• Le Massacre de Beaufort en Santerre ( le groupe Primel )

    Le sous-lieutenant Primel avait pu sortir de Rosières, en rassemblant une quarantaine d'hommes autour de lui; le plus grand nombre appartenait à sa section : la 4°. Deux kilo­mètres de marche les conduisirent auprès de Caix; à une centaine de mètres, au carrefour de plusieurs routes, des auto-mitrailleuses ennemies apparurent; elles se dirigeaient vers le groupe. Tous s'affolèrent et coururent à travers champs, à droite ou à gauche. L'ennemi tirait sans cesse, et il fallut progresser par bonds. A 700 ou 800 mètres au sud on apercevait un petit bois. Primel et ses hommes s'y réfugièrent et purent se croire sauvés. Ils ne s'y arrêtèrent qu'un instant, car il fallait enfin sortir de cette zone battue par les Allemands. Il était environ 8 heures du matin.

    Le sous-lieutenant Primel et le sergent-chef Tardif consultèrent leur carte, avant de quitter le bois. Puis le groupe, s'orientant toujours vers le sud, se dirigea vers Beaufort, en traversant la plaine. Le calme régnait.

    Nos hommes avaient leurs armes individuelles et un fusil-mitrailleur porté par le soldat Pelé. Pour soulager la fatigue de son camarade, le caporal Delatouche s'en chargea. On marche encore, en formation de groupes de combat, jusqu'aux abords de Warvillers. Par prudence, on évita ce village, en obliquant à droite, à travers les blés. Mais voici que, de nouveau, une mitrailleuse se présente; il fallut essuyer son tir; les hommes se couchèrent, et croyant avoir affaire à des Français, ils crièrent qu'ils l'étaient eux aussi. Le tir se fit plus violent; c'était donc l'ennemi. Nos hommes ne se rendirent pas encore; ils essayèrent de repérer l'arme, sans succès.

    Le sous-lieutenant Primel estima qu'il n'y avait plus qu'à se rendre. Ce n'était pas facile, car se montrer exposait à se faire tuer. Un mou­choir attaché à un fusil servit de signal. Ce geste de reddition était à peine exécuté que deux auto-mitrailleuses et quelques side-cars arrivèrent et foncèrent droit sur le groupe Primel. Il n'y avait plus qu'à abandonner les armes, se lever et se rendre. Ce mouvement coûta la vie au soldat Armand Levêque, qui fut grièvement blessé et mourut sur place, ainsi qu'à Ange Coquelin, blessé mortellement, et dont on a enseveli le corps au Quesnel.

    Les hommes étaient prisonniers; l'ennemi les rassembla assez durement, et les conduisit à 700 ou 800 mètres plus loin, dans un petit chemin de terre, à 500 mètres environ de Beaufort. Leur escorte les y fit arrêter; très inquiets, se demandant de quelle manière tout cela allait finir, les nôtres se mirent à fumer « une vieille cigarette », note Delatouche. Ce devait être la dernière.

    Le sous-lieutenant Primel, qui connaissait bien l'allemand, eut une longue conversation avec l'officier ennemi, conver­sation qui parut favorable.

    Une demi-heure se passa; un side-car arriva. L'ordre fut donné au sous-lieutenant Primel d'y prendre place. Ses hommes le virent s'éloigner, et ils restaient seuls, s'inter­rogeant sur ce qui allait suivre, mais ne se doutant pas encore du terrible sort qui leur était réservé. Quelques minutes après, les troupes S. S. de la Wermacht, les « che­mises noires », comme dit Delatouche, furent là. Le groupe était entre leurs mains, et les regardait mettre en position 2 mitrailleuses, sans se rendre compte encore qu'elles étaient pour lui.

    Quelques secondes, et voici la minute décisive. Ici, je ne puis mieux faire que de copier la terrible page du survivant :

    On nous fait avancer sur du terrain labouré, entre du trèfle et du blé, environ 50 mètres devant ces mitrailleuses; mais là je vous dirai qu'on a compris. On voyait que l'on allait mourir. Notre cœur ne fait plus qu'un tic-tac. On nous tasse dans un rond, debout, serrés les uns contre les autres.

    On nous frappe. Dernier cri pour tâcher d'avoir grâce. Mais non; c'est fini; voilà les deux armes en action. C'est un vrai massacre. Cloteaux veut se sauver, on l'abat à coups de crosse; c'est des cris de : Holà! de plus en plus violents, et beaucoup d'appels au bon Dieu. Bref, le tir est fini, et mira­culeusement je me tire avec aucune blessure. Seulement, je ne bouge pas, je fais le mort. Maintenant, sans pitié pour nous, c'est au revolver que l'on nous domine. C'est fini; je désespère; j'attends une balle. Deuxième chance, la balle me passe entre les oreilles. Je m'en tire encore. On n'entend plus rien; je crois qu'ils sont déjà tous morts. Pichouron expire couché sur moi.

    Maintenant que va-t-il se passer? J'attends de nouveau. Voilà encore les deux mitrailleuses en action. De ce coup, je me dis : c'est fini. Non ! tir terminé. J'ai une toute petite égratignure à la cuisse ; un rien. Bon ! Je continue toujours de faire le mort; je suis couvert du sang de mes camarades. Bref, quelques minutes se passent. J'entends les side-cars qui démarrent. Je pense beaucoup de choses; je réfléchis; quelques heures se passent. Je suis toujours immobile. Tout à coup une voix se fait entendre : « II y en a-t-il qu'ont rien? » Moi, je réponds : « On se barre ! » et bref le voilà parti dans le trèfle. Alors, j'essaie d'en faire autant. Mais les cadavres qui étaient sur moi me suivaient. J'ai coupé mon ceinturon et me suis dépouillé en chemise pour aller rejoindre mon camarade. Quand j'ai parti, Richomme vivait encore, mais trop blessé; je n'ai pu lui porter secours. Tous les deux nous avons fait deux kilomètres au moins de rampé. Nous voilà arrivés à Beaufort, dans un jardin; la nuit commence à tomber; tout à coup, nous apercevons deux ennemis venant dans notre direction; moi, je me planque dans des ronces; mon copain un peu plus loin; pas de chance, mon copain est ramassé; il est prisonnier depuis ce temps; il a été emmené à Cambrai, maintenant en Allemagne; c'est Vallet, de la C. A. 1. Moi, je passe la nuit dans ces ronces. Le lendemain, samedi 8 juin, quand je ne voyais rien, j'allais manger des fraises. Pendant 9 jours, j'ai mené cette vie, quand j'ai vu des premiers réfugiés rentrer. Veine, ils étaient de Rosières. J'ai été avec eux, pendant un mois, j'ai vécu avec ces braves gens, avant de prendre le chemin du retour. 

    A ce récit pathétique, j'ajoute ce détail puisé dans une autre note du même survivant :  « Quand j'ai parti, j'ai vu que tous ces braves copains dormaient en paix, à part un autre comme moi, et un blessé qui essayait de se traîner. Qu'est-il devenu? » Mes renseignements me permettent de dire qu'il est mort à Beaufort. Ce malheureux parvint à gagner une grange, dans ce village où il mourut. Les cadavres de nos camarades restèrent sans sépulture pendant six semaines. Le hasard les fit découvrir. Des habitants de Beaufort, en allant chercher leurs vaches dans les champs, constatèrent qu'elles refusaient absolument de passer par cet endroit, écartées par une affreuse odeur. Ils cherchèrent à se rendre compte, et trouvèrent le monceau de cadavres.

    Voici dans quelles conditions j'ai pu avoir toute la vérité sur cet affligeant massacre. Notons d'abord qu'il y eut 4 survivants : l'un, blessé, mourut à Beaufort. Un second, blessé très grièvement, succomba le 9 ou 10 juin, à l'hôpital de Marcoing, près de Cambrai : le caporal Picou, de la 2° Compagnie. Le troisième est Vallet, de la C. A. 1. Le quatrième, le caporal Delatouche, de la 4° section de la l° Compagnie. J'ai reproduit son récit. ( En fait il y eu un cinquième survivant : LEFEVRE de la C.A.1. Gravement blessé, il se cacha dans une dépendance du château puis fut capturé. Son témoignage parut dans un numéro de janvier 1946 des « Nouvelles du 41°)

    Mais tous les témoignages se recoupent; on va le voir. Il était seulement possible de recueillir trois témoignages, puisqu'il faut exclure celui du blessé mort à Beaufort. Dès le mois d'octobre 1940, j'eus celui du blessé, mort à Marcoing. Voici comment : j'eus à ce moment l'occasion de rencontrer le médecin-colonel Membrey, de notre 19° Division. Il avait vu à Marcoing, peu auparavant, le docteur Villey, médecin du 117° R. I. Celui-ci, après sa capture à Berny, avait été envoyé à l'hôpital de Marcoing, où il soigna de nombreux blessés de la 19° D. I. Un soldat du 41°, dont il ne se rappelait pas le nom, était mort entre ses main; le 9 ou 10 juin. Dans son agonie, celui-ci racontait qu'après la prise de sa section, les Allemands avaient fait ranger les hommes contre un talus, leur avaient ordonné de lever les bras, en criant : « Vive Hitler »; à ce moment, ils avaient tiré sur eux avec des mitrailleuses et les avaient tous tués, sauf deux; le mourant disait être l'un des deux. Villey étant venu me voir le 15 mars 1941, interrogé par moi, me confirma ce récit, en ajoutant qu'il était peu porté à le croire, à cause de l'excitation de ce soldat agonisant. Cependant, on l'a vu, le fait, pour invraisemblable qu'il parût, était exact.

    Deux jours après, j'eus le témoignage d'un autre survivant, celui-là en bonne santé. En effet, le 17 ou 18 mars, j'eus une conversation avec le sergent Clément Angibault (un sémi­nariste) de la 11° Compagnie du 41°; fait prisonnier, il était demeuré en captivité pendant quelque temps à Cambrai. Là, il rencontra un camarade du 41° qui lui rapporta le même fait, à peu près dans les mêmes termes. Ce ne pouvait être que Vallet, de la C. A. 1. Or, à ce double témoignage s'ajouta bientôt celui du 4° en réalité troisième survivant. Le 19 mars 1941, je reçus la visite du P. Le Pape, aumônier de la 19° Division. Au cours du voyage qu'il venait d'accomplir sur les lieux de notre combat, il avait vu, entre les mains du secrétaire de la mairie de Caix, une lettre du caporal Delatouche, rescapé du massacre, dans laquelle étaient exposées les circonstances de ce drame, il situait la tuerie à Beaufort, à quelques kilomètres entre Le Quesnel et Warvillers, au sud de Hallu. Le P. Le Pape avait vu les tombes de nos morts; pour le plus grand nombre, ils étaient alors inconnus. J'eus bientôt connaissance de l'adresse du caporal Delatouche, et par lui tous les détails me furent donnés; mon enquête était achevée.

    Voici la liste de nos camarades de Beaufort :

    - sergent-chef Robert Honoré, 1ère Compagnie, sous-officier adjoint de la 3e section ;
    - soldat Elard, 1ère Compagnie, 3e section;
    - soldat Richomme, 1ère Compagnie, 3e section;
    - soldat Jean Beaudu, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Jean Lefilleul, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Alfred Pelé,1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Barbé, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Prosper Rouault,1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Victor Hamel, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Etienne Gérard, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Steichen, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Francis Buchard,1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Jean-Louis Cloteaux, 1ère Compagnie, 4e sec­tion ;
    - sergent-chef Paul Tardif, 1ère Compagnie, sous-officier adjoint de la 4e section;
    - soldat Pierre Simon, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Veillard,1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Joseph Philippe, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Armand Levêque,1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Darcel, 1ère Compagnie, 4e section;
    - soldat Joseph Legentil, 1ère Compagnie, 1ère section;
    - soldat Levrel, 1ère Compagnie,1ère section;
    - soldat Guéno, 1ère Compagnie,1ère section;
    - soldat Deniau,1ère Compagnie; .
    - soldat Moreau, 1ère Compagnie, section de Comman­dement ;
    - soldat Jean Mat, 1ère Compagnie, section de Comman­dement ;
    - caporal Pierre Pichouron, 1ère Compagnie, section de Commandement ;
    - soldat Auguste Saudrais, 3e Compagnie, agent de liaison au Bataillon;
    - soldat Le Texier;
    - adjudant-chef BIBAUD, 10e R.A.D., 3e groupe ;
    - 1 inconnu

     Le Courrier Picard du 7 juin 1977 publia le témoignage d'un des survivants. Il reprend le récit ci-dessus mais l'article apporte quelques précisions sur ce qui s'est passé après.

    Nous étions à Foucaucourt où nous avons résisté jusqu'au 7 juin sous une bataille épouvan­table. Ce matin-là, ne pouvant plus tenir, on se replie vers Ro­sières. Là, l'ennemi nous barre la route avec le feu d'une mitrail­leuse.

    Une grande partie du bataillon est faite prisonnière. Etant com­pagnie de tête, nous réussissons à passer et continuons notre route en direction de Caix. Avant d'entrer dans ce pays, à une croisée de routes, l'enne­mi nous surprend. Ne voulant pas nous rendre, on se sauve, les uns à gauche, les autres à droite, fuyant à travers champs.

    Les balles nous sifflent au derrière mais ne nous at­teignent pas. Toute la section com­mandée par le lieutenant Primel est là et nous nous reposons quelques instants. Mais nous ne pouvons pas rester là. Le lieutenant étudie la carte afin de s'en aller dans une bonne direction.

    Nous repartons avec nos ar­mes en formation de combat. Tout va bien. Nous marchons toujours à travers champs. Arrivés à quelques centaines de mètres de Beaufort, le lieutenant nous dit qu'il serait plus prudent de ne pas passer au pays…

    En effet, à peine avons-nous fait quelques mètres qu'une mi­trailleuse tire sur nous. Etant dans du blé, on réussit à se planquer assez bien. On croit tout d'abord que ce sont des Français qui nous tirent dessus Alors nous crions : « Français ! Français ! ». Plus on crie, plus ils tirent. On réalise que c'est l'ennemi. Nous sommes mal pris. On ne peut plus se sauver et se rendre n'est pas facile. Se lever, c'est se faire tuer.

    Le lieutenant nous invite à mettre notre mouchoir au bout du fusil et à le lever. Nous avons à peine exécuté cet ordre que deux auto-mitrailleuses, suivies de plusieurs side-cars apparaissent et foncent sur nous. Cette fois, nous n'hésitons plus. Nous lâ­chons les armes et levons les bras, sans quoi nous étions tous écrasés. Levêque et Coquelin n'ayant pas eu le temps de se redresser, subissent ce sort. Nous voilà cette fois prisonniers. On nous fouille et on nous en­lève nos balles. Puis on nous rassemble pour nous conduire à environ huit cent mètres de Beaufort, dans un petit chemin de terre. Là, nous faisons la pose. Le lieutenant, qui parlait allemand, s'entretient une demi-heure avec l'officier ennemi.

    Que se dirent-ils ? Nous ne le sûmes jamais. Toujours est-il qu'on le fit monter dans un side-car, puis on l'emmena. Sa der­nière parole fut « Les gars vous allez pouvoir écrire ces jours. On ne se doutait de rien et la minute tragique approchait. Voilà que nous changeons de gardiens. Les premiers s'en vont et nous sommes entre les mains de quatre chemises noires. Que va-t-il se passer ? On ne se doute toujours de rien.

    Il est environ midi. On nous dit « En route ». On pense par­tir. Deux auto-mitrailleuses étaient braquées dans ce petit chemin de terre. Alors on nous fait avancer dans un champ de blé à 30-40 mètres de ces armes, le dos tourné. On nous place mécham­ment dans un rond, serrés les uns contre les autres et là, nous attendons le coup de grâce.

    On se voit mourir. C'est horri­ble, affreux d'entendre les cris. Nous avons du courage et nous ne bougeons pas. Nous crions même jusqu'à « Vive Hitler ! ». Deux ou trois minutes se passent et les deux armes entrent en action. Nous voilà tous affaissés les uns sur les autres. Sous les cris et le sang qui coule, le feu cesse. Moi, je suis sous le tas, couvert de sang, mais sans au­cune blessure. Je fais le mort, car maintenant, c'est le coup de grâce : une balle de revolver derrière la tête de chacun.

    J'y échappe encore. Je me de­mande comment. Les armes en­trent encore en action. Cette fois, c'est fini, on n'entend plus aucun soupir. Ils nous croient tous morts. J'entends les deux auto-mitrail­leuses partir. Par chance, je n'ai qu'une petite égratignure à la cuisse. J'ai passé toute la soirée sous les cadavres. Ce n'est que te soir, lorsqu'un autre camarade qui a eu la même chance que moi, a parlé, que nous sommes partis.

    Cela fut dur de quitter mes ca­marades. J'ai constaté qu'ils avaient tous cessé de vivre, ces braves, à part Richomme qui était trop gravement blessé et à qui nous n'avons pas pu porter se­cours. Il a survécu, parait-il pen­dant trois jours.

    Je suis rentré chez moi, le 13 juillet Mon camarade n'a pas eu cette chance. Il se fit reprendre le soir-même à Beaufort et fut fait prisonnier en Allemagne ». L'histoire de ces soldats ne s'arrête pas là. Outre les deux rescapés dont l'auteur de la lettre, il y eut un troisième survivant. Ce dernier, blessé au pied, alla se réfugier dans une ferme, à l'entrée du village. De retour chez lui, l'agriculteur trouve l'homme dans son lit. Par crainte de se compromettre au re­gard des Allemands, il refuse de lui porter secours. Le soldat, gagné par la gangraine décédera quelques jours plus tard. Selon plusieurs témoignages, pour l'enterrer, le paysan lui aurait lié les pieds avec du fil de fer à ballot et l'aurait trainé jusqu'à un trou creusé par lui, à une centaine de mètres de la ferme. Quant aux corps restés dans le champ de blé, ils furent victimes des pilleurs. L'argent et les objets de valeur que portaient les soldats disparurent. Leurs plaques d’identité leur furent même retirées. Quand les familles vinrent chercher leurs morts quelques années après, elles eurent des difficultés à reconnaître les corps. Le (ou l'un des) pilleur(s) fut iden­tifié. Intrigué par le train de vie que menait cet homme, l'épicier du vil­lage remarqua des tâches de sang sur certains billets. Il en alerta la gendarmerie et le voleur fut condamné à trois mois d'e prison qu'il purgea à Doullens. Voilà retracée à travers divers témoi­gnages, l'histoire de ces soldats français que l'ennemi massacra à Beaufort parce qu'il avait reçu l'ordre « de ne pas s'embarrasser des petits groupes de prisonniers ».

    Qui est responsable ?

    Comme bien souvent la réponse est simple : les SS ... Les témoins ne parlent-ils pas de "chemises noires" ? Aucune véritable enquête n'a jamais eut lieu semble-t-il, l'étude de quelques documents permet cependant d'aboutir à une hypothèse bien différente. Une carte des positions des unités apporte un premier élément.

    Le Massacre de Beaufort en Santerre ( le groupe Primel )

    Aucune unité SS ne faisait face à la 19° D.I à laquelle appartenait le 41° R.I, à la place on trouvait la 4° Panzer. Les tenues noires trouvent là une explications : seules les troupes des unités blindées portaient de telles tenues. Leurs coiffures et pattes de col étaient de plus ornées de têtes de mort.
    Les criminels étaient équipés d'automitrailleuses et de side-cars ce qui une fois de plus confirme l'hypothèse d'une division blindée. Au sein de la 4° Panzer, la seule unité qui possédait de tels engins était le groupe de reconnaissance : Aufklärungs Abteilung 7.

    Aufklärungs Abteilung 7

    Stab Aufkl. Abt. 7
    Kommandeur : Major MARZHAN
    Abt. Stab : Hauptmann GERNET
    Adjudant : Leutnant HOLZEIT
    Ordonnanzoffizier : Leutnant Albrecht

    1. Schwadron (Panzerspäh = Automitrailleuses)
    Chef : Rittermeister Von ROM
    Zugführer : Leutnant STAUNTER
    Zugführer : Leutnant SEIBOLD

    2. Schwadron (Panzerspäh = Automitrailleuses)
    Chef : Rittermeister SEITZ
    Zugführer : Leutnant GLATZEL
    Zugführer : Leutnant KAHLE

    3. Schwadron (Kradschützen = motos)
    Chef : Rittermeister Freiherr Von PAAR
    Zugführer : Leutnant EISELT
    Zugführer : Leutnant RENZ

    4. Schwadron (Schwere)
    Chef : Oberleutnant GRAMS
    Zugführer : Leutnant Freiherr Von FIRCKS
    Zugführer : Leutnant HAINDL

     

    Le Massacre de Beaufort en Santerre ( le groupe Primel )

    Gefreiter du Aufklärungs Abteilung 7

    photographié peu après la campagne
    de France.

    Le comportement de la 4° Panzer lors des combats précédents renforce l'accusation. Son itinéraire fut jalonné de crimes de guerre connus . . .

     

     

     

     

     

     

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