• Chapitre 5: Installation défensive dans la Somme

    27 Mai

    Concurremment avec I'attaque du 1er bataillon du 4lème R.I sur Assevillers, le 22ème R. M. V. E. devait reprendre Villers-Carbonnel et Pont de Brie; son attaque n'a pas non plus réussi. L'ennemi est maintenant suffisamment en force, bien muni d'armes automatiques, fortement installé et appuyé par son artillerie. Le morceau est trop fort pour notre division étendue sur un front de 18 kilomètres, sans renforts d'artillerie, sans chars, sans aviation, et devant progresser sur un terrain plat et dénudé qui favorise singulièrement la défensive. Si i'idée de toute progression ne semble pas encore abandonnée, elle est du moins remise, et nous recevons l'ordre de nous installer défensivement sur place. Chaque unité n'a d'ailleurs pas attendu cet ordre pour commencer les travaux de campagne.

    Dès le 28 mai I'ordre sera donné de « tenir sur place ».


    Depuis le 23 mai, la 19ème division avait cependant accompli une marche d'approche de 38 kilomètres, reprenant près de vingt villages et repoussant les éléments ennemis qui ne forment plus qu'une étroite poche au sud de la Somme. Tout cela réalisé par ses propres moyens. Si les 25 et 26 mai elle avait eu à sa disposition un certain nombre de chars et d avions, la division aurait atteint sans aucun doute la Somme et aurait même pu poursuivre au-delà. Mais, sans que les
    combattants aient pu le savoir, dès le 25 mai le but de cette offensive :

    tendre la main à l'armée du Nord, qui pendant ce temps progressait vers le sud, n'était plus possible, car les trois divisions anglaises formant l'avant-garde de cette armée s'étaient soudain repliées sans ordre vers Calais, augmentant ainsi l'étendue de la brèche de plus de 25 kilomètres. Les éléments allemands, profitant de cette circonstance, s'étaient rapidement engouffrés dans cette brèche, renforcés à chaque instant par des unités nouvelles amenées en camions, car l'ennemi avait conscience du péril auquel il échappait ainsi. La liaison entre I'armée Frère et I'armée Blanchard aurait en effet permis d'encercler et de découper de leur base tous les éléments motorisés allemands gui s'étaient précipités vers Boulogne et Abbeville.

    Le 27 mai I'organisation défensive des villages s'intensifie donc dans le sous-secteur Estrées-Deniécourt, Soyécourt, Vermandovillers. Elle devait se poursuivre jusgu'au 5 juin. Avec le repos relatif, les forces reviennent aux hommes et chacun, conscient de la dangereuse position du régiment, harcelé par des tirs d'artillerie incessants et par des attaques locales, travaille le sol avec acharnement. En peu de jours les résultats sont remarquables et nous ne regretterons pas notre peine, car c'est à ces trous étroits et profonds que beaucoup doivent actuellement la vie. Les transmissions fonctionnent maintenant entre Estrées et les batteries. Nos artilleurs commencent de remarquables tirs à vue. Ils
    ne sont pas avares de leurs munitions et les quelque cent obus que reçoit journellement chacun de nos villages ne sont que la cinquième partie de ce que nous envoyons sur les rassemblements, les travaux et les colonnes repérés de l'observatoire d Estrées-Deniécourt. Un tir de barrage déclenché
    pendant la nuit devant Belloy nous a démontré que nous sommes maintenant soutenus par notre artillerie divisionnaire.

    28 Mai

    Les travaux continuent. Ce qui se fait le plus sentir c'est I'absence de sommeil. La journée est à peu près calme dans notre sous-secteur. Cependant, visite de plusieurs avions ennemis volant en rase-mottes et sur lesquels crachent toutes les armes automatiques. Tirs d'artillerie ennemie, à cadence irrégulière, sur Estrées, Fay, Soyécourt et Vermandovillers. Notre artillerie continue ses tirs à vue. Nos villages commencent à se démolir.

    Cependant, le 2ème bataillon, détaché pour tenir la rive de la Somme sur le flanc Est de la division, subira aujourd'hui une forte attaque locale et le 28 mai marque singulièrement dans les annales de la 7ème Cie. Celle-ci, avec une section de mitrailleuses, deux canons de 25 et les mortiers de 81 de la C. À. B. 2, tient le village de Saint-Christ-Briost et le Pont de Saint-Christ ,depuis le 25 Mai. Ce point d'appui est placé sous le commandement du capitaine Dupuis. La Somme coule à cet endroit dans une vallée relativement encaissée, orientée sud-nord : son lit, assez étroit, est double par celui d'un canal. En arrière des deux rives, le plateau domine la vallée, nettement plus haut du côté allemand.
    Le village de Saint-Christ se trouve au fond de la vallée. Un point d'appui au pont et dans le centre du village; un point d'appui au nord, nettement en dehors du village (section Mignard) ; un point
    d'appui au sud (section Chabanel). Le P. C. est près de la rue centrale. Les mortiers de 81 sont dans la cour du P. C.

    Vers 9 heures, des éléments allemands ayant franchi la Somme et venant du Pont-de-Brie attaquent le point d'appui nord, aidés par des tirs de minen partant de la rive Est de la Somme. Malgré leurs efforts
    ces éléments sont arrêtés, et vers 11 h 30 le feu s éteint et tout disparaît. Le calme semble revenu. Cependant, vers 15 heures des rafales d'armes automatiques et un violent tir de harcèlement par minen et 105 s'abattent sur le village, un peu au hasard semble-t-il. Les observateurs ayant décelé un nid de mitrailleuses, le capitaine Dupuis fait peu après, exécuter sur cet objectif un tir de mortiers. La réplique est immédiate et une dégelée de gros minen s'écrase en réponse sur le P. C., blessant
    gravement à une jambe le capitaine Dupuis. Le lieutenant Bonnefis, commandant la 7ème compagnie, qui s'élançait pour le secourir, a les deux jambes broyées, et le sous-lieutenant Lemée reçoit un éclat à la tête. Ce coup malheureux a les conséquences les plus graves, car il prive de ses chefs le point d'appui de Saint-Christ au début d'une forte attaque allemande.

    En effet, un terrible bombardement s'abat peu après sur Saint-Christ, faisant sauter les toitures. Des bombes incendiaires atteignent les maisons qui bordent le pont et qui commencent à flamber. En même temps, franchissant le canal sur des planches posées sur des péniches à moitié coulées, les fantassins allemands attaquent le village. Les rafales de nos fusils-mitrailleurs causent de sérieux ravages dans leurs rangs et arrêtent leur progression. Le combat continue. A 17 heures, la lutte fait rage, les balles sifflent de tous côtés et les obus soulèvent partout poussière et fumée. Le sous-lieutenant Mignard est venu prendre le commandement de la compagnie. On résiste. Soudain, vers
    18 heures, de nouveaux obus incendiaires viennent mettre le feu aux maisons occupées par la section qui défend le pont. Cette fois il est impossible d'arrêter I'incendie. Les hommes doivent, la rage au coeur, quitter leurs abris, et les Allemands en profitent pour passer rapidement la Somme et le canal. Ils ont pris pied sur notre rive; la lutte devient dure lorsque soudain surgit une nouvelle difficulté. L'ennemi a repris ses attaques sur le point d'appui nord; il l'a en partie encerclé et la section qui le défend est décimée. N'ayant plus son chef, le sous-lieutenant Mignard, elle se replie en désordre sur le village.

    Mignard envoie I'ordre au sous-lieutenant Chabanel, qui défend les lisières Sud, non attaquées, d'aller s'établir face au nord-ouest, Mais le désordre est à son comble. Les obus éclatent sans arrêt. Les balles sifflent de tous côtés. La situation devient intenable. Les hommes, en voyant la section Chabanel se diriger au pas de course vers les lisières ouest du village, croient à un repli et la suivent en faisant le coup de feu. Les Allemands sont d'ailleurs entrés dans le village par le nord-ouest et la rue principale est enfilée des deux côtés par les balles. Pour sauver les restes de son unité, le sous-lieutenant Mignard doit donner I'ordre de repli. Le médecin Zaracovitch refuse de suivre et reste avec
    ses blessés. Le lieutenant Bonnefis vient d'ailleurs d'expirer avec le plus grand courage. Alors, groupant une quarantaine d'hommes qui luttent encore, les sous-lieutenants Mignard, Chabanel et Cocault se replient non sans peine et atteignent Marchelepot. La 7ème compagnie a perdu ce
    jour-là 3 officiers et 71 hommes et sous-officiers.

    29 Mai

    On ne pouvait rester sur cet échec. Dès la nuit, la 6ème compagnie reçoit l'ordre de reprendre Saint-Christ. Heureusement cinq chars d'assaut peuvent être mis à sa disposition. Elle s'ébranle à 4 heures.
    Accueillie par le feu nourri des armes automatiques ennemies, elle bondit en avant, entraînée par le chef de bataillon Pourcin, qui, peu après, est blessé au bras, D'un seul élan elle reprend le village. Surpris, les Allemands repassent en hâte la Somme. Saint-Christ est de nouveau entre nos mains. Nos camarades sont vengés. Le chef de bataillon, qui avait refusé de se faire évacuer avant la reprise du village, passe alors le commandement du 2ème bataillon au capitaine Thouron.

    Durant ce temps, I'ennemi se renforce toujours sur le front de notre régiment. Dompierre-Becquincourt et sa sucrerie sont le siège d'une grande animation. Par de petites infiltrations, vers 10 heures, l'ennemi
    s'efforce de venir jusqu'à Fay et Estrées. Mais nos armes d'infanterie et notre artillerie font merveille. Les remarquables concentrations de feu de cette dernière et son activité incessante empêchent I'ennemi de parvenir à ses fins en causant le plus grand désordre dans ses arrières.

    Pendant les journées des 28 et 29 mai, I'aviation allemande ne fut pas inactive; par groupes de trois ou cinq ses appareils nous survolent à tous moments, mitraillant parfois, sans aucun résultat d'ailleurs, car
    nos hommes étaient parfaitement terrés, Le 28 mai, vers 14 h 30, les feux conjugués des 1er et 3ème bataillons touchèrent gravement un bombardier ennemi qui poussait I'imprudence à les survoler en rase-mottes : il s'abattit en flammes à quelques kilomètres de là.

    A la tombée de la nuit, cinq chars R. 40, mis à la disposition du régiment pour quelques heures, vont faire dans les parages de Fay une démonstration plus bruyante qu'utile... Les nuits jusqu'ici ont été à peu près calmes; seules les lueurs des incendies brillent sous la voûte étoilée; parfois une fusée verte montant droit dans le ciel déclenche le tir de barrage, mais rapidement le grondement s apaise; quelques fusées éclairantes illuminent encore le ciel, puis c'est à nouveau le silence.

    30 Mai

    A 3 h 50 retentit le crépitement rapide et régulier de notre F. M., puis le tac tac tac plus lent de nos mitrailleuses auquel se joignent les rafales des mitraillettes allemandes. Cela dure, disparaît, puis reprend, semblant venir de la direction de Fay, puis tout rentre dans le calme,
    Chaque nuit, ainsi, venant de quelque part dans le secteur de la division se déclenche le tir des armes automatiques. Mais cette fois cela reprend, s'amplifie, et voici la fusée verte, basse sur l'horizon. Un coup de téléphone (car malgré les pires difficultés nos transmissions fonctionnent) annonce une attaque sur Fay. Brutalement, rageusement, s'abattent tout à coup les rafales de nos 75 qui exécutent le tir de barrage demandé. Durant 10 minutes, c'est un roulement infernal qui couvre tout autre bruit. Puis tout s'apaise, quelques coups de feu isolés, c'est fini. L'aube naît bientôt, le jour se lève et une nouvelle journée d'un temps magnifique commence.

    Le village de Fay, tenu par la 11ème compagnie du 3ème bataillon, a été attaqué à deux reprises cette nuit. Mais la vigilance des défenseurs n'a pas été prise en défaut. Les groupes ennemis purent à peine atteindre les lisières du village, cloués au sol par les tirs repérés de nos fusils mitrailleurs et de nos mitrailleuses aidées par les mitrailleuses d'appui d'Estrées et également par nos 75. La plus forte tentative ennemie, au point du jour, a été repoussée comme les autres. On se perd en conjonctures
    sur le but de cette attaque. L'ennemi a-t-il voulu s'emparer de Fay, qui entre en pointe dans son dispositif, ou bien a-t-il voulu seulement se rendre compte des raisons pour lesquelles nos chars
    avaient fait tant de bruit hier soir, ou bien, enfin, sonder les réactions de notre plan de feux ?

    Dans la journée arrivent du P. C. D. I. les ordres nécessaires pour regrouper le régiment. En effet, par suite, de l'arrivée d'une nouvelle division, la 29ème D.I, le 2ème bataillon du 41ème R.I va pouvoir regagner le régiment. La 29ème D.I. s'intercale entre la19ème D. I. et la 3ème D.I.L. et va border les rives de la Somme, de Saint-Christ à Ham. Par suite du nouveau dispositif de la D. I., le 3ème bataillon du 41ème R.I abandonne Estrées-Deniécourt, qui sera occupé par le 117ème R. l. Le 3ème bataillon du 41ème R.I s'installera à Soyécourt. Le 1er bataillon du 41ème R. quittera Soyécourt pour aller occuper Foucaucourt, jusqu'à présent tenu par le 31ème R. T. A. de la 7ème D. I. N. A. (division d'Infanterie nord-africaine). Le 2ème bataillon du 41ème R.I, quittant les rives de la Somme, viendra occuper Herleville, actuellement défendu par le 31ème R. T. A. (régiment de Tirailleurs algériens) de la 7ème D. I. N, A. Ce nouveau dispositif devra être pris par échelons entre le 30 mai et le 2 juin. Les ordres sont donnés en conséquence par le colonel. Dans la nuit du 30 mai au 31 mai, le 1er bataillon
    du 41ème R.I va occuper Foucaucourt, laissant une section dans Soyécourt.
    Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, le 3ème bataillon du 41ème R.I, moins la 9ème compagnie occupant Fay, qui reste, malgré la difficulté de ses liaisons, dans le sous-secteur du régiment, se portera à Soyécourt.
    Enfin le 2ème bataillon du 41ème R.I, procédant par étapes, viendra occuper Herleviile dans la nuit du 1 au 2 juin.

    En exécution de ces ordres, divers contacts sont pris avec le 31ème R. T. A., qu'il faut relever; ils permettent de constater la nervosité des tirailleurs qui, à tout bout de champ, tirent en tous sens pour
    se donner du courage: le jour quand les obus tombent, la nuit quand ils entendent le moindre bruit. Le calme de nos Bretons qui deviennent aguerris ressort d'autant plus à ce contact.

    31 Mai

    À la fin de la nuit, le 1er bataillon du 41 a relevé à Foucaucourt le 3ème bataillon du 31ème R. T. A. Malgré toutes les précautions prises on déplore un tué et un blessé, non par I'action de I'ennemi, mais par le fait des tirailleurs.

    Journée assez calme. De I'observatoire d'Estrées, nos artilleurs règlent à merveille de beaux cartons. Les Allemands se camouflent vraiment mal et leurs convois de troupes sont terriblement tentants
    pour nos canons. La supériorité de notre artillerie est vraiment très nette. L'artillerie allemande semble arroser au hasard les villages et leurs abords, causant seulement l'écroulement de maisons et des pertes légères.

    Vers 19 heures, dans un ciel toujours bleu, les avions allemands qui, pour la première fois, ne s'étaient pas montrés de la journée, passent au nombre de six. Ils survolent à pleins gaz et à basse altitude nos
    villages. Fatale imprudence, L'effet moral est inverse de celui escompté par l'ennemi; nos tireurs au F. M. et à la mitrailleuse ne laissent pas échapper de telles cibles; le tir crépite de tous côtés. L'un de ces avions, après avoir survolé Estrées, laisse échapper une fumée noire, s'élève brusquement, puis s'abat en flammes après avoir lâché un homme en parachute que le vent pousse vers les lignes allemandes. Victoire ! C'est le troisième avion abattu par le régiment en quelques jours.

    Dès le début de la nuit, à partir de 22 heures, le 3ème bataillon, par compagnies échelonnées, quitte Estrées qu'il occupait depuis le 24 mai pour se porter à Soyécourt. Le 1er bataillon du 117ème R. I. le remplace. La relève est terminée à minuit 30  sans incidents.

    Pendant ce temps, le 2ème bataillon, relevé par la 29ème D. I., s'est regroupé à Licourt et s'apprête à faire étape pour Vermandovillers et Herleville.

    1er Juin

    La nuit, bien commencée. va t-elle se terminer sans incidents? Depuis quelques jours, en effet, I'ennemi tâte les villages avancés du secteur de notre division, lançant des coups de main plus ou moins forts, au lever du jour: ainsi à Fay et à Berny.

    Soudain, à 3 h 15 retentit un bruit intense de fusillade. Une fusée verte monte dans le ciel, et bientôt se déclenche le tir de barrage de 75. C'est à nouveau Fay qui est attagué. A Soyécourt, le 3ème bataillon
    est en état d'alerte, ainsi que le 1er bataillon du 117ème qui occupe maintenant Estrées. Aucun renseignement. L'E. R. 17 a pu confirmer la demande de barrage, car le téléphone est coupé. Tout rentre enfin dans le calme et, au petit jour, une patrouille est envoyée aux renseignements.
    Les premières nouvelles ne sont pas bonnes. Fay a subi une violente attaque gui a été repoussée, mais le lieutenant Payen et toute sa section sont portés manquants. Le chef de bataillon Jan, commandant le 3ème bataillon du 41ème R.I, se rend personnellement à Fay, et bientôt parvient la
    nouvelle du glorieux fait d'armes que la 9ème compagnie a inscrit à I'actif du régiment.

    Le village de Fay, situé à 2 kilomètres au nord de la route Amiens-Péronne, au débouché .d'un ravin venant de Dompierre-Becquincourt, forme une pointe dans le dispositif ennemi. C'est par conséquent un point important à conquérir pour celui-ci, car il interdit les débouchés ennemis sur Estrées et sur Foucaucourt. Depuis le 30 mai au soir, la 9ème compagnie a relevé la 11ème compagnie. Elle est commandée par le capitaine Dunand et renforcée d'une section de mitrailleuses de la C. A. B. 3. Les abords du village ont été assez fortement installés, tant par la 11ème ,compagnie que par la 9ème, qui craignait avec raison de nouveaux coups de main.

    Vers 22 heures, le sous-officier de garde d'une section a été mis en éveil par une agitation anormale dans le troupeau des nombreuses vaches errantes aux abords du village. Le capitaine Dunand, alerté, a redoublé de surveillance et renforcé la garde. Soudain, vers 3 heures, le sous-officier de garde à la barricade nord-ouest du village ayant entendu parler allemand alerte la garnison, et lorsque, à 3 h 15, un fort groupe d'Allemands se rue sur cette barricade, tout le monde est à son poste, prêt au feu. Malheureusement, le fusil-mitrailleur défendant cette barricade s'enraye après quelques rafales et les Allemands, appuyés par trois puissants lance-flammes, se lancent à I'assaut, jetant leurs grenades
    à manches et leurs fumigènes dans toutes les directions. Les lance-flammes mettent le feu à la barricade et à une maison contiguë près de laquelle sont calcinés le cheval et la voiturette du mortier de 60.
    Emportés par leur élan, les Allemands, bousculant les restes de la section du lieutenant Payen, qui défendait la barricade, arrivèrent jusqu'au centre du village, mais là ils tombent brutalement sous le leu des fusils-mitrailleurs du lieutenant Mauduit dont les V. B. appuient I'action; ils refluent alors vers le nord, en désordre, et un groupe d'une vingtaine d'entre eux s'engouffre dans la cour de la ferme servant de P. C. Ils sont alors reçus par le feu de la section de mitrailleuses commandée
    par le sous-lieutenant Vaillant qui, ayant rapidement déplacé une pièce, fait un véritable carnage. Le jour commence à se lever. La maison en flammes éclaire la scène. Les fumigènes allumés par les Allemands dégagent une âcre fumée mélangée à celle des nombreuses cartouches brûlées. L'ennemi qui s'efforce alors de se replier vers Assevillers est à nouveau pris à partie par les mitrailleuses et les F. M. du point d'appui tenu par la section de I'adjudant Le Denmat qui battent le glacis au débouché nord de Fay. Le tir de barrage de nos artilleurs achève la besogne. Il est 6 heures. Le capitaine Dunand lance alors en avant la section du sous-lieutenant Mauduit qui fait quelques prisonniers dans les jardins, puis, appuyée par la section Le Denmat, réoccupe la partie nord-ouest, du village, faisant encore des prisonniers, Seuls quelques Allemands réussissent à franchir le barrage de feu et à regagner Assevillers. Pendant ce temps la section du lieutenant Payen, bousculée par l'ennemi et coupée du village, s'est regroupée entre Fay et Assevillers. Empêchée de regagner Fay par suite des tirs de barrage, elle atteint Estrées, d'où elle rejoint sa compagnie.

    L'attaque ennemie avait été menée par environ 150 hommes amenés le soir même de Péronne à Assevillers en camions. L'ennemi laissa entre nos mains 29 prisonniers et 16 cadavres, dont un officier. Une cinquantaine de cadavres gisaient dans la plaine. En outre, 36 fusils, 2 mitrailleuses légères, 3 mitrailleuses lourdes, 2 lance-flammes, 50 grenades et tout un lot d'équipements et de munitions, sans oublier des bobines de fil téléphonique, tombent entre nos mains.

    La 9ème compagnie a perdu 1 sous-officier et 5 hommes tués, 7 sous-officiers et 8 hommes blessés. C'est, pour notre régiment, un brillant succès.

    Le matin, vers 10 heures, le 2ème bataillon du 41ème R.I venant de Licourt arrive à Vermandovillers où il stationne pendant la journée, préparant la relève du 2ème bataillon du 31ème R. T. A. à Herleville, qui doit avoir lieu dans la nuit. Le 2ème bataillon était séparé du reste du régiment depuis le 23 mai au soir.

    Journée calme; temps splendide. Contingent habituel d'obus sur les villages, accueilli avec le flegme des vieilles troupes. Visite quotidienne de plusieurs groupes d'avions, ennemis bien entendu, car les avions français ou alliés demeurent invisibles.

    2 Juin

    Durant la nuit, le 2ème  bataillon a gagné Herleville. La relève s'est effectuée sans incident. Le regroupement du régiment est ainsi terminé, et le nouveau dispositif est en place..Les divers éléments du 41ème R.I sont ainsi disposés. Au nord, en pointe, à 2 kilomètres de la route nationale Péronne-Amiens, une compagnie du 3ème bataillon occupe le village de Fay.

    A sa gauche, à 3 kilomètres au sud-ouest, le 1er bataillon défend Foucaucourt, à cheval sur la route nationale Amiens-Saint-Quentin. A 4 kilomètres au sud de Fay, le 3ème bataillon occupe Soyécourt. En outre, entre Soyécourt et Fay, un point d'appui intermédiaire été établi dans le bois du Satyre, sur la route nationale. Il est tenu par une section de la 11ème compagnie, avec le groupe de mortiers de 81. En arrière de Foucaucourt, et à 2 kilomètres au sud-ouest, le 2ème bataillon est établi dans
    Herlevilie.

    En arrière de Soyécourt et à deux kilomètres se tient, à Vermandovillers, le P. C. R. I., avec la 7ème compagnie du 2ème bataillon.

    Enfin la C. H. R. est à Lihons, à 4 kilomètres au sud de Vermandovillers, avec le G. R. D. I.

    L'artillerie appuyée par le régiment est ainsi disposée: À Vermandovillers, un groupe de 155 du 210ème R. A. L.; au Bois-Etoilé (1 kilomètre ouest de Vermandovillers), un groupe de 75 du 10ème R. A. D. et un groupe de renforcement du 304ème R. A. P. Chacun des villages, sauf celui de Fay, possède des canons anti-chars, soit des canons de 25 organiques des bataillons, soit de la C. R. E., soit de la C. D. A. C. ; soit des canons de 47 de deux B. D. A. C., venues en renforcement, et
    deux pièces de 75 anti-chars.

    Enfin, à Vermandovillers se trouve un groupe de canons de 25 anti-aériens et à Soyécourt la section de mitrailleuses anti-aériennes de 20 mm, appartenant au 1er bataillon.

    Le régiment est encadré, à droite (Est) par Ie 117ème R. I., qui occupe Belloy-en-Santerre, au nord de la route Amiens-Saint-Quentin, Estrées et Berny-en-Santerre, Deniécourt, Arblaincourt et Pressoir, où
    se trouve le P. C. 117. Le 117ème est lui-même prolongé à sa droite par le 22ème R. M. V. E., 3ème régiment de la division, qui occupe Fresnes-Mazancourt, Misery, Marchelepot ; ce régiment a, à sa droite la 29ème D. l. puis la Somme, dont la boucle remonte vers le sud jusqu'à Ham et dont l'autre rive est occupée par les Allemands.

    Le P. C. de l'Infanterie divisionnaire (P. C. I. D.) est à Chaulnes et le P. C. de la division (P.C.D. I.) à Rouvroy.

    Le régiment est encadré à gauche (Ouest) par le 31ème R. T. A. faisant, partie de la 7ème D. I. N. A., qui occupe Chuignolles, le Bois Sainte-Marie, Proyart et Framerville. La gauche de la 7ème D. I N. A. borde à nouveau la Somme, dont le cours, après la boucle de Péronne, sud-nord,descend vers l'ouest.

    C'est dans ce dispositif et sur ces lieux que le régiment subira l'offensive allemande du 5 juin. Il est intéressant de décrire le cadre dans lequel devaient se dérouler ces opérations: la plaine de la Somme,
    paysage de Beauce, avec quelques lentes et faibles dénivellations de terrain. A L'Est, un terrain plat, désespérément plat, jusqu'à la Somme qui coule sud-nord, à 8 kilomètres de la. Au nord-est, même aspect si ce n'est que, près de Villers-Carbonnel, un léger bombement de terrain masque la ville de Péronne que l'on voit cependant de certains clochers, et qui est à 12 kilomètres. Au nord, Assevillers occupe la crête d'un léger repli du sol. Puis, à quelques kilomètres au nord s'étend Dompierre-
    Becquincourt, sur le bord du plateau dominant la rive sud de la Somme. Dompierre, centre important ennemi, journellement bombardé par nos artilleurs qui essaient en particulier d'abattre la cheminée de la sucrerie, observatoire excellent pour l'ennemi. Plus en arrière, à une dizaine de kilomètres, on voit les lignes de hauteurs bordant la rive nord de la Somme, bons observatoires lointains pour I'ennemi. Au nord-ouest, vues limitées par le bois Sainte-Marie et les hauteurs dominant un ravineau qui se dirige vers la Somme. Au sud-ouest, au sud et au sud-est, à perte de vue, la plaine ondulée ... Pas de haies, pas de talus, pas de fossés : rien qui nous rappelle un coin quelconque de notre Bretagne, mais  l immensité plate où courent les routes parmi les champs et les champs, sens un arbre, sans un buisson. Çà et là cependant quelques petits boqueteaux et des bois isolés. Un de ces bois, le bois du
    Satyre, longeant les lisières ouest de Fay, s'étend jusqu'aux abords de Soyécourt et constitue un couloir d'infiltration dangereux. Un autre, le Bois-Etoilé, s'étend entre Herleville et Vermandovillers. Enfin, entre Vermandovillers et Chaulnes, Ie bois de Chaulnes, très étroit. Quelques boqueteaux aux lisières nord d'Herleville, un autre boqueteau à la sortie sud de Vermandovillers. Ces bois, seuls abris pour nos batteries d'artillerie, furent naturellement très vite repérés par I'ennemi. Dans cette plaine monotone, où les champs ne sont même pas entourés de barbelés, s'étendent çà et là des villages aux maisonnettes encore neuves. Cette région fut déjà en effet le théâtre de violents combats, et tout y
    fut détruit par les bombardements en 1914-1918. Une partie seulement des villages a été reconstruite, aussi pas de rues, mais, en général, des maisons éparses, souvent éloignées les unes des autres, parfois groupées en petits paquets, et occupant cependant toute la surperficie de I'ancien village, trop grande pour le nombre actuel des maisons. Toutes les constructions sont en briques, généralement sans étage. En résumé, cette plaine est facile à défendre contre I'infanterie ennemie, si ce n'est
    quelques couloirs d'infiltration, mais elle constitue aussi un terrain idéal pour l'évolution des chars d'assaut. Les villages eux-mêmes séparés les uns des autres par plusieurs kilomètres sont difficiles à défendre parce que formés de maisons éparses et trop fragiles. On regrette les villages
    et les bourgs aux maisons accolées, construites en pierre de taille, munies de caves solides et encerclées de jardins aux murs épais...

    La T. S. F. nous a appris, que les restes de l'armée de Belgique ont fini de s'embarquer à Dunkerque, L'armée de Blanchard lutte encore. On nous a annoncé I'attaque d'une division blindée anglaise gui aurait repris Abbeville et très légèrement progressé vers le nord, mais, tous renseignements pris, si cette attaque a eu lieu, c'est à l'aide d'une division blindée française formée de tous les chars échappés de Belgique; elle n'a d'ailleurs pas eu de suite. Il y a déjà plusieurs jours que les derniers
    éléments de I'armée anglaise du nord ont regagné leur île. Nous espérons bien les voir débarquer au Havre ou à Dieppe. Et tous ceux qui ont occupé la Bretagne cet hiver, que font-ils ? Aucun avion allié
    dans le ciel; toujours et uniquement les croix allemandes. La situation est inquiétante, mais, fort heureusement, on n'a guère le temps d'y songer.

    Il faut s'attendre d'un jour à I'autre à une grande attaque allemande. Toutes les forces disponibles vont bientôt déferler vers le sud, sur nous. On nous transmet l'ordre du jour du général Weygand : « Tenez !
    C'est le sort de la France gui est en jeu. Si nous pouvons tenir un mois, c'est la victoire probable ! » Le moral est excellent. Qui de nous songe à autre chose qu'à « tenir » ? Le général de division nous a envoyé l'ordre suivant : « ]e réitère I'ordre déjà donné. Quelle que soit la violence des attaques et des bombardements auxquels peuvent être soumises les unités, aucun repli ne doit être ordonné ni toléré. On doit résister sur place jusqu'au dernier homme en faisant subir à I'ennemi le maximum de pertes. Le sort de la bataille actuelle en dépend. »

    Les travaux continuent avec activité. Il faut appliquer l'ordre reçu du corps d'armée: S'enfermer dans les villages solidement barricadés, pour les défendre jusqu'au bout et attendre que les contre-attaques
    prévues à cet effet viennent nous dégager. » Selon ces directives nous achevons de barricader solidement les routes, de créneler les maisons, de réunir les espaces vides entre les constructions par des tranchées profondes, munies d'emplacements de tir, et de creuser des boyaux de communication entre les points principaux. La parole est au pic et à la pioche. Le Génie pose de nuit des mines anti-chars aux endroits dangereux, entre Fay et Faucaucourt et aux issues des villages. C'est dimanche, paraît-il, mais c'est le gros travail comme en Sarre, cet hiver, on ne sait plus quel jour on vit.

    Dans la soirée, nous apprenons que le général Toussaint, commandant notre notre 19ème D. I., vient d'être nommé à la tête de I'artillerie d'un corps d'armée ; il est remplacé par le général Lenclud.

    Nos observateurs, des positions périlleuses, qu'iIs tiennent dans les clochers et les toitures, signaient de nombreux travaux ennemis devant Assevillers et Dompierre-Becquincourt. Des tirs d'artillerie bien centrés y mettent quelque agitation. Comme presque tous les jours des avions nous survolent et mitraillent un coin ou l'autre du secteur. sans autre résultat que de s'attirer les répliques nourries de nos armes automatiques. Le contingent habituel d'obus ne trouble guère notre activité.

    3 juin

    Dans la nuit, à 3 h 30,le téléphone carillonne : le 3ème bataillon signale que de Fay on entend des bruits de moteurs. On craint une attaque avec engins blindés. Tout le monde est alerté aux postes de
    combat. Le temps passe et le renseignement n'est pas confirmé. Fausse alerte. Peut-être était-ce une colonne de camions ?

    Durant la matinée, des patrouilles ennemies viennent tâter nos villages avancés : quelques rafales d'armes automatiques et de bons tirs de mortiers de 60 les mettent à la raison. Les transmissions sont sur les dents. Depuis huit jours les équipes posent ou réparent du fil sans arrêt. Les vaches errantes sont les pires ennemies de nos téléphonistes dont elles arrachent les fils chaque fois qu'elles les trouvent à leur portée; ce que les vaches laissent en état, les obus ennemis le volatilisent.

    La ligne téléphonique de Fay n'a jamais pu fonctionner plus de quelques heures sans interruption. Les piles de radio doivent être ménagées pour le jour où les relations téIéphoniques seront toutes rompues.

    Le temps splendide se maintient. Vers 13 heures une centaine d'avions ennemis nous survolent. Immense quadrilatère; formations impeccables; altitude moyenne. Ils se dirigent vers le sud et repassent en sens inverse vers 15 heures. Nous apprendrons qu'ils ont été bombarder Paris.

    Les travaux continuent à plein rendement. Chacun en sent I'importance et s'y donne avec coeur. Des mines anti-chars sont posées devant Herleville, Vermandovillers, Soyécourt et, cette nuit, toutes les routes seront barrées par ces champs de mines. On recouvre de paille les abords des barricades, ce qui camoufle les mines. Des récipients d'essence sont amenés à proximité de sorte que la paille sera facilement enflammée si les chars ennemis s'en approchent. Des bouteilles de bière remplies d'essence sont distribuées partout dans les tranchées. Lancées sur les chars avec une mèche enflammée dans le goulot, elles feront du beau travail. Les chenillettes montent sans arrêt du barbelé, des piquets et des munitions aux villages avancés. L'ennemi semble s'inquiéter de ces travaux. L'avion d'observation qui nous survole tous les jours sans arrêt depuis le 22 mai s'agite désespérément. Malgré sa faible vitesse et sa silhouette démodée, cet avion n'est justiciable que de nos mitrailleuses
    spéciales de 20 millimètres. Les autres armes automatiques sont impuissantes et nous avons la certitude qu'il est blindé. Il a dû rapporter aujourd'hui une moisson de renseignements, car à peine nous a-t-il quittés, en fin d'après-midi, que I'artillerie ennemie se met en action, La dose quotidienne est nettement dépassée, et les artilleurs du 210ème, au sud de Vermandovillers, reçoivent de fortes rafales. Mais personne n'est oublié, et dans chaque village du 41ème R.I, s'abattent les salves de 105,
    Tout s'arrête avec la nuit qui tombe. Beaucoup de bruit; les dégâts sont faibles; les pertes minimes.

    Le chef de bataillon Herrmann, commandant le 1er bataillon du 41ème R.I est nommé à la tête du 22ème R. M. V. E. et rejoint immédiatement son poste. Il est remplacé par le capitaine Giovannini, du 117ème R. I.

    A 16 heures, le 31ème R. T. A. signale des bruits de chars dans la région de Chuignes, Le renseignement est confirmé peu après par des observateurs qui ont aperçu des chars sur le coude de la route de Chuignes à Dompierre, et l'artillerie coloniale qui soutient le régiment voisin tire à pleins tubes. Nos postes avancés sont alertés, mais rien n'est signalé dans notre sous-secteur. Les éléments avancés du 31ème R. T. A. au bois Sainte-Marie signalent eux aussi des chars dans I'après-midi. Ces indices d'une attaque prochaine nous conseillent une extrême vigilance.

    4 Juin (1 jour avant l attaque allemande)

    Au cours de la nuit, nombreux tirs d'armes automatiques, Les Allemands ont lancé toute la nuit des fusées éclairantes. Tirs d'artillerie violents dans le lointain. Cependant la nouvelle journée commence sans encombre. Soleil, ciel bleu. Dès 7 heures, tranquille, l'avion d'observation ennemi tourne en l'air, surveillant nos mouvements.

    Aux P. C., la journée est remplie de nombreuses visites. Nous apprenons en effet que nous allons être relevés par une division franc'comtoise, la 47ème D,I., qui viendrait s'intercaler entre la 7ème D. I. N. A. et la 19ème D. I. Notre régiment passerait de l'aile gauche; à l'aile droite de la division. II irait occuper Saint-Christ, Epenancourt et Belhencourt. Ce changement n'est pas accueilli avec une grande satisfaction, car nous avons fait de nos villages de solides points de défense, et nous trouvons
    amer, au moment où une sérieuse attaque ennemie se prépare et parait prochaine, d'avoir tout à recommencer dans de nouveaux villages et sur un terrain inconnu. Cependant I'idée que des renforts arrivent ne nous déplaît pas, car 18 kilomètres de front pour une division c'est quelque peu supérieur à ce qu'enseignent les manuels de chez Lavauzelle, surtout lorsque I'ennemi se présente à vous de face et de flanc.
    Nous sommes loin du coude à coude de 14-18 Les officiers qui doivent nous relever reconnaissent le terrain, le matin et l'après-midi.

    Pour assurer les liaisons entre les points d'appui et remplacer les lignes téléphoniques incessamment coupées, les liaisons radio sont établies.
    Fay, en particulier, est doté d'un E. R. 17 supplémentaire, Après quelques rafales d'obus espacées, un calme absolu règne depuis 17 heures, Douce et tranquille soirée, les rayons du soleil couchant
    dorent la plaine qui en devient presque belle. On songe au repos, à des nuits de sommeil, les nerfs se détendent ; on respire enfin. Dans le calme de la nuit étoilée, les petits postes veillent . . . 

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