Nous avons laissé le 41° devant le pont de Châtres, qu'il était chargé de garder, exécutant ainsi l'ordre reçu de la 87° D. I. N. A.

Les hommes du 41° campaient dans un bois à 100 mètres du Cher. Ils virent passer de bonne heure, le matin du 20 juin, le 26° R.I. de Nancy, le 8° R. A. D., bien en ordre. La 11° D. I. était encore une belle Division; mais elle avait beaucoup moins combattu que la 19°.

Jusqu'à 15 h 30, le calme régna, troublé seulement par quelques feux de salve sur un bombardier allemand, et quelques bombes à l'est.

Entre 14 heures et 15 heures, le pont sur le Cher sauta . . .

Les Allemands vinrent s'installer sur le plateau qui domine la rive droite.

C'est le moment où la 107° D. I. relève le 41°, qui plie bagages rapidement, pour rejoindre le 9° Zouaves, et surtout ses camions,

A 15 h 30, en plein rassemblement dans le bois du Maray, un violent tir d'artillerie se déclenche. Les fusants et les percutants pleuvent sur le bois, d'ouest en est. Le commandant Jan poussa rapidement son monde, loin de la zone dangereuse, par plusieurs itinéraires. La 107° eut à déplorer plusieurs morts.

Au 41° le sergent-chef Guéguiniat fut mortellement blessé. Le lieutenant Georges et l'adjudant-chef Saillard furent atteints plus légèrement.

Un cheval d'une des voiturettes fut tué, un autre blessé.

Il n'y avait plus rien pour répondre au tir allemand.

Les Compagnies se regroupèrent au sud des Belliards. Les cyclistes, motos et voiturettes attendaient le Bataillon à Anjoin.

Des cars arrivèrent, destinés à emporter les hommes qui avaient jeté leurs armes. Les nôtres durent continuer leur route à pied.

A Moulins-Céphons, halte de 2 h 30; les hommes se partagent 40 kilos de pain qu'on veut bien leur vendre. Puis à 14 heures, nouveau départ par Argy, Varonne, Buzençais, Vandoeuvres ; enfin tard, dans la nuit, arrivée à La Cabasserie, où le 41° retrouve un officier de l'État-Major de la 19° D.I.

Le 22 juin, A 1h 15, 15 camions se présentent envoyés par la D.I. A 4 h 30, le convoi se mit en route, et par Saint-Gaultier, Ruffec, Montmorillon, rejoignit la Division à Grand-Madieu, où le général Lenclud l'attendait, heureux de le revoir.

Cantonné à Beaulieu-sur-Sonnette, le dimanche matin 23 juin, les restes du 41° en camion, suivent la D.I. à
Nontron, et, le 24 juin, à Larroque-les-Arcs, à l'est de Cahors . . .

La campagne s'achève sur la rive du Lot . . .