troisième est bien touché; le caporal Lermier est lui aussi gravement atteint; le reste de son groupe est capturé. L'équipage du char allemand prend les 4 blessés, les place sur l'engin, et les transporte ainsi 500 mètres plus loin, et les abandonne dans un champ de blé, au sud de Berny. L'un des blessés meurt bientôt; dans la nuit, un deuxième expire pareillement. C'est seulement le 6 juin, vers 7 heures, que Lermier et l'autre survivant furent relevés par les Allemands. On ne saurait expliquer
    le procédé de l'équipage ennemi autrement que par le désir de se protéger contre le tir de nos canons antichars, puisque nos camarades furent abandonnés sans aucun soin sur la plaine. A Berny, on les eût soignés tout de suite.

    Jusqu'à midi, les engins blindés avaient seuls attaqué Berny. A partir de cette heure, l'infanterie entre en scène. Le docteur Villey, qui a vécu dans le point d'appui tous ces tragiques moments, déclare qu'avant midi les fantassins allemands n'étaient pas arrivés en contact. Cette indication est confirmée par le récit, que je rapporterai, à la fin de cette troisième partie, d'un officier d'une Panzerdivision.

    Le caporal Gautreau dit également : A la même heure il semble que l'infanterie allemande monte maintenant à l'attaque. Nous ne voyons pas beaucoup d'ennemis devant nous. Ils doivent profiter des replis de terrain et des champs de luzerne pour s'infiltrer.

    Le Lieutenant du 10° R. A. D. prend son revolver. Il donne l'ordre à ses hommes de retourner à la pièce. Il part le premier; tous le suivent. Le 75 recommence à cracher, mais cette fois des explosifs. Il tire à vue sur l'infanterie allemande qui grouille dans le lointain, du côté de Belloy.

    Pendant ce temps, le sergent-chef Cocadan, monté à son observatoire, fait du tir au lapin sur quelques motocyclistes allemands qui passent sur la route d'Amiens à Saint-Quentin.

    Au F. M. défense de tirer, si ce n'est sur un objectif assez important, pour ne pas dévoiler inutilement l'arme automatique. D'ailleurs, nous ne voyons rien, et nous encaissons tout. Rien de plus démoralisant pour un soldat que de passer une journée entière à « recevoir », sur la défensive, sans pouvoir faire un seul geste de défense.

    Le lieutenant Guillotin envoie au P. C. de la 5° Compagnie le jeune Pierson chercher des ordres. Malgré les obus qui pleuvent presque constamment, il accomplit très bien sa mission: il y a toujours ordre de tenir; des renforts de chars et d'avions doivent arriver et nous dégager !

    On remarquera l'attente générale chez les hommes de la 19° Division d'une contre-attaque. Si elle eût pu se produire, c'eût été probablement, devant Péronne, un grave et sanglant échec pour les Allemands. Le chapitre que je citerai d'un ouvrage allemand permet de le penser.

    Gautreau continue :
    Le Commandant du 2° Bataillon du 117° fait aussi savoir que 40 chars ennemis, environ, ont été détruits.
    Cela nous rend un peu de confiance et de courage.
    Cependant notre 75 nous attire toujours des orages; de gros obus éclatent à proximité. Nous attendons de
    seconde en seconde l'engin qui nous ensevelira.
    Puis l'accalmie se fait. Le Lieutenant du 10° R. A. D. laisse ses hommes à l'abri; il repart seul, continuant à
    liquider ses munitions, jusqu'au dernier obus.

    Telle est la situation, vue de la 5° Compagnie.

    Le docteur Villey note qu'à son poste de secours, dans une ferme, à la sortie sud de Berny, depuis le matin les blessés affluent en très grand nombre; quelques-uns sont venus de Belloy.

    A partir de midi, l'infanterie allemande est autour de Berny; devant, derrière, partout. Les fermes sont la proie des flammes; l'église est dans le plus triste état; il faut combattre dans les incendies.

    Les blessés ne peuvent être évacués, car rien n'arrive ni ne peut partir.

    De midi à 15 heures, on se bat dans le village; mitraillettes et fusils mitrailleurs échangent leurs rafales. Deux fois les hommes du 117° repoussent les fantassins ennemis qui les ont tournés, protégés par les chars. Officiers et soldats refusent de se rendre. Le lieutenant Eynaud, de la C. A. 2, recevra des compliments des officiers allemands pour sa défense opiniâtre.

    Avec ses canons de 25, le lieutenant Cormier ne cesse de tirer sur les chars, jusqu'au dernier obus.
    A 15 h 15, le docteur Villey éprouve des craintes pour ses blessés, car son poste de secours est établi dans la cave d'une grande ferme, et celle-ci est en feu.

    Une fois de plus, il sort, pour se rendre compte; il n'entend plus d'obus français, plus rien.

    Maintenant tout Berny est en flammes; la fumée est si épaisse, si dense, que la visibilité est très mauvaise; on ne voit même plus le clocher.

    La 5° Compagnie se bat encore, dit le docteur; mais il y a déjà de nombreux prisonniers au 2° Bataillon.

    A 15 h 45, le docteur Villey aperçoit, dans la cour de la ferme, une dizaine de soldats allemands; ils sont entrés par le sud de Berny, et ils fouillent le village. Ils se saisissent du médecin. Celui-ci, qui parle allemand, obtient l'évacuation des blessés qui sont encore dans le poste de secours (une trentaine) et pour lesquels il redoute l'incendie.

    Un soldat ennemi lui demande s'il y a encore des combattants dans Berny. Villey refuse de répondre. Cet incident incite à penser qu'il n'y avait plus guère, à ce moment, de résistance dans le point d'appui.

    Avec ses infirmiers et brancardiers, Villey sort ses blessés de la cave, et les conduit dans un chemin creux, vers Belloy, où se tiennent des voitures sanitaires allemandes.

    Revenons à la 5° Compagnie, à la section du lieutenant Guillotin, au nord-ouest de l'église; il suffit de transcrire les notes de l'abbé Gautreau.
    Un peu après midi, je suis au F. M. J'aperçois devant moi sur la route, et venant de la direction de Villers-Carbonnel, une longue colonne de chars; ce sont des renforts allemands.
    Ces chars eux-mêmes nous prennent à partie.
    Je ne sais s'ils ont repéré notre créneau; toujours est-il qu'ils tirent avec de petits canons antichars; les obus font de légers trous et des lézardes dans les murs de notre maison.
    Un de ces projectiles vient frapper juste au-dessus de notre tête. Mon camarade et moi sommes tous couverts d'une fine poussière.
    Le lieutenant Guillotin, à proximité, juge qu'il est inutile de nous exposer plus longtemps, et nous donne
    l'ordre de retourner à la cave.
    Bientôt le calme se rétablit, les tirs ont cessé.
    Le lieutenant Eynaud, qui s'est établi dans un petit bois avec ses mitrailleurs, est finalement obligé de se rendre.

    Le sergent Cocadan part seul aux nouvelles au P. C. de la Compagnie. Une heure passe sans qu'il revienne. On le croit mort.
    Enfin, quelqu'un l'aperçoit dans la rue, sans armes. Sans tourner la tête de notre côté, il nous crie : Cachez vous !!! les Allemands sont là ! Il est prisonnier.
    Bientôt, à travers les carreaux brisés, nous voyons quelques motocyclistes ennemis sillonnant les rues.
    Que va-t-on faire?
    Le lieutenant d'artillerie est décidé à se défendre jusqu'au bout : Allez les gars! chacun à sa fenêtre! Il tire
    son revolver et nous le suivons. Je cherche un emplacement de tir, ainsi que plusieurs camarades.

    Une heure s'écoule; les Allemands passent, mais n'entrent pas.
    Puis une heure encore... Nous imaginons d'attendre la nuit, pour essayer ensuite de nous esquiver.
    Mais voici qu'au travers des fissures du plafond, nous apercevons des lueurs d'incendie. Nous ne pouvons nous résigner à brûler vivants. Il faut sortir.

    Auparavant, nous entassons dans la cave tout ce que nous avons d'armes et de munitions. Des motocyclistes en sidecars sont là, tout interloqués de trouver encore des Français dans le village.

    Partout, nous voyons, à travers champs, les motorisés et. l'infanterie allemande, qui descendent en masse.

    Nous sommes prisonniers. Pour certains camarades, c'est la fin d'un cauchemar.

    Pour moi, je n'ai jamais imaginé pouvoir être prisonnier, les larmes me montent aux yeux. Plusieurs également se cachent des Allemands pour s'essuyer les yeux.

    Sans le savoir, je passe à quelques mètres du cadavre de mon frère.

    Dans Berny en feu, la lutte a pris fin. Les Compagnies ont succombé l'une après l'autre. La grande ferme, en face de l'église, au sud, beaucoup d'autres maisons ont été la proie des flammes ou se sont écroulées; l'église est détruite. On entend s'élever le chant des soldats allemands.

    Dans se cadre dévasté, vers 16 h 30, défilent, devant le docteur Villey, des prisonniers du 22° Étranger.

    Jusqu'à 19 heures environ, dans le chemin qui va de Berny à Belloy, Villey continua de donner ses soins aux blessés français et allemands. L'ennemi lui apporte les combattants frappés dans le combat que le commandant Brébant, entouré de sa section de Commandement, soutient encore. Car la permission ne fut pas accordée au docteur d'aller lui-même les chercher.

    A 19 heures, l'ennemi lui déclara qu'ils avançaient, et le fit conduire en auto à Albert, où il arriva à 19 h 30. Il Y avait là déjà un rassemblement important de prisonniers de la 19° D. I.; déjà les hommes de Belloy étaient parmi eux . . .

    « La Défense de BernyLe dernier combat de Brébant »

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