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La 12ème compagnie quitte les lieux
Après la capitulation allemande du 8 mai 1945, le capitaine Jubin raconte dans son livre "Espère à vie" que le Bataillon resta encore sur place quelques semaines afin de s'occuper des nombreux prisonniers allemands
Entre le 11 mai et le 13 juin 1945, la 3ème Cie (qu’on appelait toujours la 12ème ) avait rejoint Rohan pour cantonner dans une école au bord du canal. Le capitaine Jubin avait fait un discours de circonstance, relatif à l’opération publique et généralisée d’ échange des billets de banque qui avait pour objet de démasquer dans la population les profiteurs de guerre, invitant donc les camarades ˆ échanger aussi les rares billets qu’ils possédaient.
Le 14 juin, la 19ème D.I. toute entière quitta définitivement les lieux. Le capitaine allait pendant ce temps nous quitter pour participer à un stage de déminage dans la région de Plestin-les-Grèves, truffée de mines. Il raconte dans son livre comment il fallait avancer prudemment en sondant le terrain avec une baïonnette inclinée au maximum, afin de détecter le corps de la mine. Car avec la baïonnette tenue verticalement, nous risquions d'appuyer sur la tête du bouchon allumeur ou de toucher une de ses antennes, ce qui aurait bien entendu provoqué l'explosion. Une fois la mine détectée, il suffisait d'introduire une goupille de sécurité dans le trou de l'allumeur et de dépoter. Ensuite, passer à la suivante, toujours avec les mêmes précautions, en restant bien dans l'axe de la rangée...
Le 18 juin, jour anniversaire de l’appel du Général de Gaulle et sur son invitation personnelle, la 19°ème D.I. (Division d'Infanterie bretonne) était appelée pour défiler à Paris. Certains ont défilé, d'autres pas ; les tenues de bien des camarades de la 12° n’étaient pas assez présentables pour une telle cérémonie. Ceux-là, ils seront juste admis à contenir la foule sur les Champs-Élysées pendant le défilé. La 12° était alors cantonnés au Pont de Neuilly.
Le 20 juin 1945, tout le 41ème R.I. rejoint Châteauroux (dont l’ex-12ème) est cantonné à NIiherne dans la grange d’une ferme, où l'auteur l'a rejoint le 25 octobre 1945, après sa convalescence.
Le 15 octobre 1945, la 3° (ex-12°) est dissoute à son tour. Car à partir de cette date, les Unités sont réorganisées en vue de l’organisation de l’occupation française en Allemagne. La 3°, ex-12° devient alors la 1ère Cie du 41° R.I. sous les ordres du lieutenant Michel. La première Compagnie est toujours rattachée à la 19° D.I. du général Borgnis-Desbordes.
Le 16 octobre au matin, notre capitaine FTP/FFI Constant Jubin raconte qu'il doit enlever ses galons de capitaine FFI pour devenir sous-lieutenant de l’armée régulière, entouré de plus en plus de planqués pendant l'occupation et qui reprennent du service. On les appelle les "Naphtalinés" Un certain nombre "des petits gars" comme disait le capitaine, quittèrent l'armée, leur engagement pour la durée de la guerre ayant pris fin.
Les Français se déclinaient alors en catégories :
-les traîtres qui s'engagèrent dans la milice et les collabos notoires.
-les dénonciateurs de tout poil responsables de tortures, de déportation...
-les S.T.O. volontaires pour l'industrie de guerre allemande.
-ceux qui avaient tenté de jouer sur les deux tableaux.
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