• Gendarmes résistants et maquisards - Portraits

    Alors que la Garde républicaine mobile est dissoute, l'armée allemande d'occupation consent à maintenir en fonction les unités de la gendarmerie départementale. Les gendarmes conservent ainsi leur organisation, leurs casernements, leur armement individuel et leurs moyens de liaison. C'est donc une force militaire et policière structurée, bien équipée et très imbriquée à la population. Connaissant tout le territoire en zone urbanisée comme en zone rurale, les gendarmes sont rompus à l'acquisition du renseignement.

    Bénéficiant presque d'une entière liberté de mouvement, ils sont en mesure d'observer à loisir le dispositif ennemi et ses installations de défense, puis d'en rendre compte. Grâce à leurs moyens de communication (téléphone), ils prennent des contacts, transmettent des renseignements et alertent les personnes en danger. Dans leurs casernements, ils cachent des armes, des personnes recherchées et accueillent des résistants pour des réunions d'état-major ou des séances d'instruction militaire. Au regard de leur formation militaire, ils sont à même d'instruire puis d'encadrer les maquisards et les mener aux combats de la Libération.

    Durant la première année de l'occupation, de nombreux gendarmes du Morbihan utilisent ces possibilités pour résister aux entreprises de l'ennemi.

    Les débuts de la résistance dans le Morbihan

    À ce moment, la résistance n'est pas encore organisée et les actions conduites relèvent plutôt de l'initiative individuelle. Elles sont essentiellement orientées vers la protection des personnes.

    • éliminer, dans les archives des unités, les informations pouvant être utilisées par l'ennemi,
    • alerter et assister les personnes recherchées par l'ennemi.

    D'autres actions visent à préparer les hommes à la résistance active :

    • récupérer les armes abandonnées pendant la débâcle,
    • constituer des dépôts clandestins,
    • rechercher des appuis parmi la population pour mettre sur pied les réseaux.

    La naissance d'un réseau propre au Morbihan

    Le 20 juin 1941, le chef d'escadron Maurice GUILLAUDOT prend le commandement de la compagnie du Morbihan. Déterminé à lutter contre l'ennemi, il communique rapidement à ses subordonnés son enthousiasme à participer à la libération du sol national.

    Ses premières instructions données aux gendarmes sont de :

    • détruire, dans toutes les brigades, les documents compromettants pour certaines personnes,
    • protéger la population, même à son insu,
    • rechercher en permanence les renseignements sur l'implantation militaire ennemie dans le département,
    • préparer à la reprise du combat le moment venu.

    En 1942, le commandant GUILLAUDOT, alias « Yodi », se trouve à la tête d'un réseau remarquablement organisé, le réseau « Action » , dont les membres sont extrêmement bien placés et formés pour agir avec efficacité : beaucoup de gendarmes étant titulaires du brevet de chef de section.

    La mission « Cockle » .

    Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1942, un avion britannique parachute, au-dessus de l'étang au Duc à Ploërmel, deux agents de la France Libre : Guy LENFANT, alias « Lebreton », et André RAPIN, radiotélégraphiste. La mission « Cockle » ("coquillage") est lancée : elle consiste à organiser la réception de parachutages d'armes en vue d'équiper les futurs maquisards. Un réseau se développe autour de quatre personnages :

    • Honoré CHAMAILLARD, alias « Galimard », de Ploërmel,
    • Julien LE PORT, alias « le coureur », de Melrand,
    • le lieutenant Théophile GUILLO , alias « Chuais », commandant la section de gendarmerie de Ploërmel,
    • Henri CALINDRE, alias « Mistringue », secrétaire de la mairie de Ploërmel.

    Des terrains de parachutage sont repérés et signalés à Londres. De nombreux parachutages d'armes ont lieu durant le premier semestre de l'année 1943, dans les régions de Ploërmel et Pontivy. Ces armes équipent bientôt le réseau « Action » et l'Armée secrète du Morbihan.

    Début 1943, la recherche du renseignement militaire s'intensifie et, en juin, « Yodi » adresse à Londres le fameux « panier de cerises », resté célèbre dans les annales des services de renseignement français.

    Fin 1943, « Action » dispose d'un effectif de 3.000 hommes encadrés et armés, répartis en quatre bataillons prêts à l'action militaire.

    Le réseau « Action »

     

    Le lieutenant GUILLO fait entrer son chef, le commandant GUILLAUDOT, dans le réseau « Cockle ». Ce réseau s'enrichit alors d'une organisation militaire qui s'étoffe de cadres et d'instructeurs. La quasi-unanimité des gendarmes entre progressivement dans la Résistance.

    En juillet 1943, Valentin ABEILLE, alias « Fantassin », délégué militaire régional de la France Libre, entreprend d'unifier les formations combattantes de la Résistance. Avec le commandant GUILLAUDOT, il crée le réseau « Action », dont la gendarmerie constitue l'ossature. « Action » est le réseau morbihannais du mouvement « France combattante ». « Yodi » en est le chef départemental et prend le capitaine de frégate de réserve Paul CHENAILLER , comme directeur adjoint du service du ravitaillement à Vannes.

    Courant 1943, le réseau « Action » est rallié par d'autres réseaux et intensifie son recrutement. Des sections puis des compagnies se créent dans tout le département. Au fur et à mesure, des armes et des explosifs leur sont distribués. Simultanément, l'instruction militaire sur les armes nouvelles et les explosifs est dispensée par des instructeurs envoyés par la France Libre. Lorsque le commandant GUILLAUDOT est arrêté par la Gestapo, le 10 décembre 1943, son adjoint Paul CHENAILLER lui succède à la tête du réseau. Il prend le pseudonyme de « colonel Morice » en l'honneur de son chef.

    L'armée secrète du Morbihan

     

    Le 15 décembre 1943, le général AUDIBERT, délégué militaire de la France Libre pour la Bretagne et les Pays-de-la-Loire, décide la fusion des unités combattantes de la Résistance dans le Morbihan. Il désigne « Morice », à la tête du mouvement le plus important et le mieux organisé, comme chef de l'ASM.

    En janvier 1944, Paul CHENAILLER forme son état-major et crée un corps-franc, spécialisé dans le sabotage et les coups-de-main, dans chaque compagnie de l'ASM. Parallèlement, il poursuit son action pour unifier la résistance armée.

    En février 1944, un accord de fusion est passé entre l'Armée secrète et les Francs tireurs partisans (FTP). De cette accord, naissent le 10 avril 1944 les Forces françaises de l'intérieur (FFI) dans le Morbihan. Le « colonel Morice » est confirmé en qualité de commandant départemental des FFI et étend son autorité à la région de Redon (Ille-et-Vilaine).

    Les Forces françaises libres (FFI)

     

    En décembre 1943 et en mars 1944, des séries d'arrestations visent les FFI. Le général AUDIBERT, le capitaine GUILLO, chef de l'état-major de « Morice », et plusieurs autres responsables sont arrêtés par la Gestapo. L'organisation, bien structurée, se relève rapidement de ces coups sévères. Les cadres militaires les plus importants prennent aussitôt le maquis.

    Dès mai 1944, les FFI se préparent à l'action armée en réalisant des missions de sabotage des voies de communication. À la fin du mois, le « colonel Morice » reçoit l'ordre d'armer les unités combattantes des FFI ainsi que les plans d'action à mettre en oeuvre lors du débarquement. L'heure du combat final sonne pour les FFI du Morbihan, fortes de 12.000 hommes articulés en douze bataillons.

    Le 5 juin 1944, « Morice » ordonne la mobilisation des FFI. Celles-ci se rassemblent dans des centres de mobilisation, où elles se constituent en unités et reçoivent armes automatiques, équipements parachutés et renforts des parachutistes du SAS (Special Air Service, unité spéciale des forces armées britanniques, constituée en 1941 avec des volontaires britanniques pour mener des raids derrière les lignes allemandes).

    De nombreux gendarmes participent aux combats : 250 militaires ont pu rejoindre les maquis. Ils y combattent non plus en unité constituée mais répartis dans les divers bataillons avec des fonctions d'encadrement ; certains exercent des commandements importants (commandant de compagnie, chef de section).

    Dès le 6 juin, jour du Débarquement, les corps francs des FFI passent à l'action pour l'application du « plan vert » (destruction des voies ferrées) et du « plan violet » (coupure des lignes téléphoniques). Les sabotages paralysent sérieusement l'ennemi et ralentissent le transport de ses forces sur le front de Normandie. Le premier grand combat de la libération de la Bretagne se déroule à Saint-Marcel, près de Malestroit, où les parachutistes allemands se heurtent à quatre bataillons FFI et un bataillon SAS des Forces françaises libres (FFL). Surpris, les Allemands subissent de lourdes pertes. De nombreux autres combats ont lieu jusqu'à la libération complète du département le 10 mai 1945 avec la reddition de la poche de Lorient. Les unités FFI y jouent un rôle décisif.

    Portraits

    Bedoni Caradec

    Bedoni Caradec

    Né le 18 juillet 1905 à Carnac (56), il est admis en Gendarmerie le 31 juillet 1928.
    Successivement affecté à la 9ème Légion, il sert à la brigade de Lorient au moment des hostilités.
    Engagé dès l'origine dans le réseau « Action », il rejoint le maquis le 12 juin 1944, dans un premier temps à caudan, puis à Saint-Marcel, où il participe à la défense du camp. Ayant rejoint la 1ère compagnie du 7ème bataillon de FFI, il commande une équipe de fusil-mitrailleurs lors de l'attaque de la poche de Lorient. Il est tué à son poste de combat au château de Kergras près d'Hennebont le 11 août 1944.
    Cité à l'ordre de la Division avec attribution de la Croix de guerre avec étoile d'argent.

    Paul Chenailler

    Paul Chenailler

    Capitaine de frégate de réserve, il entre dans le réseau « Action » en 1943.
    A cette époque, il est sous-directeur du ravitaillement général. Si cette fonction lui permet d'avoir de nombreuses relations, il dispose en outre de moyens matériels intéressants (automobile, laissez-passer), qu'il utilise pour les besoins de la Résistance.
    Il devient l'adjoint du chef d'escadron Guillaudot, alias « Yodi », dans le réseau « Action » (appartenant au mouvement « la France combattante »).
    Après l'arrestation du chef d'escadron Guillaudot le 10 décembre 1943, il est désigné par le délégué militaire régional de la France Libre pour assumer la direction du réseau et prend le pseudonyme de « Morice » : son adjoint est le lieutenant André Guillo, alias « Chuais ».
    Plus tard, il est chargé par le général Audibert de procéder à la fusion des différentes organisations militaires résistantes du Morbihan et d'en prendre le commandement.
    Au moment du Débarquement, il est à la tête de 12 bataillons de FFI avec un effectif d'environ 12.000 hommes.
    Cette grande unité a joué un rôle déterminant dans tous les combats de la libération de la Bretagne.

    Louis Cosqueric

    inconnu

    Commandant la brigade de Pluvigner depuis le 10 septembre 1942, il est recherché par les autorités allemandes pour divers coups de main et sabotages. Il quitte la brigade pour rejoindre le maquis en mai 1944. Tous ses gendarmes le suivent et la brigade est dissoute.
    Il constitue une compagnie des FFI dans le secteur de Pluvigner et en prend le commandement.
    Il participe à de nombreuses actions de combat notamment à Saint-Marcel.

    Antoine Dagorne

    Antoine Dagorne

    Né le 1er décembre 1912 à Persquen (56), il est entré en Gendarmerie le 7 juillet 1939.
    Il sert successivement à Saint-Nazaire, Thouari et Saint-Jean-Brévelay à partir du 11 juin 1942.
    Il rejoint le maquis de Saint-Marcel en juin 1944 après avoir accompli de nombreuses missions de renseignement au profit du réseau « Action ».
    Il participe aux combats de Saint-Marcel et rejoint le maquis de Saint-Jean-Brévelay. Il est arrêté à Saint-Jean-Brévelay le 9 juillet 1944 au cours d'une rafle. Identifié et sauvagement torturé, il est jeté dans la ferme incendiée de "La Petite Métairie" où les Allemands avaient découvert un dépôt d'armes.
    Il est décoré de la Croix de guerre 1939/1945 avec étoile d'argent et de la Médaille militaire à titre posthume.

    Jean Dessus

    Jean Dessus

    Né le 8 février 1913 à Paris (75).
    Pendant l'Occupation, il est affecté à la brigade de Malestroit.
    Très tôt, il s'engage dans « Action » et participe à toutes les activités du réseau. Il s'emploie en particulier à recruter une compagnie de FFI, dont il prend le commandement.
    Capitaine commandant la 3è compagnie du 8è bataillon des FFi du Morbihan, il rejoint définitivement le maquis le 6 avril 1944 et prend part à de nombreuses missions à la tête de sa compagnie. Le 18 juin 1944, il conduit son unité au combat de Saint-Marcel.
    Après la Libération, il est homologué dans le lieutenant et poursuit sa carrière dans l'infanterie de Marine. Le 30 novembre 1949, il est tué au combat en Indochine.
    Il est par ailleurs Chevalier de la Légion d'honneur.

    Adolphe Gabellec

    Adolphe Gabellec

    Né le 17 juillet 1902 à Locmiquelic (56), il est admis en Gendarmerie le 16 juillet 1928.
    Il est affecté dans la Garde républicaine mobile, puis à la brigade de Josselin.
    Dès son arrivée, il s'engage le 1er octobre 1943 avec enthousiasme dans le réseau « Action ». Nommé adjudant à la 3ème compagnie des FFI, il participe au combat du 18 juin 1944 à Saint-Marcel. Alors qu'il accompagne son officier vers le poste de commandement, il est mortellement blessé lors d'une embuscade et après un bref engagement pendant la nuit du 18 au 19 juin 1944.
    Il est décoré à titre posthume de la Médaille militaire, cité à l'ordre du Corps d'armée avec attribution de la Croix de guerre 1939/1945 avec étoile de Vermeil et promu chevalier de la Légion d'honneur.

    Raymond Gloux

    Raymond Gloux

    Né le 21 décembre 1912 à Saint-Maudan (22), il est admis en Gendarmerie le 14 mai 1939.
    Après avoir servi dans les Côtes-du-Nord, il est affecté à la brigade de Malestroit le 31 octobre 1940.
    Dès son arrivée, il s'engage dans le réseau « Action » et se montre très actif dans le recrutement des maquisards et la réception puis l'exfiltration des aviateurs alliés tombés dans les lignes allemandes. Il en héberge à son domicile avant de les confier à des résistants spécialisés dans l'exfiltration.
    Le 6 avril 1944, il passe au maquis et prend le commandement d'une compagnie de FFI. Il est arrêté le 26 juillet 1944 par les Allemands, au hameau "la Ville aux maçons" dans le Morbihan. Sauvagement torturé, il est ensuite fusillé à Josselin le 3 août 1944.
    A titre posthume, il est promu chevalier de la Légion d'honneur le 30 mars 1949 et reçoit la Médaille de la Résistance. Il est en outre élevé au grade de lieutenant le 12 septembre 1949.

    Maurice Guillaudot

    Maurice Guillaudot

    Fils d'un garde républicain, il est né le 28 juin 1893 à Paris.
    En 1911, il s'engage dans l'artillerie, au sein de laquelle il participe aux premières batailles de la Grande Guerre. En juillet 1915, il est promu sous-lieutenant dans l'infanterie. Il se distingue par son héroïsme et termine la guerre avec le grade de lieutenant. Quatre fois blessé et six fois cité, il est nommé chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur le 17 août 1918, à l'âge de 25 ans.
    Il entre dans la Gendarmerie en 1920. En 1936, il est promu chef d'escadron. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il commande le groupe de la Garde républicaine mobile à Vitré. Il assiste impuissant à la débâcle et essaie en vain de participer à la défense du « réduit breton » en incorporant à son groupe de gardes mobiles des unités en retraite. Dès la signature de l'Armistice, la Garde républicaine mobile est dissoute par les Allemands. Le chef d'escadron Guillaudot devient commandant de la compagnie de l'Ille-et-Vilaine à Rennes.
    En juin 1941, il refuse de disperser par la force les familles des victimes qui se sont rendues au cimetière de Rennes pour fleurir les tombes de leurs parents tués au cours du bombardement aérien de la gare de Rennes par la Luftwaffe en juin 1940. Il est alors muté au commandement de la compagnie du Morbihan à Vannes.
    Dès son arrivée, il propose à ses officiers, gradés et gendarmes d'entrer dans la lutte clandestine contre l'Occupant. Ses subordonnés le suivront avec enthousiasme dans un élan quasi-unanime. Avec 3.000 hommes recrutés, instruits, armés et encadrés par les gradés et gendarmes des brigades, il constituera le réseau « Action » (appartenant au mouvement « la France combattante ») et qui se révèle un modèle d'organisation et d'efficacité.

    Dénoncé et arrêté le 10 décembre 1943 à son domicile, le chef d'escadron Guillaudot, alias « Yodi », devenu chef de « la France combattante » dans le Morbihan, résiste à la torture et ne parle pas.
    Il laisse alors à son adjoint et successeur désigné, Paul Chenailler, alias « Morice », un outil exceptionnel autour duquel celui-ci parvient à fédérer d'autres mouvements de résistance pour former l'ASM, dont il deviendra le commandant départemental, avant de devenir le chef des FFI du Morbihan.
    Dès le Débarquement, les FFI passent à l'attaque avec 12.000 hommes organisés en 12 bataillons qui participent à tous les combats de la libération de la Bretagne et immobilisent 3 divisions ennemies qui sont incapables de rejoindre le front de Normandie.
    Nommé colonel par la France Libre, puis général de brigade à son retour de déportation, Maurice Guillaudot prend le commandement de la XIème Région de gendarmerie à Rennes le 15 août 1945. Le 19 octobre 1945, il est fait Compagnon de la Libération. Il décède à Hédé (35) le 25 mai 1979.
    La caserne de gendarmerie de Vannes porte le nom du Général Guillaudot.

    Théophile Guillo

    Théophile Guillo

    Né le 21 janvier 1896 à Ploërmel (56), il s'engage dans l'armée à 18 ans.
    Au cours de la Première Guerre mondiale, il s'illustre particulièrement et est blessé à deux reprises. Il entre dans la Gendarmerie le 24 mars 1920. Commandant de brigade le 10 mars 1925, il est promu maréchal des logis-chef le 1er février 1927, puis adjudant le 10 octobre 1933. Il est nommé sous-lieutenant le 25 juin 1937 et prend le commandement de la section de Ploërmel avec le grade de lieutenant.
    Réfractaire à toute collaboration avec l'ennemi, il s'engage dans la lutte contre l'Occupant dès la signature de l'Armistice. Son action vise à assurer la protection de la population livrée aux excès des soldats allemands, aider les réfractaires au STO et secourir les aviateurs alliés dont les appareils ont été abattus. Il est également chargé de recueillir et d'exploiter le renseignement, de veiller au recrutement, à l'équipement et à l'instruction des maquis.
    À la fin de 1942, il participe à la mission « Cockle » qui a pour objet d'organiser la réception des parachutages d'armes destinées à équiper les maquis.
    Il fait entrer son commandant, le chef d'escadron Guillaudot dans le réseau. Lorsque celui-ci fonde le réseau « Action », il entre dans son état-major et est chargé chargé d'organiser les liaisons radio avec Londres pour le réseau. Après l'arrestation de Maurice Guillaudot, il devient le chef d'état-major de l'ASM, commandée par Paul Chenailler. Promu capitaine par la France Libre, Théophile Guillo alias « Chuais », organise activement la résistance armée.
    Il est arrêté le 28 mars 1944 à Ploërmel par la Gestapo. Torturé, il ne livre aucun secret et est déporté au camp de Neuengamme (Allemagne). Rentré de déportation le 22 mai 1945, il reçoit à Vannes le 22 juillet 1945 la croix de chevalier de la Légion d'honneur des mains du général de Gaulle. Il est promu capitaine en 1952.
    Chevalier de la Légion d'honneur, Théophile Guillo est aussi titulaire de la Croix de guerre 1914/1918 avec palme, de la Croix de guerre 1939/1945 avec palme ainsi que de la Médaille de la Résistance.
    La caserne de gendarmerie de Ploërmel ainsi que celle de l'escadron de gendarmerie mobile de Vannes portent le nom du Capitaine Guillo. La salle de traditions de la caserne de gendarmerie de Vannes porte les noms des capitaines Guillo et Louarn.

    Louis Le Bouëdec

    Louis Le Bouëdec

    Né le 10 décembre 1910 à Ploërdut (56), il est admis dans la Garde républicaine mobile le 1er septembre 1934.
    Il sert à la brigade de La Trinité-Porhoët à compter du 1er octobre 1943.
    Dès son affectation, il entre dans le réseau « Action » et participe activement à la lutte clandestine. Il prend le commandement de la section FFI de La Trinité-Porhoët.
    Au moment du Débarquement, il conduit sa section à Saint-Marcel et prend part à la défense du camp lors de l'attaque du 18 juin 1944. Combattant aux premiers postes, il est abattu par le feu ennemi.
    Cité à l'ordre du Corps d'armée, il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de vermeil et promu chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur à titre posthume. Le 27 juin 1946, il est élevé au grade de sous-lieutenant.

    Joseph Le Bourgès

    Joseph Le Bourgès

    Né le 12 août 1901 à Saint-Pierre-Quiberon (56), il est nommé élève-garde à pied et affecté à la 2ème Légion de Garde républicaine mobile à Saint-Nazaire.
    Il est successivement affecté à la 5ème légion de la Garde républicaine, puis à la 11ème Légion de gendarmerie de Bretagne : il est nommé gendarme à la brigade de Pluvigner.
    Appartenant aux FFI, il rejoint le maquis le 1er juin 1944 et participe au combat de Saint-Marcel le 18 juin 1944. Il est fait prisonnier à Sérent et transféré à Le Faouët où siège la Cour martiale. Le 6 juillet 1944 après avoir été torturé, il est fusillé au lieu-dit Lan Dordu à Berné.
    À titre posthume, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1939/1945 avec palme.

    Méen Le Merdy

    Méen Le Merdy

    Né le 1er janvier 1907 à Cléguérec (56), il est admis en Gendarmerie le 3 février 1923 et nommé gendarme le 12 mars 1924.
    Après plusieurs affectations, il prend le commandement de la brigade de Lorient le 26 septembre 1942 avec le grade d'adjudant. Il est promu adjudant-chef le 10 mars 1943.
    Personnage clé du réseau « Action », il travaille quotidiennement pour le renseignement et la protection des personnes. En avril 1943, sur ordre du chef d'escadron Guillaudot, il dirige une opération permettant de subtiliser 2.000 litres d'essence dans un dépôt de la Wehrmacht à Caudan.
    Capitaine des FFI, il commande la 2ème compagnie du 2ème bataillon, qu'il a recrutée et opère à de nombreuses missions de sabotage. Blessé grièvement à Saint-Marcel et bien que soigné dans des infirmeries de fortune, il reprend le combat à la tête de sa compagnie et reste dans le maquis jusqu'à la fin des hostilités.
    Rayé des contrôles en septembre 1945, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et décoré en outre de la Croix de guerre 1939/1945 avec palme. A titre honoraire, il est nommé lieutenant de gendarmerie.

    Jean Louarn

    Jean Louarn

    Né le 22 mai 1902 à Lampaul-Guimiliau (29), il entre dans la Gendarmerie en 1925. Après plusieurs affectations successives, il prend le commandement de la brigade de Guer en 1932.
    Dès la débâcle, il entre dans la Résistance en récupérant les armes abandonnées, pour constituer des dépôts. Nommé adjudant en 1942, il commande la brigade de Josselin. Il recrute des volontaires qu'il instruit et équipe, formant une section de combat dont il assure le commandement. Entrant dans le réseau « Action », il facilite l'évasion de personnes recherchées. Essayant d'éviter les représailles sur la population civile. Il dissimule chez lui le « Panier de cerises » avant son expédition à Londres. En mars 1944, il cache Paul Chenailler, alias « Colonel Morice », chef de l'ASM, et prend le maquis avec sa section. Le 18 juin, à la tête de ses hommes il se bat pour la défense du camp de Saint-Marcel. Le 5 juillet, il entre en vainqueur dans Josselin avec son unité.
    Lieutenant dès la Libération, il est nommé capitaine en 1952, commandant la compagnie de Ploërmel où il termine sa carrière militaire.
    Il est chevalier de la Légion d'Honneur, officier dans l'Ordre national du Mérite, médaillé de la Résistance et titulaire de la Croix de guerre 1939/1945 avec étoile d'argent.
    La salle de traditions de la caserne de gendarmerie de Vannes porte les noms des capitaines Guillo et Louarn.

    Gendarme Scordia

    Gendarme Scordia

    Affecté à la brigade de Malestroit, il rejoint le maquis début avril 1944 avec les gendarmes DESSUS et GLOUX.
    Il se consacre entièrement à l'organisation des FFI et à des actions de sabotage.
    Au sein des FFI, il est promu lieutenant, puis capitaine et prend le commandement de la 7è compagnie du 8è bataillon.
    Il s'illustre dans la recherche du renseignement et dans diverses actions de combat.

     

     

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  • Commentaires

    1
    QUERBOUET
    Jeudi 14 Septembre 2017 à 15:09

    Théophile GUILLO, comme son frère André GUILLO, est né à PLOEMEL 56) et non à Ploërmel.

    Salutations Armelle QUERBOUET

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